HomeA la uneMISE EN PLACE DU BUREAU DE LA CEI EN RCI : L’excès d’appétit des Houphouétistes

MISE EN PLACE DU BUREAU DE LA CEI EN RCI : L’excès d’appétit des Houphouétistes


Est-on en train de réunir les ingrédients d’une nouvelle crise post-électorale en Côte d’Ivoire ? Cette question mérite d’être posée suite à la mise en place du nouveau bureau de la Commission électorale indépendante (CEI), le 5 septembre 2014. En effet, l’installation du bureau de cette institution a donné l’occasion de constater l’incapacité des acteurs de la scène politique et de la société civile de la lagune Ebrié, à accorder  leurs violons pour aller à des élections transparentes.

Sur les 17 commissaires centraux que compte la CEI, 12 membres, par le recours au vote, ont reconduit à la tête de l’institution, l’houphouétiste Issouf Bakayoko, en l’absence des commissaires représentant l’Eglise catholique, et de l’Alliance des forces démocratiques, un groupement de partis politiques ivoiriens dont celui de l’ex-président, Laurent Gbagbo.

Les frondeurs, tout en dénonçant un bureau déséquilibré en faveur du camp présidentiel, mettent en garde contre « l’implantation des germes d’une autre crise post-électorale prévisible à l’horizon ».

 

L’opposition a fait une concession majeure en renonçant à son exigence de piloter la CEI

 

La réaction de l’Eglise catholique et de l’opposition regroupée autour du Front populaire ivoirien (FPI), pourrait se comprendre pour les raisons suivantes : d’abord, le caractère déséquilibré du nouveau bureau de la CEI ne peut être nié. En plus de son premier responsable, qui est de la mouvance présidentielle, l’on peut noter que la 1re vice-présidence a échu à Sourou Koné, représentant le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.

Ensuite, l’on peut relever qu’au cours des tractations laborieuses qui ont précédé la mise en place du bureau de la CEI, l’opposition a fait une concession majeure en renonçant à son exigence de piloter la CEI au profit d’une personnalité consensuelle. Certes, dans le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, il n’est pas aisé de dénicher cette personnalité consensuelle préconisée par l’opposition. Mais le pouvoir aurait pu faire contre mauvaise fortune bon cœur en allant vers cette formule. Un tel casting, en plus de traduire son esprit d’ouverture et de compromis, favoriserait le dialogue politique et donnerait une ultime chance à la réconciliation nationale. L’acteur politique qui en sortirait grandi est manifestement l’actuel locataire du palais de Cocody, Alassane Ouattara.

Ce dernier a tout à gagner en favorisant la mise en place d’un bureau consensuel. Il n’a aucune raison de redouter une telle formule.

 

Alassane Ouattara aurait gagné à retourner l’ascenseur à son opposition

 

En effet, son bilan économique seul, pourrait plaider pour sa reconduction à la tête de l’Etat ivoirien en 2015. En outre, le FPI qui pourrait lui tenir la dragée haute dans une compétition transparente, se trouve aujourd’hui miné par une guéguerre de leadership qui pourrait provoquer  son implosion. En se posant simplement dans ces conditions, la question de savoir à qui profiteraient donc des élections dont les résultats seraient contestés, Alassane Ouattara et ses alliées houphouétistes, auraient pu faire preuve de moins d’appétit dans la mise en place du bureau de la CEI.

Cela est d’autant plus pertinent que sous Laurent Gbagbo, le FPI avait eu l’élégance et le fair-play, de concéder la présidence de la même CEI à une personnalité qui n’était pas de son obédience. Alassane Ouattara aurait gagné à retourner l’ascenseur à son opposition en permettant à celle-ci, à défaut de diriger la CEI, de trouver son compte dans la mise en place du bureau de cette instance.

La situation est d’autant plus chargée d’inquiétudes que l’Eglise catholique et l’opposition se rejoignent pour dénoncer le caractère déséquilibré et non consensuel de l’équipe de Issouf Bakayoko. Alassane Ouattara est donc interpellé au premier chef, s’il ne veut pas donner des verges au FPI, pour le fouetter, car visiblement, dans le partage des responsabilités au sein du nouveau bureau de la CEI, l’on peut avoir l’impression que les Houphouétistes ont fait montre d’un excès d’appétit.

 

Pousdem PICKOU


Comments
  • pensons plutot a ce que les héritiers de feu houphouet sont en train de faire le nid d une autre crise multidimenssionelle tout comme l ivoirité et la carte de séjour (cette drogue de l ivoirité qui a signé l acte d épuration douce et indirecte de plusieurs famille burkinabé suite a ce que nous savons tous.)j m demande pourquoi l onu n ouvre pas certains dossiers post houphouet.nous avons certes étés épurés mains le reste de temps qui nous nous reste en tant que burkinabé ne sera pas sacrifier pour les appétits des politiks ivoiriens

    8 septembre 2014

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