HomeA la uneLOTISSEMENTS AU BURKINA : L’opposition politique exige une « enquête claire »

LOTISSEMENTS AU BURKINA : L’opposition politique exige une « enquête claire »


 

 

L’Opposition politique burkinabè, réunie au sein du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), a rencontré, le 15 mai 2018, les hommes et femmes de médias, dans le cadre de son point de presse hebdomadaire. Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit de   la gouvernance politique, des mouvements sociaux et de la sécurité.  Ce sont Jean Hubert Bazié de la Convergence de l’espoir et   Amadou Diemdioda Dicko de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN) qui ont conjointement animé le point de presse. 

 

 Le désormais hebdomadaire point de presse initié par l’Opposition politique a été animé, le 15 mai dernier, par Jean Hubert Bazié de la Convergence de l’espoir et Amadou Diemdioda Dicko de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN).  La gouvernance politique, les mouvements sociaux et la sécurité ont été les questions sur lesquelles l’Opposition politique a donné ses positions.  En ce qui concerne la gouvernance politique, plusieurs points ont été abordés, au nombre desquels la question des lotissements. Sur ce point, l’Opposition politique, par la voix de Jean Hubert Bazié, pense qu’il est temps de faire une enquête approfondie.  «Nous souhaitons qu’il y ait une enquête claire sur l’ensemble des questions de lotissement.  Que les résultats imposent la résolution des problèmes. S’il y a des injustices, qu’elles soient rapidement réparées.  S’il y a des détournements, qu’ils soient rapidement sanctionnés et que la question foncière soit assainie», a laissé entendre Jean Hubert Bazié. C’est après cette étape, a-t-il poursuivi, que l’on pourra reprendre les lotissements.  Toute chose qui va permettre à chacun de disposer d’une parcelle où il peut investir sereinement.

« Nous devons vivre modestement »

Pour lui, il n’est pas question d’attendre la veille des élections pour aller promettre aux habitants des quartiers non lotis, des parcelles. Ce point de presse lui a permis d’inviter le gouvernement à publier les résultats de la souscription du programme 40 mille logements et de rendre compte de ce qu’il a fait des 2 000 F CFA exigés pour les différentes souscriptions. La sortie médiatique du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, s’est également invitée dans les débats. En effet, invité à l’émission intitulée «Tapis d’honneur» de la Radio nationale dans la Boucle du Mouhoun, le décor en arrière-plan du Premier ministre a fait plus parler de lui que le contenu de cette sortie médiatique du chef de l’Exécutif burkinabè. Et pour cause. A la place de l’étoile dorée, il a été préféré par les décorateurs, un nœud papillon de couleur jaune. Ce qui a enflammé les réseaux sociaux, notamment Facebook.   Pour l’opposition politique, le Premier ministre a profané le drapeau national. Et pour réparer cette faute, elle exige des excuses publiques.  «Nous pensons que le Premier ministre Paul Kaba Thiéba doit présenter des excuses aux Burkinabè, pour avoir, et je pèse mes mots, profané le drapeau qui est le symbole du Faso», a dit Jean Hubert Bazié. Toujours dans le chapitre de la gouvernance politique, l’Opposition politique s’est indignée de l’achat de nouveaux véhicules par l’Etat Burkinabè  à hauteur de 3 milliard de F CFA, qui seront affectés aux  membres   du gouvernement.  Pour Jean Hubert Bazié et les siens, les véhicules de type V8 ne sont pas indiqués pour un pays comme le Burkina, à ce moment de son histoire. « Nous devons vivre modestement », a-t-il suggéré. Il en veut pour preuve, le président Thomas Sankara et ses ministres qui circulaient dans des véhicules modestes, mais cela n’a rien enlevé à la qualité de ministre ou à leur autorité.  Pour lui, si un ministre veut circuler dans un véhicule de luxe, qu’il le fasse avec ses moyens au lieu de chercher à utiliser les impôts consentis par le contribuable burkinabè.  Les maigres ressources doivent être utilisées pour des dépenses plus urgentes telles que le déficit céréalier auquel fait face le Burkina, selon lui.  Les délestages, l’assurance maladie universelle, la réduction du nombre de personnes au niveau des recrutements aux concours de la Fonction publique, ont également été abordés par l’Opposition politique.  Pour ce qui est de l’assurance maladie universelle, Jean Hubert Bazié a expliqué que la question est toujours une préoccupation de la famille. « Il nous avait été promis au premier trimestre mais jusqu’à ce jour, rien n’est concret sur le terrain », a-t-il rappelé avant de relever que cela montre que le gouvernement avait sous-estimé les choses   puisqu’il n’avait pas bien évalué les moyens techniques, humains et financiers qu’il fallait pour sa mise en œuvre.   Sur la   question de l’emploi des jeunes, le pouvoir actuel avait fait des promesses à la jeunesse, pendant la campagne présentielle. Le minimum, c’est de maintenir le niveau de recrutement au lieu de le réduire.  Cela  prouve que le MPP n’a pas une réelle vision de la question de l’emploi.  Au chapitre des mouvements sociaux, l’Opposition politique est revenue sur les accusations portées par le Premier ministre à l’encontre des syndicats.   Pour Jean Hubert Bazié, si le pouvoir a des noms de personnes qui tentent de faire tomber le régime, qu’il nous le dise.  Des bruits de ce genre ne favorisent pas la paix sociale.  Les soupçons non accompagnés de preuves et d’actions, ne font qu’empoisonner l’ambiance politique et sociale. Nous pensons que les premiers responsables de ce pays ne devraient pas s’amuser à ce jeu. A noter que Jean Hubert Bazié a co-animé le point de presse avec Amadou Diemdioda Dicko, président de l’UBN. C’est d’ailleurs ce dernier qui s’est prononcé sur la question des attaques terroristes que connaît le Burkina, ces dernières années.  Après un rappel historique sur les différentes crises survenues au Sahel depuis la période coloniale jusqu’à nos jours, M.  Dicko a invité le gouvernement à intensifier  la collaboration avec les populations du Sahel afin de mieux lutter contre le l’insécurité que vit cette partie du pays.  Pour lui, les populations de cette partie du Burkina ont l’impression que le Sahel est abandonné à lui-même. D’où, selon lui, la nécessité de rétablir la confiance entre elles et le pouvoir central. Signalons que les animateurs du point de presse avaient à leurs cotés, Moussa Zerbo de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

 

Issa SIGUIRE

 

 


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