HomeA la uneMILLE JOURS DE CAPTIVITE POUR LES FILLES DE CHIBOK : L’insupportable attente !  

MILLE JOURS DE CAPTIVITE POUR LES FILLES DE CHIBOK : L’insupportable attente !  


 

 

15 avril 2014 – 08 janvier 2017 ! Cela fait mille jours que les jeunes lycéennes de Chibok ont été enlevées par Boko Haram au cours d’un raid militaire lancé sur leur établissement. Elles étaient 276 au départ. Mais 57 d’entre elles avaient réussi à s’échapper le même jour. Vingt-quatre ont pu se libérer ou ont été libérées par l’armée nigériane et des civils volontaires. Au total, ce sont 195 lycéennes qui sont encore entre les mains d’Abubacar Shekau et ses spadassins. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente devient insupportable. Car mille jours, c’est franchement beaucoup pour les familles des victimes qui, complètement dépassées par les événements, ne savent plus désormais à quel saint se vouer. Surtout que les autorités nigérianes ont, naguère, déclaré avoir écrasé Boko Haram de la forêt de Sambisa et libéré des milliers d’otages sans les pauvres lycéennes en question. Ce qui suscite d’énormes inquiétudes chez les parents des victimes qui se demandent à juste titre si leurs enfants sont encore en vie. La dernière preuve de vie date d’octobre 2016, date à laquelle a été libérée une vingtaine de lycéennes qui ont confirmé que leurs camarades captives étaient toujours vivantes.

Faire preuve d’indifférence ne sera rien moins qu’une forme de complicité passive

Alors, qu’est-ce qui retarde maintenant leur libération, s’interrogent certains qui ne cachent pas leur agacement face à ce qu’ils considèrent comme une « indifférence des autorités nigérianes ». C’est le cas du mouvement Bring Back our girls qui, tout en soutenant les familles des victimes, n’a cessé de se rappeler aux bons souvenirs des dirigeants nigérians coutumiers de déclarations contradictoires. En effet, quand ils n’affirment pas avoir libéré toutes les captives, ils disent les avoirs toutes localisées et engagé des négociations avec leurs ravisseurs. Alors qu’il n’en  est rien, tant et si bien qu’une crise de confiance a fini par s’installer entre eux et les familles des otages qui en ont gros sur le cœur. A juste titre d’ailleurs. Car, même la mobilisation mondiale qu’avait suscité le rapt de Chibok, semble finalement retombée. Est-ce parce qu’il s’agit là de négresses dont la vie intéresse peu les Occidentaux ? La question reste posée. Mais une chose est certaine. Si c’étaient des Françaises ou des Américaines, par exemple, qui avaient été enlevées, les lignes auraient bougé davantage. A défaut de les libérer, des contacts, à travers le renseignement, auraient été, à tout le moins, établis avec leurs ravisseurs qui, quoiqu’insaisissables, ne vivent pas sur une autre planète. C’est le lieu donc d’en appeler à la responsabilité des grandes puissances qui doivent s’impliquer davantage pour que soient retrouvées ces jeunes lycéennes qui méritent mieux que le sort qui leur est réservé après mille jours de captivité. Faire preuve d’indifférence ne sera rien moins qu’une forme de complicité passive qui nous rendra tous coupables devant l’Histoire. Et c’est peu dire !

B.O


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