HomeLignes de mireLUTTE CONTRE EBOLA :L’espoir est permis

LUTTE CONTRE EBOLA :L’espoir est permis


 

La lutte contre Ebola s’intensifie de jour en jour. On peut même dire qu’elle a atteint aujourd’hui sa vitesse de croisière. En effet, la communauté internationale est mobilisée sur tous les fronts et les initiatives pour vaincre Ebola se multiplient. 

Un regain de solidarité qui rappelle celui qui a suivi les ravages du virus du Sida en Afrique. Comme à cette époque, l’Afrique est encore au centre de toutes les attentions de la communauté internationale. Comme à cette époque, l’Afrique est encore l’épicentre de l’épidémie. Elle a, à ce titre, déjà payé un lourd tribut à Ebola. Plus de 4000 décès en l’espace de quelques mois. La progression de la maladie est fulgurante, mais la réaction de la communauté internationale l’est tout autant. Bien vrai que la mise en route de la riposte a connu quelques balbutiements dus notamment à une mauvaise évaluation des risques de propagation de la maladie. Bien vrai aussi que des agents de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avaient laissé leurs réflexes de fonctionnaires   prendre le dessus sur leur statut d’agents commis à la lutte pour assurer à la communauté mondiale une sécurité sur le plan sanitaire, toutes choses qui n’ont pas été sans conséquences fâcheuses sur les efforts des pays touchés. Mais à part ce « faut départ », on constate une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique internationale, ce qui a pour effet de donner un sérieux coup de fouet à la recherche ; outre le traitement expérimental américain, le Zmapp, on annonce en effet du côté du Canada, un nouveau traitement expérimental qui devrait bientôt être testé sur des malades en Afrique de l’Ouest. La France de son côté a annoncé la mise au point d’un test  « permettant de savoir, en 15 minutes, si un patient  présentant les symptômes du virus Ebola est effectivement atteint de la maladie Ebola ou non ».

Pendant ce temps, l’OMS prévoit pour janvier 2015, la mise à disposition d’un vaccin expérimental qui sera testé sur plusieurs dizaines de milliers de personnes en Afrique de l’Ouest.

 

Ebola  sera difficile à vaincre

 

Un autre test de diagnostic rapide, mis au point par des chercheurs du commissariat à l’énergie atomique et qui sera disponible dès la fin de ce mois d’octobre, permettra à partir d’une goutte de sang ou simplement d’urines, d’avoir des résultats en 15 minutes. Autant d’effervescence, d’engagements qui constituent des pas significatifs vers une victoire certaine sur Ebola. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Et pour tout dire, beaucoup de lacunes ont été relevées dans le cadre de la lutte contre Ebola. Des lacunes qui sont en grande partie responsables de l’enracinement de la maladie dans certaines régions de l’Afrique. Tant que ces lacunes demeureront, Ebola  sera difficile à vaincre.

Nombre de rapports scientifiques, en effet, situent l’identification en Afrique de l’Ouest du virus Ebola, en Guinée, autour de 1983. Le constat, simple mais triste qu’on ne peut manquer de faire, est que de 1983 à 2014, année où la maladie a refait surface dans ce pays, c’est-à-dire plus de 30 ans après, aucune disposition n’a été prise par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays. Que ce soit au plan de la sensibilisation ou de la recherche, ou tout simplement au niveau de la mise en place d’infrastructures adéquates pour recevoir les malades, rien n’a été fait dans ce pays au sous-sol pourtant immensément riche.

Et que dire alors du bassin du Congo, où prospère une autre variété de Ebola ?

Dans cette région, l’identification du virus a été faite depuis 1976. 40 ans après, aucun Etat de cette région ne dispose ne serait-ce que d’un équipement adapté pour relever la température des patients. C’est à se demander si certains de nos gouvernants ne sont pas eux-mêmes des alliés naturels sur qui s’appuie Ebola pour se propager. A quoi servent finalement ces 50 années d’indépendance que les dirigeants africains ont célébrées impudiquement?

 

Dieudonné MAKIENI


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