HomeNon classéLUTTE CONTRE LA DICTATURE DE SASSOU : Ce ne sera pas une partie de N’dombolo*

LUTTE CONTRE LA DICTATURE DE SASSOU : Ce ne sera pas une partie de N’dombolo*


 

Après un cumul de 32 ans de pouvoir pendant lesquels Denis Sassou NGuesso et son clan ont fait main basse sur le Congo comme sur leur jardin potager, un référendum sur le changement de la Constitution à leur seul profit sera proposé aux Congolais le 25 octobre prochain. Des dispositions y sont inscrites, qui permettraient à Sassou   de briguer un troisième mandat. Ce qui provoque l’ire de l’opposition. Celle-ci dénonce  « un coup d’Etat constitutionnel » et appelle à la désobéissance civile pour l’en empêcher. Cette posture est on ne peut plus justifiée. En effet, Sassou en fait trop. En bon satrape,  il pense et est convaincu qu’en dehors de lui, il n’y a personne qui puisse diriger le Congo. Et il est encouragé en cela malheureusement par des hommes et des femmes qui, pour préserver la poule aux œufs d’or, n’auront aucun scrupule à brûler le pays. Ce faisant, ils oublient qu’il y a une aspiration profonde des peuples, en ce 21e siècle, à la démocratie. Les Congolais, de toute évidence, ne vivant pas sur une autre planète, ne sont pas en marge de cette tendance générale de l’Histoire.

Le peuple congolais pourrait s’inspirer du mode opératoire des insurgés du Burkina Faso

Et cette lame de fond  qui puise ses forces dans le refus des peuples de plier l’échine face aux excès des princes qui les régentent, est en train de se poursuivre pour imposer un nouvel ordre politique dans lequel les dictateurs n’ont pas leur place. Malheureusement, les dictateurs, dans leur majorité, sont dans l’incapacité de bien lire ces signes des temps. Blaise Compaoré, au Burkina, l’a appris à ses dépens. Nkurunziza, Kagamé, Kabila et Sassou dont tout indique qu’ils n’ont pas retenu la leçon de Ouagadougou, qui pourtant est encore fraîche dans les mémoires, risquent d’avoir dans le meilleur des cas, le traitement que le peuple burkinabè a infligé à son dictateur : la chute, la fuite en plein jour et l’exil. Bref, l’Humiliation de l’histoire. Comparaison n’est certes pas raison, mais l’on peut tenir le pari, sans grand  risque de se tromper, que tous les dictateurs d’Afrique et d’ailleurs, qui s’accrochent de manière maladive à leur fauteuil et ce malgré les clameurs et les coups de semonces des peuples,  foncent tout droit dans le mur. A la Baule, François Mitterrand avait fait appel à leur bon sens pour aller à la démocratie. Cette fois-ci, ce sont leurs peuples qui vont les y contraindre. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais ils doivent se convaincre que cette aspiration des peuples à plus de démocratie, non seulement n’a pas de frontière, mais aussi est irrésistible. Le peuple congolais pourrait s’inspirer du mode opératoire des insurgés du Burkina Faso, tout en ayant à l’esprit que ce ne sera pas une partie de N’dombolo. Pour le moment, l’opposition congolaise appelle à la désobéissance civile pour stopper son dictateur dans sa folle course vers la confiscation du pouvoir. Il en faudra certainement plus pour barrer la route à un satrape de sa trempe qui a plus d’un tour dans son sac et qui est conscient qu’à la faveur de son long règne, il  a eu tout le temps de traîner bien des casseroles et d’entreposer dans ses placards des cadavres dont Dieu seul connaît le nombre.

Il ne faudrait pas que les Congolais aient la faiblesse de croire que leur salut viendra des autres

Il fera donc feu de tout bois pour empêcher toute forme d’alternance démocratique qui permettrait au peuple congolais de faire l’inventaire de  l’ensemble de ses basses œuvres et de lui demander des comptes. De ce point de vue, la lutte contre la démocratie, la vraie, sera âpre. Pour qu’elle aboutisse, toutes les composantes de la société congolaise, chacune dans sa spécificité, doivent, comme un seul homme, se lever. Car, Sassou fera un point d’honneur à les diviser pour mieux régner. Des gens, parmi eux, s’asseyeront sur leur conscience pour prendre part à la soupe. Pour autant, les autres ne doivent pas se décourager. L’opposition, la vraie, devrait intégrer cette donne dans son plan de lutte. En plus de cela, elle devrait savoir taire ses querelles byzantines, ses calculs politiciens et intrigues, pour mutualiser et diriger ses énergies contre la cible du moment, c’est-à- dire la dictature de Sassou, comme a su bien le faire l’opposition burkinabè. A ce combat salvateur et unifié, les organisations de la société civile, les syndicats, les jeunes, les écoliers, les élèves et les femmes doivent être  associés. Bref, toutes les forces vives de la Nation doivent se retrouver dans un vaste creuset de résistance citoyenne et patriotique, à l’instar de ce que le peuple burkinabè vient de réaliser suite au putsch du Général Gilbert Diendéré. En tout cas, le temps est venu pour les Congolais de démentir certains clichés selon lesquels ils sont de grands jouisseurs devant l’Eternel. Ils doivent donc s’assumer face au comportement honteux de leur président. Il ne faudrait surtout pas qu’ils aient la faiblesse de croire que leur salut viendra des autres.

« Le Pays »

* N’dombolo : danse très prisée par les habitants des 2 Congo


No Comments

Leave A Comment