HomeA la uneLUTTE CONTRE LE SIDA : L’espoir est permis

LUTTE CONTRE LE SIDA : L’espoir est permis


Les jours du Syndrome d’immunodéficience acquise (Sida) sont-ils comptés ? Question a priori très osée, mais procédant d’un optimiste basé sur des éléments concrets. En tout cas, au regard des orientations de la Conférence internationale de Durban, l’espoir est permis. La conférence, comme on le sait, a mis l’accent sur la prévention du Sida. Certes, il n’y a pas encore de vaccin. Et ce, en dépit des nombreuses initiatives en termes de recherches scientifiques. Le VIH se sera fait un malin plaisir à narguer, voire à ridiculiser  le monde de la recherche jusque-là. Mais l’humanité a de plus en plus d’armes et non des moindres pour contrer ce que d’aucuns ont nommé « le mal du siècle », au regard des ravages qu’il a causés sur son passage depuis les premiers cas recensés au début des années 1980.

 

La PrEP a permis de réduire quasiment à néant, les risques d’infection au VIH

 

Durban est décidément un haut lieu de la lutte contre le Sida. On se souvient que la conférence internationale de 2000, avait déjà permis de vulgariser quelque peu les traitements contre le Sida. Ce qui a permis de grandes avancées dans les efforts pour soulager, un tant soit peu, les personnes infectées et par voie de conséquence, toutes celles qui sont affectées. Des défis colossaux comme le fait d’empêcher la transmission mère-enfant, sont maintenant quasiment relevés. Ces succès sont bons pour le moral et il convient de poursuivre les efforts en termes de prévention du mal. Et en cette année 2016, on peut dire que Durban aura remis le couvert. Cette conférence internationale, deuxième du genre sur le continent noir, a été, une fois encore,  l’occasion de décisions fortes dans le sens d’une meilleure prévention de l’infection à VIH. L’utilisation, mieux, la vulgarisation de la prophylaxie pré-exposition, « Pre Exposure Prophylaxis » en anglais (PrEP), est fortement recommandée.

Et, selon les chiffres en la matière, on peut dire que cette prophylaxie n’a pas usurpé sa renommée et que les espoirs placés en elle, résultent d’expériences probantes à maints égards. En effet, quand on considère les données fournies par les scientifiques, on ne peut qu’être confiant. Dans certains cas, il est question de plus de 90% de taux de succès pour ceux qui utilisent la PrEP. En d’autres termes, cet outil innovant a permis de réduire quasiment à néant, les risques d’infection au VIH. Face à de tels chiffres, la note est, à n’en pas douter, très bonne. La PrEp se présente donc comme un complément efficace aux méthodes traditionnelles de prévention du Sida. Du reste, ce n’est pas sans raison que certains pays développés comme la France et les Etats-Unis d’Amérique, ont vite fait le pari d’autoriser le recours à cette prophylaxie.

C’est donc une chance réelle pour l’humanité d’avoir cet outil supplémentaire et efficace de prévention du mal, au profit des personnes séronégatives et qui peut être administré à la demande des intéressés. Et la 16e conférence internationale sur le Sida a été bien inspirée de

prôner une utilisation à grande échelle de ces produits. Cela est de nature à conforter les pays européens et l’Uncle Sam dans leur décision d’utiliser la PrEP, mais aussi les pays africains comme l’Afrique du sud et le Kenya qui en sont à leurs premiers pas. On peut se féliciter même du fait que les moyens de la PrEP sont en train de s’élargir, allant du comprimé à l’implant. Cela devrait permettre de donner un large éventail de choix aux bénéficiaires et de décupler les chances de toucher un large public.

 

L’accès à la PrEP ne devrait pas rimer avec comportements à risques

 

A présent, il faut des mesures fortes pour relever le défi de la vulgarisation de la PrEP. L’énormité des ressources financières à collecter pour réussir ce pari, ne doit pas être le cimetière des espoirs de l’humanité de vaincre le Sida. Aussi les pays riches devraient-ils se convaincre que le mal ne saurait être éradiqué si la discrimination qui a cours en termes d’accès aux traitements et à cette prophylaxie, perdure. Cela est de nature à annihiler les chances de venir à bout de l’infection à VIH. Tant qu’il y aura des foyers de contagion, tant qu’il existera des zones où le taux de séroprévalence restera élevé, les risques de propagation du mal demeureront entiers.

La PrEP, à l’étape actuelle des choses, est-elle accessible aux malades du Sud ? Rien n’est moins sûr. En attendant que le combat pour une plus grande accessibilité à cette prophylaxie, aboutisse à quelque chose, de grands pays africains comme l’Afrique du Sud, pourraient penser à la piste du médicament générique. Quant aux populations, l’accès à la PrEP ne devrait pas rimer avec comportements à risques. Chacun devra garder à l’esprit que la PrEP ne dispense pas les personnes qui en bénéficient, de la nécessaire prudence à observer face au VIH.

 

« Le Pays »


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