HomeOmbre et lumièreLUTTE CONTRE LA CORRUPTION:L’ASCE à bâtons rompus avec les élèves sous-officiers de l’armée

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION:L’ASCE à bâtons rompus avec les élèves sous-officiers de l’armée


L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) a organisé, le 19 août 2014, une journée de réflexion et de sensibilisation au profit des élèves sous-officiers de l’armée de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de Kamboinsin sur la lutte contre la corruption.

 

Après les écoles nationales de Police, de la Douane et des Eaux et forêts, c’est au tour de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de Kamboinsin de recevoir la visite des agents de l’ASCE. En effet, ils étaient plus de 120 élèves sous-officiers de l’armée de ladite école à prendre part à cette séance d’échanges et de réflexion sur la lutte contre la corruption le 19 août dernier. Selon l’indice de perception de Transaprency internationale, le Burkina Faso est classée 83e sur 177 pays avec une note de 38/100 en 2013, en termes d’étude sur les pratiques de la corruption dans les administrations publique et privées. Ces chiffres montrent, selon le Secrétaire général (SG) de l’ASCE, Jean-Pierre Siribié, que l’éthique et l’intégrité qui sont les facteurs essentiels au développement et à la lutte contre la corruption  ne sont pas encore inscrites dans les habitudes des agents des services publics et privés. C’est pourquoi son institution est allée à la rencontre des futurs sous- officiers de l’armée pour échanger avec eux sur l’essence de la corruption, les effets néfastes de celle-ci afin de les impliquer dans la lutte contre ce fléau dès leur prise de fonction. Pour lui, cette journée entre dans le cadre de la politique nationale de lutte contre la corruption dans les services publics, initiée depuis le 6 juin 2013 par le gouvernement. « Elle fait suite à une série de visites dans les écoles de formation professionnelle dont celles des enseignants du primaire», a-t-il rappelé, avant de renchérir que ces initiatives visent à donner une orientation claire à la lutte contre la corruption autour de laquelle tous les acteurs impliqués, notamment le gouvernement et la classe politique de manière générale, la société civile, le secteur privé et, en dernier ressort, tout le peuple burkinabè, doivent se mobiliser. « L’objectif global de cette campagne est d’atteindre, dans un délai intermédiaire de 5 ans, un niveau de tolérance zéro », a-t-il expliqué. L’enquête réalisée dans le cadre de l’étude sur les pratiques de corruption dans l’administration publique au Burkina Faso, a-t-il soutenu, montre de façon non équivoque que la corruption est un phénomène réel au Burkina Faso et qu’elle est en train de prendre de l’ampleur. « De l’avis des personnes enquêtées, le secteur public est plus corrompu que le secteur privé et la société civile. Le degré de corruption y est de 69,5% alors qu’il se situe à 49,1% dans le secteur privé et à 45,5% au niveau de la société civile », a-t-il révélé. A l’en croire, un rapport sur les finances publiques et les activités de services guichets est en cours. Pour sa part, le Colonel Djibril Lallé, inspecteur de la gendarmerie nationale à l’Inspection des forces armées, a indiqué que cette journée de réflexion entre dans le cadre de la sensibilisation des forces de défense sur la lutte contre la corruption car « l’armée est dans la société et il y va de soi qu’elle soit concernée par la lutte contre la corruption », a-t-il soutenu. La prochaine étape de sensibilisation aura lieu à Bobo-Dioulasso. A cette occasion, c’est la gendarmerie nationale de ladite localité qui recevra la visite des agents de l’ASCE.

Mamouda TANKOANO

 


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