HomeA la uneMEDIATION DE L’UA EN RDC : Edem Kodjo doit avoir le courage de rendre le tablier

MEDIATION DE L’UA EN RDC : Edem Kodjo doit avoir le courage de rendre le tablier


 

L’impossible dialogue ! C’est le moins que l’on puisse dire au regard de ce qui se passe actuellement en République démocratique du Congo (RDC). En effet, à peine le médiateur de l’Union africaine (UA)  dans la crise politique en RDC, en la personne du Togolais Edem Kodjo, a-t-il annoncé le début des travaux du comité préparatoire du dialogue pour le 30 juillet prochain, que l’on assiste à une véritable levée de boucliers. La plateforme de l’opposition connue sous le nom du « Rassemblement », réunie autour de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, dans un communiqué lu en présence de plusieurs leaders politiques, récuse le facilitateur de l’UA, estimant non seulement que celui-ci est très proche de la majorité présidentielle, mais aussi et surtout que les préalables posés par l’opposition n’ont pas connu de réponse satisfaisante. Face à ce blocage qui n’est du reste pas le premier du genre, Edem Kodjo doit avoir tout simplement le courage de rendre le tablier, d’autant que depuis sa désignation par l’UA en qualité de facilitateur dans la crise politique congolaise, celui-ci n’a jamais fait l’unanimité. Qui connaît le passé de l’homme, n’est pas surpris qu’il soit accusé de prendre fait et cause pour le président Joseph Kabila qui, on le sait, ne fait plus mystère de sa volonté de rester au pouvoir et ce, en dépit des dispositions constitutionnelles qui l’obligent à débarrasser le plancher au soir du 19 décembre prochain. C’est pourquoi d’ailleurs, d’aucuns en viennent à s’interroger sur l’opportunité du dialogue politique préconisé par l’UA, si ce n’est une manière de ménager les susceptibilités du dictateur. Car, faut-il le dire, le plus grand gagnant de ce dialogue politique, s’il a lieu, serait le président Kabila qui se verrait ainsi octroyer un bonus présidentiel. Cela dit, on ne comprend pas pourquoi le médiateur togolais n’a pas accédé à la requête de l’opposition qui ne demande pas plus que la libération de tous les prisonniers politiques et un co-facilitateur pour diriger les négociations qui se profilent à l’horizon.

Il faut craindre des dissensions au sein de l’opposition

A moins que ce ne soit une stratégie bien ourdie par le pouvoir, visant à gagner du temps, aidé en cela par Edem Kodjo qui est resté aussi muet qu’une carpe face aux revendications de l’opposition politique et la société civile congolaises. La preuve est qu’en dépit de tout, le secrétaire général de la majorité, tout en renouvelant sa confiance au médiateur, assure que le comité préparatoire va commencer bientôt ses travaux. « On verra d’ici la fin de la semaine qui est de bonne foi ou non », a-t-il ajouté, comme pour dire à l’opinion que c’est l’opposition qui en fait trop. La couleur est ainsi annoncée : on va vers un dialogue de sourds, pour ne pas dire un monologue, d’autant qu’un dialogue en RDC sans le « Rassemblement » de l’opposition ne vaut que dalle. Mais l’une des figures de proue de l’opposition, en la personne de Vital Kamehré a, naguère, déclaré, à la surprise générale, qu’il est disposé à aller au dialogue. Il faut donc craindre des dissensions au sein de l’opposition qui ne feront que l’affaire du pouvoir qui, on le sait, a toujours cherché à diviser pour régner.

Boundi OUOBA


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