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MISE EN PLACE D’ORGANES DE LA TRANSITION : Les syndicats s’abstiennent


Ceci est une déclaration de l’Unité d’action syndicale (UAS) du Burkina Faso sur la situation nationale. Elle dit ne vouloir prendre part ni au gouvernement ni au Conseil national de transition (CNT). Toutefois, l’UAS revendique la place qui est la sienne dans la commission de réconciliation nationale où elle aura l’occasion d’exprimer ses préoccupations et faire des propositions. Lisez plutôt !

 

L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a contraint le président Blaise Compaoré à la démission et à l’exil.

En rappel, depuis les assises sur l’avant-projet de la Constitution du 2 juin 1991 jusqu’à nos jours, le mouvement syndical du Burkina Faso est resté constant dans la défense des libertés démocratiques (dont le respect des dispositions constitutionnelles) et la quête de meilleures conditions de vie pour le peuple burkinabè. C’est dans ce sens qu’il tient à rappeler que l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 est la résultante d’efforts conjugués de sensibilisation, d’éducation, de formation et d’orientation des luttes du peuple burkinabè. Sans faire un étalage d’exemples notamment sur ses luttes contre la modification de l’article 37, la mise en place du Sénat et le référendum, dont cette déclaration n’est pas l’objet, l’UAS, dans sa déclaration en date du 3 novembre 2014, a salué le mouvement insurrectionnel et fait ressortir ses préoccupations. Le 4 novembre, le mouvement syndical réuni au sein de l’UAS a été reçu par la junte militaire qui lui a fait le point de la situation.

Depuis lors, diverses activités ont été organisées par les nouvelles autorités notamment l’élaboration, l’adoption, et la signature de la charte, les concertations avec des organisations et personnalités nationales, interafricaines et internationales. L’UAS, qui suit avec intérêt les différentes mesures, rencontres et prises de position, tient à informer ses militante (e)s, les travailleurs et l’opinion publique en général de ce qui suit :

– L’UAS n’a pris part à aucune rencontre organisée dans le cadre des Organisations de la société civile (OSC) ou avec les partenaires du Burkina;

– Elle n’a pas non plus été associée aux discussions ayant abouti à l’adoption de la charte;

– Il ressort de certaines dispositions de la charte, qui est désormais celle du peuple, et d’autres informations qui nous parviennent, que des quotas de places sont prévus pour les organisations syndicales dans les organes de la transition. Réunie à la Bourse du travail le jeudi 20 novembre 2014, l’UAS a décidé de ce qui suit :

– Elle ne participera ni au gouvernement ni au Conseil national de transition (CNT) dont les missions ne correspondent pas à celles des syndicats.

Par contre, elle estime qu’elle a toute sa place dans la Commission de réconciliation nationale et des réformes où elle compte bien exposer ses préoccupations et ses propositions sur les questions inscrites à son objet:

L’UAS interpelle aussi bien les partis politiques, les OSC et les militaires sur les nécessités suivantes:

– Prendre des mesures fermes contre la corruption et l’impunité. Dans ce sens, il importe d’une part, qu’une suite judicaire soit donnée aux nombreux dossiers de crimes de sang et de crimes économiques et d’autre part, que soient réalisés des audits sur la gestion des institutions et ministères;

– Garder à l’esprit que ce contre quoi se sont insurgés les populations et particulièrement les jeunes, c’est la mal gouvernance politique, économique et sociale dans laquelle s’illustrait très négativement le pouvoir Compaoré.

Malheureusement, les empoignades auxquelles se livrent certaines personnes et organisations indiquent que le souci qui guide certains acteurs, loin d’être celui de l’intérêt public, est de prendre la place du pouvoir déchu pour continuer les mêmes pratiques.

Pour leur part, les syndicats réunis au sein de l’UAS, fidèles à leur rôle de contre-pouvoir et de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, soutiendront toute mesure allant dans le sens des attentes des travailleurs et des populations. Mais ils s’opposeront de toutes leurs forces aux mesures et pratiques qui portent atteinte aux acquis et droits des travailleurs en particulier et de notre peuple en général.

Ont signé:

Pour les Centrales syndicales :

Joseph TIENDREBEOGO

Pour les Syndicats Autonomes:

Justin Coulibaly

Président du mois


Comments
  • Bien vu. Merci pour la constance de l’engagement.

    28 novembre 2014

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