HomeLe fait du jourMINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES : Le SYNAFI en débrayage de 72 heures

MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES : Le SYNAFI en débrayage de 72 heures


Les travailleurs du ministère de l’Economie et des finances (MEF) ont décrété une grève, le 10 juin 2014 à Ouagadougou. Cette grève, prévue pour durer 72 heures, du 10 au 12 juin 2014, vise l’application pure et simple du protocole d’accord signé en bonne et due forme par le gouvernement le 22 juin 2011.

 

Au cours de leur grève de 48 heures tenue les 13 et 14 mai derniers, les agents du ministère de l’Economie et des finances (MEF) avertissaient qu’ils passeraient à la vitesse supérieure en observant une grève de 72 heures si leur plateforme revendicative n’était pas satisfaite. Eh bien, ils viennent de mettre leur menace à exécution. En effet, à l’appel du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) le 10 juin dernier, les agents du  MEF ont encore déserté leurs bureaux pour se rendre à la Bourse du travail. Selon le secrétaire général du SYNAFI, Mohamed Savadogo, cette grève qui est la quatrième manifestation de leur ras-le-bol, vise à interpeller une fois encore le gouvernement à prendre en compte l’indemnité de responsabilité financière inscrite dans le protocole d’accord signé le 22 juin 2011. Selon lui, cette indemnité de responsabilité financière est spécifique au corps des financiers, mais dans l’application, elle ne tient pas compte des agents de la régie des dépenses. « Nous avons constaté que cette indemnité qui est en vigueur depuis 1998, était réservée uniquement aux agents des recettes.  Nous les financiers, nous n’avons pas droit à cette indemnité », a-t-il relevé. Et d’expliquer que la signature du protocole d’accord de 2011, entre le SYNAFI et le gouvernement, a été le fruit d’une lutte acharnée pour réparer cette injustice, et faire un rappel allant de 2005 à nos jours.

Depuis 2005, a-t-il expliqué, contrairement aux agents des finances, les autres agents du MEF bénéficient de cette indemnité. C’est pourquoi le SYNAFI, selon lui, a demandé clairement au gouvernement de réparer cette injustice. Et depuis que la plateforme revendicative a été transmise et ce, jusqu’à nos jours, rien n’a bougé d’un iota. Pour lui et ses camarades, il n’est plus question de se laisser « berner » par le gouvernement, mais d’exiger l’application du protocole d’accord qui, selon eux, a valu à certains agents d’être brutalisés par la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) en 2011. Les responsables du syndicat disent avoir obtenu du gouvernement la promesse de la prise en compte de leurs revendications, dont l’octroi de leur indemnité spécifique, à l’issue des précédentes manifestations. « A la veille de notre grève de 48 heures, nous avons été reçus par le SG du MEF au ministère de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale (MFPTSS). Après avoir fait ensemble le point du protocole, les deux parties (NDLR : le MEF et le MFPTSS) étaient d’accord que rien n’est fait. Alors ils ont pris l’engagement ferme de reconduire notre revendication au niveau des négociations. Mais quand la version finale est sortie, nous avons compris que nous avons été purement et simplement bernés. On nous a servi une indemnité de responsabilité, certes, mais ce n’est pas l’indemnité financière que nous réclamons et qui doit être une indemnité spécifique et relogée dans la 5e grille », a indiqué Souleymane Oumtana, chargé de mobilisation du SYNAFI. Cette indemnité de responsabilité qui leur a été servie, a-t-il poursuivi, n’est pas celle inclue dans le protocole d’accord car, selon lui, la discussion prévue à cet effet n’a pas eu lieu et lui et ses collègues n’en bénéficient toujours pas. Souleymane Oumtana a estimé que si rien n’est fait à l’issue de ces 72 heures de grève, lui et ses camarades iront à un débrayage actif. « Nous avons commencé cette lutte et nous ne ferons pas marche- arrière. Nous irons jusqu’au bout du tunnel. Donc, s’il n’y a toujours pas de changement, nous irons en débrayage actif en appelant tous les agents à ne pas travailler jusqu’à nouvel ordre», a conclu Souleymane Oumtana. Pour les deux responsables de la structure syndicale, c’est un manque de considération à leur corps d’autant plus que jusqu’à nos jours, le ministre de l’Economie et des finances ne prête pas une oreille attentive à leur revendication. Ils déplorent aussi la présence de la police déployée à leur service à la place des vigiles.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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