HomeA la uneMANIFS DU POUVOIR EN RDC : Kabila droit dans ses godasses

MANIFS DU POUVOIR EN RDC : Kabila droit dans ses godasses


 

Aujourd’hui, 29 juillet 2016, le thermomètre sociopolitique en République démocratique du Congo, devrait à nouveau monter. Et pour cause : la coalition au pouvoir appelle ses ouailles à prendre, sur toute l’étendue du territoire national, d’assaut la rue pour manifester leur soutien au décret controversé de la Cour constitutionnelle autorisant le maintien au pouvoir, du président Joseph Kabila, après expiration de son mandat en cas de glissement du calendrier électoral. Sans nul doute, la rue devrait connaître un trop plein de monde. Le parti présidentiel, le  PPRD, et ses alliés mettront un point d’honneur à relever le défi de la mobilisation pour apporter la réplique à la démonstration de force de la plateforme de l’opposition pour accueillir l’emblématique opposant Etienne Tshisekedi. Mieux, en aucun cas, ils ne voudront perdre la guerre des chiffres face à leurs détracteurs pour montrer ainsi à l’opinion nationale et internationale que les velléités monarchiques de Kabila ne constituent pas un rêve solitaire. Et pour gagner ce pari des foules, le satrape devrait actionner les instruments bien connus de tous les dictateurs : la terreur et l’argent. En effet, pendant que les bras administratifs du régime useront de l’intimidation et autres menaces de rétorsions administratives pour contraindre les populations à sortir, « l’enfeuillement »  continuera aussi son petit bonhomme de chemin. Et même au risque de faire courir au pays le plus grave des dangers, Kabila n’hésitera pas à réveiller depuis son palais le monstre de l’ethnie ou de la tribu. Car, ces manifs pro-Kabila manquent de sincérité et ne sont qu’un soutien suscité. Autant dire que Kabila se chatouille lui-même pour rire.  Mais quels que soient les résultats et les scores de ce duel qui s’apparente au match des « stades remplis recto-verso » qui s’est joué en 2014 au Burkina Faso, Kabila devrait se réveiller au lendemain de la manifestation avec la gueule de bois, comme aux lendemains des jours d’ivresse.

La République démocratique du Congo devra à jamais porter le nom de République despotique du Congo

D’abord, parce tous ces mouvements de foule prouvent à souhait qu’il se trouve à la tête d’un pays extrêmement divisé. La nation congolaise née à l’ombre de la guerre avec le péché originel des divisions, franchit un palier supplémentaire dans la déliquescence. Ensuite, parce que ce transfert des débats politiques des enceintes dédiées à cet effet dans un Etat démocratique  vers la rue, sont des signes d’une gouvernance politique contestée et d’un leadership décrié. Toute chose qui ne peut qu’affaiblir les institutions républicaines et remettre de fait en cause l’autorité de l’Etat. Pire, il fait courir au pays le risque bien connu des effets de la manipulation des foules que sont les scènes apocalyptiques de violences. Et les tourments du satrape devraient décupler avec les accusations de la juge Chantale Ramazani Wazuri. En effet, dans une lettre rendue publique, la présidente du tribunal de Lubumbashi, accuse l’Administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), Kalev Mutond, de l’avoir « obligée » à « condamner M. Moïse Katumbi Chapwe ». «Cette condamnation avait notamment pour objectif d’obtenir son inéligibilité en cas de présentation de sa candidature à la présidence de la république», a-t-elle précisé. Même si l’ANR proteste, les accointances de Kalev Mutond avec le président Kabila, sont bien connues. Il est l’un des hommes-liges du président congolais, qui interviennent dans l’élaboration de sa stratégie politique et jouent le rôle d’émissaires auprès d’autres responsables politiques. Il a donc commis le crime à son profit. Malgré toutes ses manœuvres qui le mettent à nu, Kabila, sans nul doute, restera de marbre, tout en choisissant volontairement de lire l’histoire à l’envers. La République démocratique du Congo qu’il entraîne dans sa marche sur le bas-côté de l’histoire, devra à jamais porter le nom de République despotique du Congo (RDC).

SAHO 


No Comments

Leave A Comment