HomeA la uneMANDAT D’ARRET CONTRE LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU NIGER : L’étau se resserre autour de Hama Amadou

MANDAT D’ARRET CONTRE LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU NIGER : L’étau se resserre autour de Hama Amadou


Le feuilleton Hama Amadou continue de défrayer la chronique au pays du Ténéré. En effet, plusieurs sources indiquent que le dossier a connu une évolution et que le président de l’Assemblée nationale est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Dans ces conditions, l’on pourrait dire que l’étau se resserre autour du président du Parlement nigérien qui aura préféré la fuite à une comparution pour s’expliquer devant la Justice de son pays, dans l’affaire de trafic présumé de bébés pour laquelle une de ses épouses croupit depuis quelques mois en prison, aux côtés d’une vingtaine d’autres personnes.

 

Quand on a quelque chose à se reprocher, le premier réflexe est de fuir

 

Attitude somme toute incompréhensible de la part d’un si haut personnage de l’Etat, d’autant plus que l’intéressé clame son innocence et sait qu’une telle attitude n’arrêtera pas la machine judiciaire. En prenant la tangente, Hama Amadou choisit le chemin le plus difficile pour se défendre. Toute chose qui, du reste, ressemble fort à un aveu de culpabilité. Car, quand on a quelque chose à se reprocher, le premier réflexe est de fuir. Et c’est ce qu’a fait Hama Amadou. En cela, l’argument de la cabale politique montée contre lui ne saurait convaincre, ni être une raison suffisante pour refuser de répondre à la Justice de son pays qui, par le passé, a su faire preuve d’indépendance dans bien des situations.

Dans tous les cas, si Hama ne se rend pas de lui-même à la Justice, celle-ci se donnera les moyens d’aller le chercher et de l’amener à la barre, quel que soit le temps que cela prendra. Et cela passe justement par le mandat d’arrêt qui déclencherait une procédure dont les conséquences pourraient être dévastatrices non seulement pour son image, mais aussi et surtout pour son avenir politique. A commencer par sa destitution du perchoir qui ne devrait pas être difficile à obtenir auprès de la Cour constitutionnelle, une fois que la vacance de son poste aura été constatée. Car, l’émission du mandat d’arrêt entraîne l’impossibilité pour le mis en cause de continuer à assumer sa fonction de président de l’institution parlementaire. Ensuite, cette situation risque de sceller définitivement son destin politique, au moins en ce qui concerne ses ambitions à court et moyen termes, lui qui n’avait pas caché ses intentions d’être le challenger de Mahamoudou Issouffou à la présidentielle de 2016.

 

Il sera très difficile pour Hama Amadou de se soustraire à la Justice

 

Par ailleurs, si c’est par calcul qu’il s’est réfugié en France, croyant pouvoir ainsi échapper à la Justice de son pays, rien n’indique que la patrie des droits de l’Homme veuille, le cas échéant, se risquer à faire obstruction à la Justice nigérienne, en refusant de coopérer dans une affaire qui porte atteinte à la dignité d’êtres humains aussi fragiles et vulnérables que des bébés. Dans ces conditions, l’on ne serait pas étonné d’apprendre demain qu’Hama Amadou a quitté l’Hexagone pour on ne sait quelle autre destination.

Mais pendant combien de temps durera cette cavale ? Hama Amadou pourra-t-il fuir indéfiniment ? Seul l’intéressé pourra répondre à ces questions. Mais une chose est sûre, cette attitude contribue plus à compliquer sa situation et à lui faire perdre tout crédit aux yeux même de certains sympathisants, qu’elle ne pourrait jouer en sa faveur. Car, plus il fuit, plus il paraît suspect et contribue à semer le doute, même dans l’esprit de ses propres partisans.

Aussi, au-delà de ses ambitions politiques, en tant qu’homme, ferait-il mieux de rentrer au pays, ne serait-ce que pour soutenir sa femme et laver son honneur pour préserver sa respectabilité. Autrement, tout porte à croire qu’il s’engage sur un chemin sans issue où il a plutôt tout à perdre qu’à gagner. Dans tous les cas, il sera très difficile pour Hama Amadou de se soustraire à la Justice. Autant donc l’affronter, surtout s’il n’a rien à se reprocher.

 

Outélé KEITA


Comments
  • Blé mérite son sort. Tout se paie sur terre d’abord

    29 septembre 2014
  • “Car, quand on a quelque chose à se reprocher”; “Car, l’émission du mandat d’arrêt”; “Car, l’émission du mandat d’arrêt entraîne “,” Car, plus il fuit”. Je ne suis pas sûr que ce soit grammaticalement correct de commencer une phrase par “car”. Je fais souvent cette observation à mes enfants, et comme ils lisent mes journaux, il ne faudrait pas qu’ils soient déboussolés, puisque psychologiquement, tout ce qui est écrit est a priori vrai pour des enfants.
    PS: message à l’intention du journaliste,à ne pas publier. Merci

    30 septembre 2014

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