HomeA la uneMORT DE 12 DETENUS A TANWALBOUGOU  

MORT DE 12 DETENUS A TANWALBOUGOU  


Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) s’est prononcé sur la mort des 12 détenus à Tanwalbougou. C’était au cours d’un point de presse de ladite structure sur la situation nationale du pays, le 28 mai 2020 à Ouagadougou.

 Le CISAG n’est pas passé par 4 chemins pour donner son avis sur l’affaire de présumées bavures de FDS qui aurait causé la mort de 12 détenus dans une cellule à Tanwalbougou. Le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo, avant d’aborder la question proprement dite, a rappelé aux Hommes de médias que le CISAG n’a pas pour vocation de caresser qui que ce soit dans le sens du poil. Pour ce qui est de la mort de détenus à Tanwalbougou, il a laissé entendre ceci: « Nous pensons, nous estimons et nous sommes sûrs que nos Forces de défense et de sécurité sont des personnes assez mûres, responsables, assez formées, assez intelligentes pour faire des bavures de ce genre ». Puis d’ajouter : « Nous disons que si les FDS ont pu abattre un individu pour des raisons de sécurité, c’est qu’il en vaut la peine ». En plus, pour ce dernier, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) « devrait mettre beaucoup d’eau dans son vin .  Nous sommes aussi de la société civile comme eux, et nous pensons que ce n’est pas ainsi que nous allons régler le problème du terrorisme, ce n’est pas en accusant des gens d’avoir fait des bavures », a confié le président du CISAG. Par ailleurs, Issiaka Ouédraogo pense qu’il y a des zones d’ombres dans les propos du député-maire de la commune de Dori quand il déclare qu’ un de ses cousins a reçu une balle dans la tête lors de cette détention. « Nous avons écouté avec intérêt le député-maire de Dori qui dit que son cousin a été assassiné par des Forces de l’ordre. J’ai deux questions que je me pose, notamment, qu’est-ce que son cousin est allé chercher à Fada au moment des faits ?  Aussi, les corps ont été emballés dans des sachets, et lui il est parti reconnaître le corps de son cousin emballé dans un sachet alors que des noms n’étaient pas inscrits sur les sachets. Comment a-t-il fait pour reconnaître le corps de son cousin parmi tant d’autres ? », S’est-il interrogé, avant de poursuivre en ces termes : « nous disons haut et fort et le répétons, il n’ y a pas eu de bavure de l’armée. Il n’ y a pas eu de bavure de la gendarmerie parce que des rescapés ont témoigné que ces gens n’ont pas été tués par balle. Même le procureur général du Faso, près la Cour d’appel de Fada est sorti faire sa communication et il a aussi dit que ces personnes n’ont pas été tuées par balles ». En plus, a-t-il soutenu, pendant que les FDS meurent sur le terrain, « je n’ai pas vu une association qui est sortie pour pleurer le sort des soldats qui tombent sur les champs de bataille. Nous n’avons pas vu un quelconque collectif qui est sorti dénoncer ces tueries ». S’agissant de la question de l’insécurité au Burkina, le président du CISAG a fait savoir que le Burkina est confronté à 3 problèmes, notamment le problème du terrorisme, celui du djihadisme et celui du banditisme. Cependant, à son avis, la région de Fada N’Gourma est empreinte à des problèmes de « banditisme », « ce n’est pas du djihadisme ni du terrorisme ».  Le CISAG, a-t-il soutenu, a fait un déplacement à Fada en décembre dernier et a interrogé les différentes populations. « Ceux-là qui tuent nos FDS ne sont pas des gens qui viennent de l’extérieur mais ce sont des Burkinabè », a déclaré Issiaka Ouédraogo. A cet effet, il a demandé à toutes les communautés, de savoir raison garder et de toujours se sensibiliser pour la cohésion sociale. Un autre point qu’a abordé le CISAG lors de son point de presse, c’est la question de la nouvelle orientation de l’année académique. Pour le CISAG, l’essentiel était de trouver une solution pour sauver l’année académique. Donc, il trouve acceptables les différentes décisions du gouvernement. Par rapport à la décision de révocation des 3 agents des impôts, Issiaka Ouédraogo a estimé que s’il y a révocation, c’est qu’il y a eu des fautes graves. Pour lui, tout agent doit être sanctionné à la hauteur de son forfait. Aussi, concernant l’arrestation de l’ex-ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, celui-ci a laissé entendre que « contrairement à certaines entités, le CISAG ne se réjouit pas de l’arrestation d’un homme, fut-il ancien ministre. Car, ce serait une erreur de faire une fixation sur son cas. Le CISAG se réjouit plutôt du fait que le jeu institutionnel semble gagner en maturité. Aussi, a-t-il souhaité que notre fragile Etat de droit puisse aller de l’avant, en se renforçant et en gagnant en crédibilité.  

 

Frédéric TIANHOUN (Collaborateur)

 


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