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MARCHE-MEETING DU 23 AOUT:L’itinéraire reste le même


Le Chef de file de l’Opposition politique a rencontré deux fois la presse, le jeudi 21 août 2014 à Ouagadougou. Au cours de la 1re rencontre dans la matinée, annonce avait été faite par l’Opposition du refus du maire de Ouagadougou d’accorder l’autorisation de tenir la manifestation selon l’itinéraire proposé. Mais plus tard dans la soirée, le CFOP a confirmé, lors de la seconde rencontre avec les journalistes, que le bourgmestre de la capitale a finalement donné son accord de principe pour le déroulement de la marche-meeting, suivant le même itinéraire.

 

« La marche-meeting de protestation organisée par l’Opposition politique aura bel et bien lieu et suivant le même itinéraire indiqué ». Cette assurance a été faite par le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, lors de la rencontre avec la presse, le 21 août dans la soirée. Le maire de la commune de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo, a finalement autorisé la manifestation, suivant l’itinéraire souhaité par l’Opposition. L’accord a été obtenu suite à une réunion de concertation entre l’édile de la capitale et une délégation de l’Opposition composée de Zéphirin Diabré, Ablassé Ouédraogo, Me Bénéwendé Sankara et Saran Séré/Sérémé. Cette rencontre s’est déroulée, à en croire le CFOP, dans un esprit de compréhension mutuelle et de courtoisie. Toute chose ayant permis de trouver un consensus. De quoi donner des motifs de satisfaction au CFOP qui a promis de prendre toutes les dispositions nécessaires pour relever le défi du maintien de l’ordre et de la sécurité, tout au long de la manifestation. A ce propos, le président du comité d’organisation, Ablassé Ouédraogo, s’est voulu rassurant. « De façon solennelle, je voudrais réaffirmer, au nom du comité d’organisation, que tous les fauteurs de trouble et perturbateurs qui viendraient à s’infiltrer dans la manifestation, recevront la correction la plus appropriée. Nous le disons avec force, parce que les premières préoccupations du maire de Ouagadougou étaient des questions d’ordre public et de sécurité. Nous sommes suffisamment responsables au sein de l’Opposition politique, pour comprendre que nous avons besoin d’organiser, comme de par le passé, des manifestations qui se déroulent et se terminent dans la paix et la sérénité, et dans la satisfaction totale », a-t-il affirmé. Et Ablassé Ouédraogo de renchérir : « nous, organisateurs de cette manifestation, nous n’allons pas lésiner sur les moyens pour débusquer tous ceux qui viendraient à jouer les perturbateurs. Que ces personnes soient habillées en tee-shirts portant les logos des partis membres du CFOP ou pas, toute personne qui sera attrapée sera sévèrement traitée. Nous voulons être crédibles et responsables. La lutte est en cours, elle n’est pas encore terminée. C’est pour cela que nous devons rassurer tous les militants, tous les patriotes burkinabè, qui aspirent au changement en venant avec nous, le samedi 23 août, sur l’espace vide à 100 mètres du rond-point de la Patte-d’Oie, pour faire le circuit que nous avons proposé à la mairie qui l’a accepté. Nous resterons fermes et nous traiterons les indélicats de la façon la plus appropriée ». Même position soutenue par Zéphirin Diabré. Pour le CFOP, « l’Opposition politique n’a de leçon de dialogue à recevoir de personne» et n’hésitera pas à entamer la concertation à chaque fois que cela est nécessaire. Celui-ci avait fustigé le refus du maire d’autoriser la marche-meeting suivant l’itinéraire proposé : « Toute l’Opposition d’abord s’étonne, s’indigne même de ce genre de procédés qui ne constitue ni plus ni moins qu’un déni de démocratie et une entrave à la liberté d’expression ».Et pour cause, l’Opposition avait entrepris, selon Zéphirin Diabré, de multiples démarches qui devraient permettre d’avoir les autorisations nécessaires. Depuis le 13 août dernier, a-t-il expliqué, le CFOP a adressé une correspondance au maire de la commune dans laquelle information lui a été donnée, comme il se doit, de la volonté d’organiser une marche-meeting avec un premier itinéraire identifié. « Lorsque les services du CFOP sont allés à la mairie pour déposer le courrier, ceux qui étaient chargés de le recevoir ont d’abord refusé d’en prendre possession, sous prétexte que, sur l’itinéraire qui est indiqué, il existe des zones que l’on qualifie de rouges, conformément à certains arrêtés pris par le maire. Sur insistance, ils ont finalement accepté d’accuser réception du courrier ». Et Zéphirin Diabré de préciser : « Lorsque la mission a rendu compte au CFOP et connaissant l’esprit des uns et des autres, dans le souci d’éviter de donner un alibi qui serait incontournable, l’Opposition a réexaminé la possibilité de proposer un autre itinéraire en prenant soin que ce dernier n’entre pas dans les zones dites rouges. C’est ainsi que le 18 août, une nouvelle correspondance a été adressée au maire, avant même qu’il ne réponde à la première, pour lui dire que prenant en compte les observations verbales faites par ses services, nous souhaitons lui proposer un autre itinéraire ». Mais ce deuxième itinéraire a été aussi refusé par le maire Ilboudo, à la grande surprise du CFOP : « Quelle ne fut notre surprise, hier (NDLR : 20 août) aux environs de 17h, de recevoir une correspondance signée du maire, relative à cet objet, dans laquelle il indique : « Je voudrais vous informer que, pour des raisons de sécurité et d’ordre public, je suis au regret de ne pouvoir vous donner une suite favorable à la présente requête ». Aussitôt après réception de cette réponse, Zéphirin Diabré a affirmé avoir eu un entretien téléphonique avec Marin Ilboudo, pour en savoir davantage, d’autant plus que l’itinéraire identifié, a relevé le CFOP, ne rencontrait nullement une zone rouge. « S’il s’agissait de zones marquées rouges, on aurait pu comprendre et, nous-mêmes, on a pris l’initiative d’éviter cela. On ne voit pas en quoi le trajet qui a été proposé peut poser un problème d’ordre public et de sécurité. Et même si cela se posait, l’Opposition a suffisamment démontré qu’elle entreprend des actions de sensibilisation en la manière, qu’elle a la capacité reconnue par tous les Burkinabè, à gérer une manifestation sans violence ni casse. Nous l’avons fait à plusieurs reprises », a soutenu Zéphirin Diabré. « Notre service d’ordre est maintenant presqu’aguerri. Il a ses compétences et nos responsables du maintien de l’ordre savent comment faire en sorte qu’il n’y ait pas de grabuges dans nos manifestations et marches. Donc, l’un dans l’autre, l’on est quand même surpris. Est-ce à dire que maintenant la mairie, les forces de l’ordre qui sont à son service de police ne sont plus à même d’assurer la sécurité des citoyens ? Dans ce cas, que fait le gouvernement ? Et pourquoi est-il encore en place ? S’il n’est pas capable d’assurer la sécurité des citoyens, il faut qu’il laisse la place à d’autres personnes qui peuvent le faire, avec les moyens qu’ils ont en leur possession », a-t-il souhaité. Pour trancher le problème, le CFOP n’excluait pas l’éventualité de recourir à la voie judiciaire. Finalement, l’Opposition n’en arrivera pas là et ce, à la faveur du compromis obtenu avec les autorités municipales. La marche-meeting se déroulera à la date prévue (le samedi 23 août) et suivant le même itinéraire dont voici le tracé : « Espace vide à 100 mètres du rond-point de la Patte-d’Oie, place Naaba Wobgo, terrain de la SONATUR-Boulevard France/Afrique-Avenue de la Coopération islamique-Avenue de la dignité-Boulevard Tansoba Pollé et retour au rond-point de la Patte-d’Oie, place Naaba Wobgo, retour à l’espace vide à 100 mètres du rond-point de la Patte-d’Oie, terrain SONATUR ». Zéphirin Diabré a lancé un appel aux populations à venir dès 6 heures pour dire, a-t-il soutenu, « Non au référendum, non à la modification de l’article 37 et non au pouvoir à vie ».

Saïdou ZOROME

 


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