LIBERATION DE SERGE LAZAREVIC : Joie et gêne des défenseurs maliens des droits de l’Homme
Aussi cynique que cela puisse paraître, le rapt des occidentaux est sans conteste un commerce florissant. Une activité de l’ombre si lucrative que les djihadistes ne peuvent désormais, pour rien au monde, y renoncer. C’est pourquoi il faut craindre que dans les tout prochains mois, ces fous de Dieu ne se signalent, de triste façon, à travers des kidnappings qui vont encore mettre en émoi les chancelleries occidentales et leur opinion nationale. Ces barbus ont bien compris que la fin justifie les moyens et que, en dépit de leurs véhémentes dénégations, la plupart de ces repus du Nord sont toujours prêts à sacrifier tout ou partie de leur amour-propre pour sauver leurs compatriotes où qu’ils se trouvent sur la planète.
Dans le cas précis du Mali, la libération de Serge Lazarevic pose un problème à la fois éthique et politique. Un Serbo-Français a été libéré contre l’élargissement de quatre djihadistes qui avaient été appréhendés et emprisonnés pour avoir posé des actes attentatoires à la sécurité des populations maliennes et ayant entraîné mort d’hommes. Ce sont quatre de ces renégats impénitents qui ont été soustraits de leur geôle pour être remis en liberté au même moment que Serge Lazarevic s’affranchissait des griffes du terrorisme pour prendre le chemin de Paris. Si la liberté d’un otage occidental vaut celle de quatre touaregs, comment évaluer la vie de Lazarevic par rapport à celle des Maliens victimes des exactions des touaregs ? Cette question devrait, à l’évidence susciter un inconfort moral intérieur. Et de ce point de vue, Me Mariko, un va-t-en guerre des droits de l’Homme a parfaitement raison de s’indigner, de sentir monter en lui la nausée. Certes, tout le monde doit se réjouir de la libération du Serbo-Français qui a senti de trop près les effluves d’une mort atroce, mais le deal qui a sous-tendu cette ténébreuse affaire laisse songeur. Si ce deal magnifie le «toubabou» (1), il dévalorise la personnalité nègre. Mais par-dessus tout, il se pose la lancinante question de l’impunité. Car ces quatre touaregs élargis, échappent ainsi aux fourches caudines de la justice malienne. Le fait est que les princes régnants africains font très peu cas de leur opinion nationale. A quoi bon d’ailleurs, puisque l’impact de cette opinion nationale sur les résultats des élections est très infime.
En tous les cas, les prises d’otages, hélas, ont de beaux jours devant elles. Car, face aux contingences de toutes sortes, elles continueront à se nourrir de l’impunité et de la vénalité. Un véritable piège sans fin et à ciel ouvert.
- Toubabou : Blanc
«Le Pays»
Mohamed Abdillahi Bahdon
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Avec la libération de ce serbo-français, on se rend compte ou plutôt une action souterraine en préparation depuis longtemps remonte sur la surface en donnant une mauvaise nouvelle par delà la joie de la libération d’une personne en otage : les négociations avec les groupes dits terroristes dans cette partie du monde comme dans le reste du monde. C’est ce qui est en contradiction (peut-être apparente) avec les discours politiques et les actions militaires menées pour une supposée libération du Nord Mali par la France. Mais personne n’est dupe, la France est intervenue pour sauver ses intérêts dans cette région et surtout pour éviter que le Niger tombe dans les mains des djihadistes, ce serait donc la fin d’un monopole de l’extraction de l’uranium nigérien par Avera, l’Elf du nucléaire. Si le gouvernement français n’a pas négocié directement des groupes qu’il a combattu en 2013; ce sont ses réseaux qui se sont chargés. Ces réseaux sont constitués par des chefs de gouvernement plus à l’écoute du locataire de l’Elysée et des acteurs de la Françafrique ou AfriqueFrance que leurs opinions. Cette libération montre bien que les présidents Malien IBK et Nigérien Mahamadou Issoufou sont rentrés ou liés par des intérêts occultes aux nouveaux réseaux françafricains ou afrofrançais. En libérant 4 djihadistes, responsables des atrocités abominables comme les tortures sur les personnes, les violations des filles et jeunes femmes, l’assassinat d’innocentes/innocents, la destruction des biens culturels et historiques inestimables, le gouvernement malien d’IBK a perdu sa légitimité populaire. Il ne représente plus les intérêts de la nation malienne, sinon ceux de la France. Qu’ont-ils reçu ces dirigeants en échange? Saura-t-on un jour? C’est un acte irresponsable politique et incompréhensible sur le plan éthique, moral et politique. Les victimes maliennes, qui attendaient une réponse aux actes génocidaires de ces terroristes libérés, sont victimes une deuxième fois par la lâcheté des actes de leurs dirigeants. La libération d’une personne en otage est toujours une joie, parce que la liberté d’une personne n’a pas de prix. Mais sur le chemin de cette liberté, beaucoup d’autres personnes souffrent d’une humiliation, qui pourraient être évitée. Pire elles deviennent des otages. Parce que la liberté de mouvement des terroristes est une menace sérieuse pour tout le monde, et surtout pour les habitantes/habitants de cette région. Les dirigeants du Sahel se sont trompés de politique en acceptant des propositions mal honnêtes de la part de certains pays occidentaux comme la France et les Etats-Unis sur la lutte contre le terrorisme international. On doit se poser des questions sur l’efficacité des politiques et des actions militaires de ces deux pays sur cette question. On assiste plus à un spectacle holliwoodien (au moins dans l’occupation malienne par les islamistes, le premier film sortie est d’un grand cinéaste Malien) que des actes concrets. Al-Qaeda AQMI al Maghreb est toujours actif comme Boko Haram et pourtant il y a eu des mobilisations de militaires et d’agents secrets occidentaux et chinois par exemple pour retrouver les jeunes filles enlevées par la secte Boko Harem. Quand est-ce que nos dirigeants comprendront la mauvaise foie de l’Occident, qui crée un contexte par ses politiques (Aminata Traoré avait raison quand elle accusait que l’émergence des groupes terroristes puissamment équipés est le résultat de la politique de Cameron et Sarkozy contre la politique du dictateur Khaddafi ami dans une convulsion politique dans le monde arabe) et la pratique courante de la torture et de la mort par leurs agents secrets et leurs policiers (CIA, FBI, M16, Mossad, DEGSE…) et de l’autre tient un discours sur le respect droits de l’homme. Avec des actes qui favorisent les terroristes et un Etat fagocité par des irresponsables, ils retrouvent leur liberté de mouvement pour reprendre leurs actes barbares…, les victimes sont africaines. Les dirigeants de nos pays doivent comprendre que l’anarchie de nos sociétés est un complot organisé de l’extérieur; une anarchie qui profite à l’Occident et aux nouveaux pays émergents. Etats du Sahel doivent prendre comme exemple la politique algérienne, une politique de fermeté, qui refuse toute ingérence extérieure dans la lutte contre le terrorisme. Lors de la dernière attaque terroristes dans la raffinerie d’In Amenas en janvier 2013.
10 décembre 2014Etienne
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Bonjour et merci pour votre analyse. Celle qui va suivre n’est pas technique mais relève seulement du bon sens commun.
11 décembre 2014En effet la problématique de libérer ou ne pas libérer les otages entres les griffes de leurs ravisseurs contre rançon est comme dira un grand opérateur économique de notre pays ; ” C’est une couteau a double tranche” fin de citation; et bien malin celui qui pourra prescrire la recette magique. Libérer l’otage ? Si vous poser cette question aux parents et aux amis de l’otage en question, on sait déjà le camp que ces derniers ont choisi. Mais poser la même question aux potentiels futurs victimes que ces agresseurs vont encore kidnaper et la réponse est tout autre. l’auteur de l”article l”a si bien décrit ; la libération d’un otage est a la fois une joie mais aussi et surtout une gène….. Mais il faut que les pauvres africains que nous sommes, cessons aussi de toujours et encore porter tous les malheurs de notre continent sur la Pauvre France et autres. Je pense que les autorités de France dans leur immense bonté et leur grande générosité ne pouvaient faire mieux que ce qu’elles viennent de faire car pressée par son peuple qui les a élus pour résoudre d’abord leur problème avant d’en résoudre d’autres. Il est temps que les africains que nous sommes cessons de jouer le jeu des vaincus toujours accusateurs. ” C’est Poko qui est la cause de mon problème, c’est Raogo qui est la source de mon malheur etc……. et sans jamais trouver le remède qu’il faut.
Pourquoi les africains que nous sommes ne pouvons pas se poser les bonnes questions afin de trouver les solutions qui sied? Pourquoi c’est toujours la France et autres qui sont toujours et encore les causes de nos malheurs? Si tel est le cas cela veut dire que nous méritons a quelque part ce qui nous arrive car il y a un Sagesse populaire qui dit qu ‘on ne piétine pas les testicules d’un aveugle deux fois. Si c’est le cas on est en droit de se poser plus d’une question sur la santé mentale de cet homme en plus du faite qu’il soit aveugle. Pour enfoncer le clou je dirai que pour cet homme ce n’est le problème meme de sa cécité qui pose problème mais surtout sa santé mentale et donc a besoin d’aller voire le psychiatre de la place. Loin d’être sadique, je dirai en résumé que si les français sont capables de libérer leur otage, nous africains trouvons aussi un moyen pour protéger nos populations; Ce n’est a la France de le faire a notre place.