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Missive à mon oncle du 26 février


Très cher oncle,

Tu n’imagines pas à quel point je suis heureux à chaque fois que j’ai l’occasion de te donner de mes nouvelles. Dans l’ensemble, tout va bien sauf que notre président, Alassane Dramane Ouattara, qui a subi une intervention chirurgicale en France, n’est toujours pas rentré. C’est avec un pincement au cœur que nous avons accueilli le roi du Maroc, Mohamed VI, actuellement dans nos murs, en l’absence de ADO. Néanmoins, les deux hommes ont eu des échanges téléphoniques le lundi 24 février, échanges au cours desquels le roi a souhaité un prompt rétablissement au chef de l’Etat ivoirien. Après son séjour malien, Mohamed VI, accompagné d’une forte délégation d’hommes d’affaires, est sur les bords de la Lagune Ebrié pour 4 jours. En tout cas, ce ne sont pas les signatures d’accords ou de conventions qui manqueront au cours de ce rendez-vous. Il est également annoncé en Guinée Conakry et au Gabon.
Mon cher oncle, la 8e convention extraordinaire du Front populaire ivoirien (FPI), débutée le 21 février, a refermé ses portes le lendemain, sous le thème : « Un FPI fort pour une Côte d’Ivoire solidaire, libre, démocratique et souveraine ». Selon ses organisateurs, elle avait pour but de réfléchir sur la mobilisation du FPI en vue de la libération de Laurent Gbagbo, toujours détenu à La Haye. Affi N’Guessan n’a pas manqué de rappeler que la libération de leur mentor était « une obligation politique et un impératif catégorique » et mieux, que « la libération de Gbagbo est celle de la Côte d’Ivoire ». Mais s’il y a un fait qui m’a le plus ému, c’est bien sa sortie concernant la santé de ADO. En effet, il a, au cours de la cérémonie, appelé à une solidarité nationale autour du chef de l’Etat qui, comme je te l’ai dit, est en convalescence. Le patron du FPI a invité ses compatriotes « à prier pour un prompt rétablissement et le retour très prochain du chef de l’Etat parmi nous ». N’est-ce pas beau ça, mon oncle ? Puisse Dieu continuer à toucher les cœurs des uns et des autres pour une véritable paix dans notre pays. Ce n’est pas le nouveau cardinal d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, qui a reçu ses barrettes de cardinal le samedi 22 février dernier, dans la grande salle Paul VI au Vatican, qui dira le contraire, lui qui a confié que sa création en tant que cardinal était « un clin d’œil pour la paix en Côte d’Ivoire ». Que ce vœu qui nous est cher devienne réalité en cette année 2014. Parce qu’à l’Ouest, la situation sécuritaire est toujours instable. En effet, dans la nuit du samedi à dimanche, une attaque armée a eu lieu à Grabo au sud-ouest, par une vingtaine d’assaillants venus du Libéria contre les Forces de sécurité ivoiriennes. Bilan : cinq morts dont quatre militaires ivoiriens. En effet, la question sécuritaire dans cette partie du pays, en proie à des tensions foncières et ethniques, est un véritable casse-tête pour les autorités. En juin 2012, une attaque menée au Sud de Taï (sud-ouest) par des assaillants venus du Libéria voisin, avait fait au moins 18 morts dont 7 Casques bleus.

Cher tonton, je me demande à quand également la sérénité dans les universités publiques ivoiriennes. Imagine-toi que les 20 et 21 février derniers, les violences ont ressurgi dans les campus, notamment dans les universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody et Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, occasionnant de nombreux blessés du côté des étudiants. Ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs facultés. Les étudiants réclament le départ de la police universitaire avant toute reprise des cours dans les différentes universités publiques d’Abidjan. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui a condamné avec fermeté et vigueur ces actes de violences, a informé que les agents de la police universitaire coupables recevront une sanction disciplinaire.

Te souviens-tu, mon oncle, de Michel Gbagbo, le fils du président déchu, qui était incarcéré dans le Nord du pays et qui avait bénéficié d’une liberté provisoire depuis juillet 2013 ? Eh bien, il a été arrêté le 14 février à l’aéroport d’Abidjan et libéré trois jours après, alors qu’il se rendait en France pour répondre à une convocation de la Justice française. Celui-là même qui a porté plainte en France contre Guillaume Soro et les « Comzon » (ex-chefs rebelles) pour traitement dégradant et inhumain, a été empêché pour la 2e fois de prendre l’avion.

Mon cher tonton, voilà en tout ce que j’avais à te donner comme nouvelles et j’espère que tu m’enverras rien que de bonnes nouvelles dans ta prochaine lettre.

A bientôt !

Ton neveu


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