MEVENTE A LA SN SOSUCO : Les travailleurs protestent contre l’importation frauduleuse du sucre

Plusieurs centaines de travailleurs de la SN SOSUCO, en majorité des temporaires et saisonniers, ont battu le pavé le 20 mars 2015 à Banfora pour protester contre l’importation frauduleuse du sucre au Burkina. Selon les marcheurs, ce trafic compromet dangereusement la survie de leur entreprise et le gouvernement doit faire quelque chose.

 

Initialement prévu pour le 16 mars, c’est finalement le 20 mars 2015 que des travailleurs de la SN SOSUCO ont marché à travers les artères de la ville de Banfora pour dire non à la concurrence déloyale dont est victime leur unité de production. Une concurrence qui, disent-ils, est orchestrée par certains opérateurs économiques à travers l’importation du sucre étranger sans frais de douane. Pour ces travailleurs, la survie de la SN SOSUCO est fortement menacée, car depuis plusieurs mois, elle n’arrive pas à vendre le moindre sac de sucre. Ils en veulent pour preuve, la quarantaine de camions saisis par la gendarmerie de Banfora le 18 mars 2015 et qui, jusque dans la soirée du 20 mars 2015 était toujours stationnés devant la nouvelle mairie. Selon Mamadou Pantiori Ouattara un des responsables de la marche, le président de la Transition Michel Kafando a été mis au courant de la situation que vit la SOSUCO lorsque lui et des membres du gouvernement ont visité l’entreprise le 20 février dernier. Toujours selon M. Ouattara, Michel Kafando avait été on ne peut plus clair en disant que personne n’allait pouvoir importer du sucre pendant que celui de la SOSUCO n’est pas entièrement vendu. « Cette marche vise donc à attirer l’attention du gouvernement et à lui demander de nous aider à vendre notre production. Nous avons 32 000 tonnes de sucre en stock et nous ne savons pas quoi en faire », a-t-il dit, tout en précisant, l’air visiblement inquiet, qu’ils ont appris que le 20 mars 2015, une vingtaine de camions remplis de sucre et appartenant au même importateur ont quitté Abidjan en direction du Burkina. Au passage, les marcheurs ont salué l’engagement des autorités locales à leurs côtés et surtout de la Gendarmerie nationale qui a pu stopper la progression des camions. Selon toujours Mamadou Pantiori Ouattara, le commandant de compagnie de la gendarmerie de Banfora les a rassuré que les camions saisis seront convoyés à l’antenne régionale de Bobo-Dioulasso de la Commission nationale de lutte contre la fraude où des prélèvements seront effectués pour vérifier la qualité du sucre. Pour sûr, reprend Ouattara, la cour de la SN SOSUCO est pleine de sucre tout comme les magasins. Toute chose qui a contraint l’entreprise à louer des magasins à Bobo-Dioulasso pour stocker sa production. Pour lui, si ce sucre, ajouté à ce qui est annoncé se retrouvent sur le marché, les milliers de travailleurs que compte la SN SOSUCO iront au chômage. « Déjà, nous ne savons pas si les salaires de mars et d’avril seront payés », s’est-il inquiété.

Mamoudou TRAORE