HomeEchos des provincesMICHEL KAFANDO AUX FORCES VIVES DE BOBO : « Demandez aux politiciens de fournir d’abord un plan de développement pour Bobo»

MICHEL KAFANDO AUX FORCES VIVES DE BOBO : « Demandez aux politiciens de fournir d’abord un plan de développement pour Bobo»


En marge de l’hebdomadaire Conseil des ministres tenu à Samandeni, le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, et les membres du gouvernement étaient face aux forces vives de la région des Hauts-Bassins, le 19 février 2015. Les échanges ont permis à Michel Kafando et à l’exécutif de cerner les problèmes qui freinent le développement de la région, particulièrement la ville de Bobo-Dioulasso.

« Bientôt, nous serons en campagne électorale. Les politiciens viendront vers vous. Demandez-leur de vous fournir d’abord un plan de développement pour Bobo, avant de vous engager pour eux ». C’est ce qu’a lancé le président Michel Kafando aux forces vives des Hauts-Bassins, le 19 février dernier, au cours d’une rencontre. Selon lui, la région des Hauts-Bassins, qui a vu naître de grands hommes et qui regorge d’énormes potentialités économiques, culturelles et industrielles, est toujours à la traîne, à cause des fausses promesses politiciennes et des dirigeants peu soucieux du développement de la région, qui l’ont conduite au chaos, toute chose qui a fait perdre à Bobo-Dioulasso sa place de capitale économique. C’est pourquoi le président du Faso a invité la population à opérer le bon choix, c’est-à-dire savoir choisir des hommes capables de redonner à la localité, sa vraie place.

Tout en reconnaissant que lui et son gouvernement disposent de peu de temps pour agir, Michel Kafando a rassuré qu’ils se doivent de tracer les sillons du développement de Bobo pour les autorités à venir. A ce titre, Aminata Billa/ Bambara, ministre déléguée chargée du Budget, a présenté les potentialités économiques de la région, marquées par une flopée d’unités industrielles, mécaniques, chimiques et alimentaires. A côté de ces potentialités, il y a l’accroissement des PME/PMI, la position géographique faisant de Bobo la plaque tournante du transport sous-régional et le développement exponentiel du secteur du transport. Cependant, selon la ministre déléguée, Bobo vit dans un marasme économique malgré ses richesses naturelles, dû en partie à la délocalisation de certaines usines importantes, la fermeture de sociétés, occasionnant la compression massive des travailleurs.

Faire de Bobo-Dioulasso la 2e Capitale du pays

Pour juguler cet état de fait, d’importantes décisions ont été prises en faveur de la ville, de la jeunesse et des femmes, lors du Conseil des ministres du 18 février 2015. Selon le rapport livré par Aminata Billa/Bambara, l’on retiendra, entre autres, que deux milliards de F CFA seront injectés dans la construction des voiries, notamment le bitumage de l’avenue Nelson Mandela (ndlr : le lancement officiel a été fait en 2013, sans un autre coup de pioche par la suite depuis lors) ; 18 441 000 000 F CFA pour l’accélération des travaux et la finalisation du barrage de Samandeni, 6 630 000 000 F CFA (700 millions financés par la Chine Taiwan) pour la construction du Village artisanal de Bobo (avec un délai d’exécution de 7 mois) à l’image de celui de Ouagadougou. Pour ce qui concerne le Palais de justice, qui a subi le courroux des manifestants lors de l’insurrection populaire, le gouvernement a dit avoir loué un bâtiment pour la reprise des activités juridictionnelles, en attendant la réfection de l’ancien Palais estimée à un milliard de F CFA. Dans le domaine de la santé, le gouvernement entend injecter deux milliards de F CFA dans la prise en charge des urgences, et plus de deux milliards pour l’érection de CSPS en CMA (Centres médicaux avec antenne chirurgicale). En somme, ce sont environ 26 324 000 000 F CFA que le gouvernement va consentir pour le développement de Bobo, cela en vue de redonner à la ville sa place de 2e capitale du Burkina. A cet effet, le chef de l’Etat a demandé l’accompagnement des populations de Bobo et du Burkina, afin de permettre à la transition de jeter les bases d’un développement durable.

Au cours des échanges, les forces vives sont revenues sur les questions du foncier, notamment les lotissements, l’impunité, les fraudes… A ces questions, le président et les membres du gouvernement ont demandé aux uns et aux autres de patienter et d’avoir confiance. « On ne va pas quitter la scène politique sans mettre de l’ordre », a fait savoir Michel Kafando. Et le Premier ministre Zida de confirmer que des audits ont déjà commencé dans l’arrondissement n°5 de Bobo, et vont s’étendre partout où il y a eu des malversations, afin de traduire les fautifs devant la justice.

Josias Zounzaola DABIRE & Wendwiligda CONGO (Correspondants)

 


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