HomeA la uneMe ABDOULAYE BEN MEITE, AVOCAT DE MOUSSA KOUANDA, A PROPOS DES ACCUSATIONS PORTEES CONTRE SON CLIENT : « Celui qui veut nuire ne s’arrête jamais tant qu’il n’a pas atteint sa cible»

Me ABDOULAYE BEN MEITE, AVOCAT DE MOUSSA KOUANDA, A PROPOS DES ACCUSATIONS PORTEES CONTRE SON CLIENT : « Celui qui veut nuire ne s’arrête jamais tant qu’il n’a pas atteint sa cible»


L’opérateur économique et consul honoraire de Côte d’Ivoire à Bobo-Dioulasso, Moussa Kouanda, a été interpellé le 29 juin dernier par la gendarmerie et auditionné par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, pour sa présumée implication dans la tentative d’assassinat de son ex-associé, Inoussa Kanazoé, président directeur général de Kanis international, puis libéré le 3 juillet dernier. Pour en savoir davantage sur cette affaire, nous avons rencontré à Ouagadougou, Me Abdoulaye Ben Meité, avocat au Barreau de Côte d’Ivoire, un des conseils de Moussa Kouanda. Et selon ses explications, son client a été remis en liberté, parce que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas constitués. Lisez plutôt !

« Le Pays » : On a appris que votre client a été interpellé et auditionné par le procureur puis remis en liberté. Qu’en est-il?

Me Abdoulaye Ben Meité : Je vous remercie pour l’intérêt que vous accordez à cette rocambolesque affaire qui a défrayé la chronique ces derniers jours. Je vous confirme que mon client a effectivement été remis en liberté, après 72 heures de garde à vue. Laquelle mesure a été curieusement prise à son encontre le 29 juin 2017 après 22 heures, par la brigade de gendarmerie de Boulmiougou à Ouagadougou. Je vous confirme également que les deux prétendus exécutants des faits allégués ont tous aussi été remis en liberté, faute de charges.

Qu’est-ce que cela signifie?

Cela veut dire que dans les faits qui leur sont reprochés, aucun élément ne permet de retenir ces charges contre eux après l’enquête.

Les informations véhiculées font état d’une tentative d’assassinat que votre client aurait fomentée contre son ex-associé Inoussa Kanazoé.  Est-ce exact?

Justement, ce sont ces faits allégués qui ont conduit à l’interrogatoire de mon client à la brigade de gendarmerie de Boulmiougou où il avait été convoqué. Mon client a été surpris de savoir que ce sont des faits d’assassinat qui lui sont reprochés. Comme vous voulez savoir si ces faits sont avérés ou pas, il n’y a qu’à regarder la suite des événements. Lorsqu’il a été conduit au parquet, après instruction des procès verbaux qui ont été transmis à cet organe judiciaire, on s’est rendu à l’évidence qu’il n’en est vraiment rien pour l’heure. Et donc, le parquet n’avait pas d’autre choix que de relaxer toutes les personnes qui avaient été mises en cause.

Est-ce à dire que l’affaire est close ou est-elle toujours en instruction?

L’affaire close ? Cela dépend du parquet. Pour l’heure, les éléments d’appréciation ne permettent pas de poursuivre des faits d’assassinat qui sont des faits d’une certaine gravité. Mais, on ne peut pas non plus dire que l’affaire est close, parce que le parquet peut poursuivre les enquêtes jusqu’à savoir les circonstances dans lesquelles

tout cela s’est produit jusqu’à l’interpellation de notre client. L’affaire n’est pas non plus en instruction. Pour qu’elle le soit, il faut nécessairement qu’un juge d’instruction soit saisi à la diligence du parquet, mais pour que le juge d’instruction soit saisi, il faut qu’il y ait des faits qui permettent une telle saisine. Mais, le procès verbal d’enquêtes préliminaires ne permet pas de saisir un juge d’instruction ainsi qu’il a été déclaré par le parquet.

Depuis le début des déboires judiciaires de Inoussa Kanazoé,  votre client ne s’est jamais prononcé publiquement. Or, son nom a été régulièrement cité dans l’affaire. Comment expliquez-vous cela

Je ne peux pas dire exactement pourquoi. Je crois que la question mérite d’être posée à mon client. Mais le connaissant, ce que je peux en dire, c’est que c’est quelqu’un de très discret, qui n’a pas l’habitude des vuvuzela de presse. C’est quelqu’un qui a une certaine hauteur de vue quant à l’opinion distillée. Mais, au-delà de la discrétion de l’homme, il faut retenir que sa fonction diplomatique, entendu qu’il est consul honoraire de Côte d’Ivoire à Bobo-Dioulasso, l’oblige à la réserve. Une obligation de réserve à laquelle il s’astreint pour être en phase avec la mission qu’il a accepté de porter.

Justement, certains médias disent que votre client serait en rupture de banc avec les autorités ivoiriennes qui auraient pris fait et cause pour son ex-associé. Vous qui êtes Ivoirien, pouvez-vous nous en dire davantage ?

Tout peut se dire par n’importe qui. Pour ne pas m’étaler sur cette question, je dirai simplement que de telles allégations qui me paraissent péremptoires, n’engagent que leurs auteurs. Lorsqu’il y a une situation de ce genre qui oppose des personnes, chacun y va de son commentaire. Si la Côte d’Ivoire était en rupture de banc avec son consul honoraire, elle aurait pu cesser la collaboration avec lui. Ce qui n’est pas le cas depuis lors. Mieux, je crois savoir que les relations entre les deux parties sont excellentes, parce que mon client est un bon consul honoraire, qui continue de bénéficier de la confiance des autorités de la Côte d’Ivoire.

Est-ce que votre client est prêt à fumer le calumet de la paix avec son ex-associé?

Mon client n’a jamais été en guerre avec lui. La preuve, il n’a rien fait pour nuire à son ex-associé. Il est toujours resté dans cette dynamique de paix qui rythme avec son caractère, sa conception des choses. Depuis les déboires judiciaires de son ex-associé, il n’a pas fait de déclaration. Il ne s’est même pas déployé pour se faire entendre sur quelque sujet que ce soit. C’est dire qu’il n’est pas dans une posture de guerre. Au contraire, je m’interroge sur les motivations de son ex-associé. Parce que pour faire la paix, il faut être au moins deux. Cette affaire récente donne à croire qu’il s’agit ni plus ni moins d’une machination orchestrée pour des besoins de revanche, à la suite des déboires judiciaires dont on parlait tantôt.

Un mot pour clore cet entretien !

Ce que je peux dire, c’est que c’est une satisfaction personnelle, satisfaction relativement au professionnalisme dont a fait preuve le parquet de Ouagadougou que je félicite au passage. Parce que la loi ou le droit, c’est la volonté du peuple. On ne peut pas manipuler la loi, on ne peut pas manipuler les autorités investies du pouvoir judiciaire. La liberté est un droit et pour qu’on puisse confisquer la liberté d’un individu, il faut nécessairement qu’il y ait des charges qui justifient cette confiscation. En remettant mon client en liberté, le parquet achève de convaincre qu’il ne peut pas, sur la base de simples allégations de surcroît péremptoires, confisquer la liberté d’un individu. Le parquet a fait montre également d’une impartialité en prouvant que les hommes, quel que soit leur rang, sont égaux devant la loi. Toutefois, je tiens à en appeler à la vigilance des autorités judiciaires du Burkina.

« Qu’est-ce qu’ils vont nous servir demain ?»

Cette affaire qui vient de se dérouler, donne à croire que sous fond de machination, de manipulation et de montage, on peut parvenir à nuire à l’honorabilité, à l’image de certaines personnes, comme c’est le cas pour mon client. Aujourd’hui, on parle d’assassinat, demain, de quoi parlera-t-on, si des personnes tapies dans l’ombre ont pour dessein de nuire?  Celui qui veut nuire ne s’arrête jamais tant qu’il n’a pas atteint sa cible.  Qu’est-ce qu’ils vont nous servir demain ? Quelle autre infraction vont-ils imaginer demain? Quel autre fait vont-ils concocter demain? Telles sont les questions que je me pose et c’est pour cela que je voudrais en appeler à la vigilance des autorités judiciaires et policières du Burkina Faso.

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

 

  

 


Comments
  • Bonjour interview visiblement commandé. .en tant qu avocat c’est son rôle mais arrêtez de mettre notre cher pays en danger

    7 juillet 2017
  • Ecoutez, le fond de cette affaire rocambolesque tourne autour de l’argent et de la gourmandise supposée de Kanazoé Inoussa à siphonner l’argent de leur société commune au détriment de son partenaire Moussa Kouanda dont on peut dire qu’il lui a servi d’échelle à une certaine époque pour prospérer. A mon humble avis, le premier cité a eu des pratiques tendant à considérer le second comme un « imbécile ». Si dans ce pays, il y’a vraiment la justice, je parie que l’affaire d’assassinat ne saurait prospérer. Quelqu’un a dit que « lorsque l’homme se noie, il serait prêt à saisir toute les branches ». C’est pourquoi, les jeunes qui semblent instrumentalisé s doivent restés neutre et laisser la justice trancher dans cette affaire abracadabrantes que. Salut !

    15 juillet 2017

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