HomeA la uneMOUSSA RENE SANOU, DIRECTEUR DE GLOBAL SPORT MANAGEMENT: « Notre football balbutie jusqu’à présent »

MOUSSA RENE SANOU, DIRECTEUR DE GLOBAL SPORT MANAGEMENT: « Notre football balbutie jusqu’à présent »


Ancien footballeur à l’USFRAN de Bobo-Dioulasso, l’ASRAN (aujourd’hui RCK), puis dirigeant au RCK sous la première présidence de Amado Traoré et au Santos FC où il a été vice-président chargé des compétitions, de 2011 à 2013, Moussa René Sanou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a ensuite passé le test d’agent de joueurs FIFA et a dû abandonner le poste de membre du bureau exécutif du Santos FC parce que les textes de l’instance mondiale du football ne l’autorisaient pas. C’est alors qu’il met en place un cabinet spécialisé en conseil de sport avec une particularité pour le football qui n’est autre que Global sport management dont il est le directeur général. La création de cette structure est due, selon Moussa René Sanou, au constat qu’il y a des insuffisances dans la gestion du sport au Burkina et c’est ce qu’il nous confie dans cet entretien dans lequel il aborde bien des sujets, notamment le championnat national de même que les Etalons.

 

Le Pays : Quelles sont les motivations réelles qui vous ont guidé à mettre en place une structure pour accompagner les sportifs et dirigeants du sport ?

 

Moussa René Sanou : Cela est parti de deux constats majeurs. Nous avons constaté qu’au Burkina, il y a des insuffisances en matière de gestion de notre sport de façon générale et du football en particulier. Le deuxième constat est que la jeunesse ne participe pas assez à la pratique du sport. Et à partir de cela, nous nous sommes dit qu’il fallait agir et amener cette jeunesse à travailler en optant pour le sport.

 

Mais en quoi faisant concrètement, puisque les acteurs disent ne pas voir ce qui est fait pour les amener à s’intéresser au sport ?

 

Ce qu’ils disent est juste puisque nous le constatons sur le terrain. Les acteurs se plaignent. Et cela est dû à un manque de management de nos clubs, né d’insuffisances dans la gestion de ceux-ci. En effet, il faut pouvoir asseoir au niveau des bureaux exécutifs des clubs ce que nous appelons une base réelle d’objectifs et après l’avoir fait, il y a un travail de longue durée, stratégique, avec des objectifs à moyen et long termes à faire. Nous avons pensé qu’il était bon d’apporter aux clubs ce que nous savons en matière de management de sport, en les réorganisant à travers des modules de formation pour mettre à leur disposition des outils de gestion à savoir des manuels de procédure. Ainsi, on saura désormais au niveau des joueurs, des encadreurs techniques, des dirigeants et des supporters, qui fait quoi dans l’organisation d’un club.

 

Quelle serait l’approche pour que les clubs adhèrent à cette nouvelle vision ?

 

Nous allons bien évidemment avoir une approche managériale en allant au contact des clubs du pays, pour leur présenter nos produits à savoir le contenu de ce que nous entendons par les objectifs, un manuel de procédure. Nous devons amener nos clubs à comprendre que nous ne devons plus travailler comme il y a vingt ans de cela. Aujourd’hui, le football est devenu une industrie et nous sommes dans une phase qui exige plus de professionnalisme. Les clubs doivent être comme des entreprises. Pas à l’image de celles qui font de l’import-export mais plutôt à l’image de celles qui sont organisées et qui savent ce qu’elles veulent. Nous avons des produits à mettre à la disposition de ces clubs que nous appelons entreprises afin de leur permettre d’atteindre leurs objectifs. L’atteinte de ceux-ci se fera par la formation des membres des bureaux exécutifs, des joueurs, des encadreurs techniques afin de pouvoir mettre en place tous les outils de gestion qu’il faut. Si nous voulons que le Burkina soit une nation de sport, nous avons besoin de nous réorganiser de façon scientifique et non continuer de jouer à l’amateurisme.     

 

Par rapport à l’époque où vous jouiez et présentement, on peut affirmer que notre football a tout de même évolué. Et pourtant, vous dites que nous faisons du surplace.

 

Chacun a sa vision au niveau de l’évolution de notre football. Lorsque nous faisons une rétrospective des années 70 voire 80 où nous suivions les équipes qu’étaient les Silures de Bobo-Dioulasso et Kadiogo de Ouagadougou, nous avons compris que les choses ne sont pas pareilles. Aujourd’hui, il y a les moyens pour aider le football mais, il n’a pas évolué comme nous l’entendons et l’aurions souhaité. Sur le terrain, il y a des changements qui sont visibles mais, cela n’est pas en rapport avec l’évolution de notre football. Et dans ces conditions, il faut revoir les choses parce que cela est dû à un manque d’organisation. Il y a donc matière à création de la rigueur au sein des clubs afin que ce qui doit y être mené soit très efficace parce que nous constatons que notre football balbutie jusqu’à présent. On ne sait pas aujourd’hui quels sont les objectifs que nous voulons réellement au sein des clubs voire des Etalons. Est-ce que notre objectif est d’aller à la CAN 2017 ou à une CAN pour en rester là. La réflexion doit être menée pour savoir ce qu’il faut faire mais, il n’est pas question d’aller encore à des états généraux.

 

Comment jugez-vous le niveau du football national et son organisation d’ensemble ?

 

Notre football connaît depuis un certain temps des insuffisances et le championnat national ne répond pas à l’attente des uns et des autres. A partir de ce constat, nous disons que notre football a besoin d’une dynamique qui va partir d’une organisation à la base. Mais, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de talents puisque je suis notre football qui regorge de bons joueurs. Malheureusement, ils ne sont pas exploités de façon scientifique. Lorsqu’on découvre un joueur, il faut savoir l’approcher, le mettre en confiance, le faire travailler. Si les joueurs prenaient conscience que nous sommes en train d’aborder une phase professionnelle de notre football, ils pourraient se retrouver avec un agent de joueurs pour être placé dans des conditions assez favorables. Cela leur permettrait d’être dans une vitrine sportive plus réjouissante.

 

A qui la faute s’il y a encore des insuffisances ?

 

Tout le monde est responsable quelque part mais, l’instance suprême de notre football qu’est la Fédération est la première responsable de cette insuffisance. A ma connaissance, je n’ai pas vu la Fédération approcher réellement les clubs pour leur donner des outils de gestion. Elle doit donc se ressaisir afin de contribuer à réorganiser nos clubs pour connaître les objectifs de notre football. Prenons l’exemple de la subvention proposée aux joueurs, qui devait apporter un plus mais qui a créé plutôt des problèmes. Ce sont parfois des insuffisances de ce genre qui amènent les joueurs à refuser de jouer parce qu’ils n’ont pas de salaire ou que les dirigeants ne s’intéressent pas à eux. Bien avant cette subvention, les gens se débrouillaient et les clubs faisaient tout pour honorer leurs engagements. Maintenant qu’elle est là, les gens croisent les bras et attendent. Cela est grave puisqu’on a l’impression que nous sommes toujours dans l’informel et c’est dommage pour notre football. Il n’est pas encore tard pour que la Fédération prenne ses responsabilités et mette le football burkinabè sur de bons rails.

 

Quel jugement portez-vous sur les Etalons, depuis leur deuxième place à la CAN 2013 jusqu’à leurs deux dernières sorties en éliminatoires de la CAN 2017 face à l’Ouganda ?

 

Nous avons suivi une prestation difficile des Etalons sur les deux matchs contre l’Ouganda. Difficile parce que nous constatons que des joueurs sont en insuffisance de compétition et cela est regrettable. Quand vous avez des joueurs qui ne jouent pas dans leurs clubs respectifs, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Nous avons eu la chance d’être vice-champions d’Afrique en 2013 mais, personne n’a vu la suite de cette deuxième place, du fait de l’inorganisation. Le constat est qu’au lendemain de cette CAN, nous avons baissé les bras parce que les gens ont pensé que nous étions au sommet avec des super-joueurs. En football, vous pouvez être des super-joueurs et ne pas atteindre les résultats. Et même que certains de nos joueurs ont cru qu’ils étaient devenus de grandes stars. Malheureusement pour eux, le peuple burkinabè a constaté qu’au sein de leur équipe, ils ont baissé et c’est dommage pour notre football. Par rapport aux deux matchs qui restent à jouer pour ces éliminatoires de la CAN 2017, il faut prier pour les gagner, mais revoir cette ossature des Etalons. Nous avons un entraîneur, Paulo Duarte « bis », qui a intérêt à savoir qui appeler et qui ne pas appeler parce que le peuple burkinabè ne veut que de bons résultats.

 

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

 

 

 

 


Comments
  • Je suis sénégalais je vie au Congo Brazzaville j fais le football j suis attaquant est j’ai besoin d’aide

    25 mars 2017
  • Bonjour
    Je m’appelle Zoungrana Denis.
    Je suis un jeune Footballeur ,
    Poste avant centre ,milieu couloir droit,gauche (polyvalent).
    passionné du Foot ,et souhaite en faire mon métier .Actuellement je suis dans un centre de formation de ma région (Ouagadougou) précisément au Burkina Faso . Je sollicite le soutien de toutes personnes pouvant m’aider a réalisé mon rêve

    J’espère Obtenir De L’aide

    21 août 2017
  • Bonjour
    Je m’appelle Papa Samba Diallo.
    Je suis un jeune joueur de football , je comme milieu de terrain offesive et allier .
    Je suis passionné du football , je voudrais bien partager ce qui est en moi avec vous .
    Je voudrais avoir votre soutient et votre aide pour atteindre mes rêves .
    J’espere avoir votre aide.

    3 décembre 2017
  • J suis un jeune gabonais passionné du métier d’entraîneur je vous prie de m’aider a réalisé mon rêve

    21 avril 2018
  • J suis un jeune gabonais passionné du métier d’entraîneur je vous prie de m’aider a réaliser mon rêve

    21 avril 2018
  • Bonsoir je voudrais savoir comment intégrer ce club.

    1 juin 2018
  • Moi je m’appelle Moro je suis malien je suis un footballeur j’ai besoin d’aide

    24 août 2018
  • Bonjr, je m’appelle Mohamed Traoré âgé de 21ans,taille1m81,poids 80kg,poste latéral gauche et polyvalent, suis libre a la recherche de club pour m’intégrer. Je suis un joueur tres prêt physique et rapide. J’attends de votre aide le plus vite possible. Je vous pris de me contacter .numéro et whatsapp 0022370670001

    29 mai 2019

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