HomeSur la braiseLUTTE CONTRE LE TERRORISME :  Le lobbying de Bamako et l’affaissement annoncé de Boko Haram impacteront-ils la paix au Mali ?  

LUTTE CONTRE LE TERRORISME :  Le lobbying de Bamako et l’affaissement annoncé de Boko Haram impacteront-ils la paix au Mali ?  


Pendant que la secte islamiste Boko Haram semble s’affaiblir de jour en jour face à la coalition, on assiste à un regain de violence au Mali.  Pour la première fois, Bamako a été frappée en plein cœur, le week-end dernier, par un attentat terroriste qui a laissé sur le carreau cinq morts dont un Français et un Belge.  C’est cet acte barbare de trop qui a poussé le ministre malien des Affaires étrangères à prendre le chemin de Paris pour y rencontrer son homologue français, Laurent Fabius. Et l’on peut dire que le jeu en vaut la chandelle. Car, comme on le sait, le pays de François Hollande a une certaine ascendance sur les groupes rebelles du Nord- Mali.

D’ailleurs, si des groupes armés comme le MNLA continuent de ramer à contre- courant de la paix au Mali, c’est parce que la France ne leur a pas tenu jusque-là un langage de vérité.  S’ils refusent jusqu’à présent de signer les accords d’Alger, c’est parce qu’ils sont convaincus que la France n’est pas encore prête à les abandonner. Et Bamako  en est consciente.

Seulement, on se demande si son lobbying auprès des Occidentaux va payer. La France a tellement tergiversé face au problème des touaregs du Nord-Mali qu’on se demande si elle  est encore capable de remonter les brettelles à ces derniers. En tous les cas, elle a tout intérêt à changer d’attitude vis-à-vis des groupes rebelles, car elle paie également un lourd tribut dans cette guerre contre le terrorisme. Tant que le Mali n’aura pas la paix, la France continuera à déplorer des enlèvements ou la mort de ses ressortissants dans ce pays. Cela est aussi valable pour les ressortissants des autres pays de l’Occident. Car, pour ces fous d’Allah, tuer un toubabou (un Blanc) est un acte qui favorise l’accession au paradis.

Il faut travailler à convaincre la France afin qu’elle contraigne les rebelles à signer les accords d’Alger

En tout état de cause, il faut souhaiter que le lobbying du ministre malien des Affaires étrangères porte fruit, car cet attentat perpétré à Bamako révèle non seulement les insuffisances du système sécuritaire du Mali, mais aussi la capacité des terroristes à frapper n’importe où et n’importe quand. C’est pourquoi il serait dangereux pour les pays limitrophes du Mali de croiser les bras et de regarder le Mali se démener seul. Avec cette recrudescence d’attaques terroristes, aucun pays, en tout cas pas en Afrique de l’Ouest, ne peut jurer d’être à l’abri d’attentats terroristes. Une raison suffisante donc, pour que tous soutiennent cette initiative du Mali, afin de pouvoir éteindre au plus vite le feu avant qu’il n’embrase les autres capitales. Au demeurant, la conjonction entre les groupes djihadistes en cours, n’augure rien de bon pour la sous-région. Certes, Boko Haram est en passe d’être vaincue, ce qui pourrait constituer une épine de moins. Mais il ne faut pas se leurrer ; nos Etats ne peuvent, à eux seuls, vaincre le terrorisme en Afrique. Ils ont besoin de pays comme la France, les Etats-Unis d’Amérique, l’Allemagne, etc., qui ont de grands moyens pour mener des actions coordonnées en vue de venir à bout du terrorisme. C’est pourquoi on en vient à se demander si le lobbying de Bamako et l’affaissement annoncé de Boko Haram, seuls,  impacteront la paix au Mali. En tous les cas, il faut travailler à convaincre la France afin qu’elle contraigne les rebelles à signer les accords d’Alger. C’est vrai qu’ils contiennent des insuffisances mais ils suscitent tout de même un espoir pour les populations qui ne savent plus à quel djihadiste se vouer. D’ailleurs, ne dit-on pas qu’une mauvaise paix vaut mieux qu’une bonne guerre ?

Dabadi ZOUMBARA


No Comments

Leave A Comment