HomeA la uneMEDIAS : Ces gens qui veulent beurrer leurs épinards sur le dos de la presse

MEDIAS : Ces gens qui veulent beurrer leurs épinards sur le dos de la presse


Qu’ils soient promoteurs de spectacles, d’événements, artistes-musiciens, associations, structures privées et même parfois publiques, etc., ces personnes physiques ou morales aiment la presse dans ce qu’elle peut se présenter, à leurs yeux, comme substantifique moelle. Ce faisant, elles recourent aux entreprises de presse privées, avec leurs petits calculs liés à leurs intérêts propres.  Pour l’organisation d’un événement, elles ont besoin de la presse.  C’est de bonne guerre ; car il faut bien communiquer et faire plaisir aux partenaires financiers et techniques en donnant la preuve qu’on travaille sur le terrain. Et qui mieux pour le démontrer aux partenaires extérieurs, que les médias ! Mais ce qu’il y a de révoltant parfois, c’est quand le média sollicité doit servir de marchepied pour accéder à la visibilité escomptée … sans frais.  Alors que, dans le cas d’espèce, on est de plain-pied dans la communication qui, comme c’est connu, a un coût.  Au Burkina, la perception que bien des gens ont du rôle des organes de presse privés, surprend parfois autant qu’elle révolte. C’est à peine si ces hommes et femmes qui sollicitent les prestations des médias, particulièrement la presse écrite, ne s’inscrivent pas dans la logique suivante : « professionnels des médias, venez travailler pour nous, venez travailler à nous rendre visibles, afin que nous parvenions à nos fins de communication ». Point barre. Et dans leur stratégie du tout bénef pour eux et rien en contrepartie pour le média sollicité, on n’hésite pas à opter pour l’approche suivante : une lettre d’invitation adressée à l’organe de presse privé.

Les organes de presse privés devront-ils continuer à se laisser tondre la laine sur le dos ?

 

Comprenez : ce n’est pas une demande de couverture. Et quand bien même il est question de couverture médiatique, on y ajoute la mention « à titre gracieux », en mentionnant au bas de la lettre une formule tout aussi courante : « convaincu de l’engagement du média pour … ». Même quand un budget pour la presse a été prévu, les organisateurs préfèrent ne pas y toucher, probablement pour se le partager après.   Face à des événements qui apparaissent comme de la communication pure et simple, il faut que ces gens-là sachent faire la différence entre communication et information.   Il faut que ces gens sachent aussi que si les médias ne facturent pas les informations sociales et politiques, ils ne sauraient venir tout le temps battre le tam-tam gratuitement pour la mise en relief de leur personne, de leurs produits ou de leurs activités.  Il faut enfin que ces gens-là sachent que les médias privés ploient sous le poids des charges sociales, fiscales, locatives, etc.

« Beaucoup de Burkinabè veulent manger sur le dos de la presse », entend-on souvent dire dans le milieu des médias.  Les organes de presse privés devrontils continuer à se laisser tondre la laine sur le dos ?  Il faut que ça change. Car, pour ceux qui ne le savent pas, la production d’un journal, ça coûte cher ! Et c’est bon de le faire savoir. Pour ceux qui le savent déjà mais refusent, par cupidité, d’admettre cette réalité, il est bon de le leur rappeler.

 

Par Cheick Beldh’or


No Comments

Leave A Comment