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MISE EN EXAMEN DE ERIC WOERTH DANS L’AFFAIRE DE FINANCEMENT LIBYEN


La Justice française sur la bonne piste

La Justice française poursuit son petit bonhomme de chemin dans l’affaire de financement libyen de la campagne de 2007. En effet, après la mise en examen, en mars dernier, de Nicolas Sarkozy pour « corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens », c’est au tour de l’ex-ministre du Budget, Eric Woerth, de se retrouver dans le collimateur des limiers. Ce dernier a été mis en examen hier, 29 mai 2018, pour « complicité de financement illégal » de la campagne de son ancien mentor. La mise en accusation de Eric Woerth n’a rien de surprenant, d’autant qu’il fut le trésorier de la campagne de l’ex-chef d’Etat.
Cela veut dire qu’il en sait beaucoup sur cette affaire de gros sous, puisque la police anticorruption, dans un rapport rendu public en septembre 2017, soulignait « l’ampleur de la circulation d’espèces » sonnantes et trébuchantes. C’est dire si les limiers français sont sur la bonne piste. Cela dit, ils ne doivent cependant pas se laisser divertir par les mis en cause qui clament à tout vent leur innocence, quand ils ne parlent pas tout simplement d’acharnement.

Les faits parlent d’eux-mêmes

En tout cas, le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis que notre confrère Médiapart a levé le lièvre en 2012, les investigations ont beaucoup avancé. A preuve, en novembre 2016, un intermédiaire en la personne de Ziad Takieddine, affirmait avoir transporté la bagatelle de cinq millions d’euros en espèces, de Tripoli à Paris, qu’il a remis à Claude Guéant et à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Et ce n’est pas tout. Car les propos de l’ex-directeur du renseignement militaire de Mouamar Kadhafi devant le procureur général du Conseil national de transition libyen, confirmaient le témoignage du sieur Takieddine.
Autant dire que les faits parlent d’eux-mêmes puisque des témoins encore en vie, il y en a qui peuvent intéresser, si besoin est, les juges français dans leur travail, sans oublier que la Justice libyenne elle-même s’est dit disposée à coopérer pour que jaillisse la lumière sur ce scandale qui est loin d’être le premier dans les relations entre la France et l’Afrique.
Ironie du sort, la mise en examen de l’ex-bras droit de Sarkozy est intervenue le jour même où étaient réunis à Paris tous les acteurs nationaux et internationaux de la crise libyenne en vue d’une sortie de crise devant permettre l’organisation, le 10 décembre prochain, d’élections générales. Coïncidence calculée ou simple hasard de calendrier ?

B.O


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