HomeA la uneMOHAMED IBN CHAMBAS, REPRESENTANT  DES NATIONS UNIES :  «Nous espérons qu’il y aura une transition conduite par un civil… »

MOHAMED IBN CHAMBAS, REPRESENTANT  DES NATIONS UNIES :  «Nous espérons qu’il y aura une transition conduite par un civil… »


 

Une mission conjointe des Nations unies, de l’Union africaine  (UA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a séjourné du 31 octobre au 1er novembre 2014 à Ouagadougou, dans le cadre de la situation qui  prévaut actuellement au pays des Hommes intègres. A l’issue de son séjour,  la mission a animé une conférence de presse le 2 novembre au cours de laquelle elle a réitéré sa ferme volonté de voir  la  transition  assurée par un civil.

 

«Nous espérons qu’il y aura une transition conduite par un civil, celle qui sera conforme à l’ordre constitutionnel.»  Une transition assurée par un civil, tel est le souhait  formulé par  la mission conjointe composée du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas,  du président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo,  et de la commissaire des affaires politiques à la Commission de l’UA, Aisha Laraba Abdullahi. La mission conjointe l’a exprimé  au cours de la conférence de presse  qu’elle a organisée  hier  2   novembre. A en croire le chef de la mission, Mohamed Ibn Chambas, les trois institutions, à savoir les Nations unies,  la CEDEAO et  l’UA,  sont prêtes à « travailler avec toutes les parties prenantes pour un retour rapide au respect des normes constitutionnelles ». Comment rétablir l’ordre constitutionnel  quand on sait que  l’Assemblée nationale a été  dissoute et qu’en principe, en cas de vacance du pouvoir,  c’est le président de ladite institution qui  assure la transition ? A cette question, le représentant des Nations unies répond qu’il faut engager toutes les parties pour  aboutir coûte que coûte à l’ordre constitutionnel, cela pour éviter que le pays tombe sous le coup des sanctions. « Il faut consulter toutes les parties prenantes, engager  toutes les institutions constitutionnelles, discuter avec elles afin de parvenir à une sortie de crise par les voies constitutionnelles.

 

Des échanges avec la hiérarchie militaire

 

 Si ce n’est ainsi, les conséquences sont claires. Le Burkina Faso a signé et ratifié des actes et  statuts  de la CEDEAO et de l’UA qui, s’ils ne sont pas respectés, peuvent aboutir à sa suspension et l’exposer à des sanctions.  « Il faut tout faire pour éviter cela… », a fait savoir Mohamed Ibn Chambas. C’est pourquoi il a relevé qu’il urge de « travailler ensemble pour l’instauration rapide de la vie normale, de la vie constitutionnelle ». La hiérarchie militaire est-elle  prête à céder le fauteuil à un civil le moment venu ?

«  Nous avons eu de très bons échanges avec la hiérarchie militaire, y compris  avec le colonel  Isaac Yacouba Zida (NDLR : actuel locataire de Kosyam). Elle a compris le message, elle nous a   rassurés  qu’elle va tenter de travailler  avec  la CEDEAO, l’UA et les Nations unies pour trouver l’approche idéale. Nous allons continuer de  travailler dans ce sens pour trouver l’approche conforme à l’ordre constitutionnel », a souligné le chef de la mission pour qui cela doit se faire « dans l’immédiat »  pour éviter un vide du pouvoir.

Par ailleurs, la mission a encouragé toutes les parties prenantes à œuvrer  pour assurer et garantir  la protection des droits de tous les Burkinabè y compris des membres du gouvernement, de l’Assemblée nationale déchue et du président sortant. Aussi  a-t-elle plaidé pour la restauration de la sécurité de la population, l’arrêt des actes de vengeance et des velléités de chasse aux sorcières  et la garantie de la sécurité des citoyens et des étrangers ainsi que de leurs biens, autant que la protection du patrimoine public.

 

Colette DRABO


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