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MAINTIEN EN DETENTION DE KHALIFA SALL


La descente aux enfers se poursuit

La défense, les proches et sympathisants de l’ex-maire de Dakar sont sans doute amers. Car l’espoir qu’ils nourissaient de voir Khalifa Sall libre de ses mouvements, s’est brisé. C’est le moins que l’on puisse dire avec la décision prise, hier, 18 juillet 2018, par la Cour d’appel de Dakar. En effet, rejetant la demande de liberté provisoire  introduite par la défense, le juge a décidé de maintenir Khalifa Sall dans les liens de la détention. Condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour « escroquerie portant sur des fonds publics » estimés à 2,5 millions d’euros prélevés entre 2011 et 2015 dans les caisses de la ville de Dakar, Khalifa Sall doit encore prendre son mal en patience. La descente aux enfers se poursuit. Car, tout porte à croire que ce n’est pas demain la veille qu’il respirera l’air de la liberté. Même l’arrêt de renvoi de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) qui avait  conclu au « caractère arbitraire de sa détention préventive » n’y fit rien. « Je n’ai rien dans mon dossier, qui prouve qu’il y a une décision rendue par la CEDEAO », a laissé entendre le président de la Cour d’appel, provoquant une véritable bronca dans la salle d’audiences. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que rarement l’on a vu un procès déchaîner autant de passions au point que, par moments, la partie civile et la défense en sont venues aux mains en plein procès.

La Justice sénégalaise est à la croisée des chemins

Pourquoi une telle animosité dans un pays comme le Sénégal, présenté souvent comme une vitrine de la démocratie en Afrique de l’Ouest ? C’est la question que l’on est en droit de se poser, surtout que dans le cas d’espèce, le dernier mot revient au juge. Tout le reste n’est que pure agitation destinée à divertir l’opinion ou à amuser la galerie. C’est le lieu donc de demander aux uns et aux autres de faire profil bas et de faire confiance en la Justice. Sans doute Khalifa Sall sera-t-il blanchi, si tant est qu’il n’ait rien à se reprocher. Et plutôt que de multiplier les sorties primesautières, ses conseils gagneraient à se montrer sereines pour l’aider à mieux préparer sa défense, surtout qu’il s’agit là d’un procès en appel. Il en est de même pour l’accusation qui, au lieu de céder à la provocation, doit travailler à prouver la culpabilité de Khalifa Sall et montrer ainsi à la face du monde que, contrairement à ce que disent le maire et ses partisans, ce procès a toute sa raison d’être. Cela passe par des preuves solides et irréfragables. En tout cas, plus que jamais, la Justice sénégalaise est à la croisée des chemins. Car, dans un sens comme dans l’autre, on ne manquera pas de la clouer au pilori. Mais à elle de travailler en âme et conscience, tout en évitant de prêter le flanc. Car, comme on le sait, les décisions de justice sont ainsi faites qu’elles font toujours des heureux et des malheureux.

B.O


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