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MEVENTE DU SUCRE DE LA SN SOSUCO : Le Mouvement plus rien ne sera comme avant donne de la voix


Les membres du Mouvement plus rien ne sera comme avant étaient à Banfora le 11 septembre 2015 pour apporter, à travers un meeting, leur soutien à la SN SOSUCO qui connaît une mévente de sa production due à l’importation massive et frauduleuse du sucre. Idrissa Nogo et ses camarades ont saisi l’occasion pour donner des avertissements à tous ceux qui aspirent au pouvoir d’Etat et tiennent les hommes politiques pour responsables de cette mévente du sucre.

 

Si la SN SOSUCO meurt, c’est l’économie de la région des Cascades qui mourra, c’est la jeunesse de la Comoé qui se retrouvera au chômage, ce sont des milliers de familles qui mourront de faim, ce sont des enfants qui n’iront plus à l’école. Pourtant, depuis plusieurs mois, voire des années, les travailleurs et responsables de la SN SOSUCO n’ont eu de cesse de crier à la fraude qui pousse irrésistiblement leur entreprise dans le précipice. C’est forts de ce constat que les membres du Mouvement plus rien ne sera comme avant (M/PRSCA) se sont rendus à Banfora, chef-lieu de la province de la Comoé, le 11 septembre 2015, pour apporter leur soutien à la lutte que ces travailleurs désemparés ont engagée et dont la dernière manifestation en date remonte au 31 août dernier avec la prise en otage de la RN7. La stratégie choisie, un meeting populaire. C’est donc devant une population composée majoritairement de travailleurs et de retraités de la SN SOSUCO que le M/PRSCA a animé son meeting de soutien à la Nationale du sucre burkinabè sur l’esplanade de la nouvelle mairie. Sur les banderoles à l’effigie du M/PRSCA tenues par les jeunes, on pouvait lire des messages de soutien à l’entreprise. Parmi ce beau monde, se trouvait le vieux Joseph Hilou, un retraité de la SOSUCO. C’est d’ailleurs lui qui a ouvert le bal des interventions. D’un ton ferme, il a invité la population banforalaise à soutenir la SN SOSUCO car elle traverse une des périodes les plus difficiles de son histoire. Justifiant sa présence à ce rassemblement bien qu’étant à la retraite et son engagement aux côtés du M/PRSCA, Joseph Hilou a fait savoir que leurs parents ont souffert lors de l’implantation de la SOSUCO. « Des villages entiers ont été déplacés. Certains ont perdu leurs champs, d’autres se sont vu retirer leurs vergers et plusieurs animaux ont disparu. Mais comme c’était pour l’intérêt supérieur de la nation et particulièrement de notre région, nos parents ont obtempéré. Si aujourd’hui, alors que cette usine fonctionne correctement et produit suffisamment du sucre pour assurer le tiers de la consommation nationale, nous ne saurons tolérer que des gens non patriotes lui mettent des bâtons dans les roues à travers une importation frauduleuse de sucre », a-t-il martelé. Avant de regagner sa place sous les ovations bien nourries, le retraité a fait des bénédictions pour que l’œuvre entreprise par le M/PRSCA en faveur de la SOSUCO connaisse le succès. « Nos vies, et celles des générations futures en dépendent », a-t-il lancé. Après avoir harangué la foule près de cinq minutes, Idrissa Nogo, coordonnateur du M/PRSCA, a fait savoir à l’assistance que c’est Blaise Compaoré et son régime qui ont asséché le circuit de la commercialisation du sucre SN SOSUCO en supprimant en 2011 la Société de distribution du sucre (SODISUCRE). Selon lui, cette structure était chargée d’enlever toute la production de la SOSUCO et comme celle-ci (la production SOSUCO) ne couvrait pas le besoin national, la SODISUCRE importait légalement le reliquat. A entendre M. Nogo, à travers cette structure, le prix du sucre était contrôlé. Ainsi donc, a-t-il poursuivi, Blaise Compaoré, après avoir démantelé la SODISUCRE, a fait délivrer massivement des Autorisations spéciales d’importer (ASI) du sucre à sa famille, à ses amis et à des membres du gouvernement si bien qu’à un moment donné, tout le monde était devenu importateur de sucre. Dès lors, a-t-il soutenu, les déclarations en douane étaient faites sur des bases de valeur sous-évaluées et la qualité et les quantités n’étaient pas contrôlées.

Le silence coupable de la Transition et des candidats aux élections prochaines

Pour le M/PRSCA qui tient pour coupables de cette crise les hommes politiques et les autorités de la Transition, ce sont 45 000 T de sucre qui ont été illégalement importées au Burkina de janvier à mai 2015. Si fait qu’à l’heure actuelle, on comprend pourquoi le sucre de la SOSUCO reste invendu. C’est pourquoi il a donné jusqu’à la date du 19 septembre 2015 aux candidats des élections du 11 octobre prochain pour prendre une position claire face à cette crise et à proposer des pistes de solutions réalistes et immédiates à même de sortir la SOSUCO de son « hibernation ». Idrissa Nogo, sous des ovations, a invité la population à obliger tout candidat qui viendrait à Banfora pour battre campagne à se rendre d’abord à la SOSUCO pour toucher du doigt les difficultés de l’entreprise et à prendre des engagements fermes visant à intégrer la problématique de la SN SOSUCO dans son programme politique. Pour lui, si un candidat veut des voix dans la région, la population devrait le contraindre à prendre l’engagement de renationaliser immédiatement la SOSUCO, à faire enlever immédiatement l’invendu de 22 000t de sucre se trouvant toujours dans les magasins de l’entreprise, réinstaurer l’observatoire du sucre, suspendre immédiatement les licences d’importation illégales jusqu’à l’assainissement du marché et faire la promotion du sucre local à travers le slogan « Produisons et consommons burkinabè ». A l’entendre, les propos du M/PRSCA ne sont pas de vains mots car, a-t-il dit, « notre mouvement sera présent à Banfora pour écouter l’engagement des candidats aux élections et il prendra aussi connaissance des programmes électoraux qui passeront à la loupe, feuille par feuille ».

Mamoudou TRAORE

 


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