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MUNICIPALES DU 22 MAI : Plus de 5 millions d’inscrits répartis dans 17 938 bureaux de vote


Le 22 mai prochain, plus de 5 millions de Burkinabè inscrits seront appelés aux urnes pour les élections municipales. Le point des préparatifs de ce scrutin a été dévoilé au cours d’une rencontre entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les acteurs politiques et de la société civile, le mercredi 18 mai 2016, à Ouagadougou.     

 

Le Burkina Faso vibre, depuis une dizaine de jours, au rythme de la campagne électorale pour les municipales. Pendant ce temps, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se prépare pour réussir l’organisation de ce scrutin qui mobilisera plus de 5 millions d’électeurs. Pour le président de cette institution, Me Barthélémy Kéré, tout est fin prêt pour les municipales. « On est effectivement prêt. Il y a la liste électorale et celle des candidats. Le matériel électoral est en déploiement. Les membres du bureau sont en train d’être formés et ça va bientôt finir. Donc, tout est ok », a-t-il affirmé à l’issue de la rencontre avec les acteurs politiques et de la société civile, le 18 mai dernier. Cette rencontre n’a pas connu une participation massive des acteurs invités (seulement une vingtaine d’entre eux était présents) qui, visiblement, étaient plus préoccupés à battre campagne. Elle a permis, qu’à cela ne tienne, à l’équipe de la CENI de faire le point des préparatifs du scrutin depuis le réajustement opéré sur le fichier électoral. Ce réajustement a consisté, a rappelé Me Kéré, à la prise en compte des électeurs ayant l’âge de la majorité et celle des nouveaux villages créés après le démarrage de la révision exceptionnelle des listes électorales. Il a été suivi par la réception et la validation des dossiers de candidatures qui ont permis d’enregistrer au total, 5 539 384 inscrits répartis dans 17 938 bureaux de vote. 85 partis et formations politiques ainsi que les regroupements d’indépendants avec 156 693 candidats dont 63,13% d’hommes et 36,86% de femmes sont en compétition pour briguer 19 624 sièges de conseillers municipaux. Quant au nombre de circonscriptions électorales, il s’établit à 9 299 et les opérations électorales seront exécutées par les Commissions électorales communales indépendantes (CECI) et les Commissions électorales indépendantes d’arrondissement (CEIA). Chacun de ces démembrements (CECI ou CEIA) aura en charge, la gestion des opérations électorales dans son ressort territorial en relation étroite avec la CENI qui assurera la proclamation des résultats provisoires. Cette proclamation qui se fera sans discontinuer et dans des délais raisonnables sera inspirée par l’expérience des élections couplées de 2015. C’est pourquoi le président de la CENI a invité les acteurs civils et politiques à jouer leur partition dans le dispositif en se rendant personnellement ou en ayant des représentants dans les bureaux de vote pour suivre de bout en bout le travail effectué. « C’est un gage de transparence pour lequel la CENI met du prix, car cela évite les polémiques injustifiées autour des résultats des scrutins », foi du président Kéré.

 

Observer un sursaut patriotique

 

Somme toute, la CENI est pleinement satisfaite, selon son président, de l’état d’avancement des préparatifs des municipales. Les choses se passent convenablement dans la plupart des circonscriptions électorales. En revanche, les difficultés ne manquent pas. Le processus électoral en cours est émaillé par des soubresauts dans quelques localités. C’est le cas du vandalisme perpétré par des manifestants sur le siège de la CECI de Béguédo dans la région du Centre-Est qui a causé d’énormes dégâts. Il en est de même à Bouroum Bouroum dans la région du Sud-Ouest où l’UPC s’est retrouvée seul parti en lice suite à une décision du Conseil d’Etat. Cette localité a été investie par des partis politiques déboutés qui mènent des activités de campagne alors qu’ils ne sont pas autorisés à le faire. Conséquence, les initiatives de paix entamées par la CENI n’ont pas réussi à empêcher le saccage du siège de la CECI dans la nuit du 17 au 18 mai. Que dire du cas de Zogoré dans la province du Yatenga, où des citoyens ont empêché de force, le dépôt du dossier de candidature du MPP ? Concernant la procédure judiciaire liée à cette affaire qui fait grand bruit, le président Kéré a fustigé les accusations. « J’ai entendu certains dire que comme le MPP est au pouvoir, le président de la CENI est en train de faire en sorte que l’on réceptionne les candidatures de MPP. Voilà ce que les gens racontent. N’importe quoi », a rétorqué d’un ton ferme, Barthélémy Kéré. Celui-ci a rappelé qu’à l’état actuel des choses, il est matériellement impossible d’organiser les élections municipales à Zogoré. A Béguédo, il y a des perspectives de solutions et l’espoir est permis quant à la tenue du scrutin dans cette localité. D’où ce message lancé par le président de la CENI : « J’en appelle aux acteurs pour que l’on fasse un sursaut pour que le reste de la campagne se déroule dans les meilleures conditions et qu’on mette ensemble les petits plats dans les grands pour démontrer une fois de plus, la maturité de notre peuple». Ce message semble avoir reçu un écho favorable auprès des acteurs civils et politiques. « Nous demandons à l’ensemble des populations de garder leur calme. Il y a des enjeux et des tensions dans certaines zones. Mais on doit garder l’esprit fraternel. Quel que soit le bord des uns et des autres, c’est le Burkina Faso qui gagne », a reconnu le représentant du MPP (Majorité), Abdel Aziz Zongo. Même son de cloche pour celui du CDP (Opposition), Aboubacar Relwendé Sawadogo qui a affirmé : « Nous en appelons aux partis politiques qui peuvent, avec un dernier sursaut, retirer ce qui pose problème et proposer des solutions pour sauver le processus. Nous sommes prêts au dialogue».

 

Saïdou ZOROME (Collaborateur)

 

 


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