HomeOmbre et lumièreNATION : Après le désarmement du RSP, désarmons maintenant les cœurs

NATION : Après le désarmement du RSP, désarmons maintenant les cœurs


Mes amis, je ne peux pas vous décrire la joie qui m’anime au moment où j’écris cet article. Je suis l’homme le plus heureux. Heureux de voir que mon pays qui était au bord du gouffre, vient de se relever, la tête haute. Comment ne pas être fier d’être burkinabè ? Comment ne pas se réjouir de cette nation où, au péril de leur vie, jeunes, femmes et vieillards étaient prêts à offrir leur poitrine aux canons pour défendre un idéal : la démocratie ? Car je parie que si c’était dans d’autres pays, le Burkina Faso sombrerait dans le chaos. Pour tout cela, je vous dis que je respire enfin l’air de la liberté, après la brève parenthèse du Général Gilbert Diendéré et son Conseil national pour la démocratie (CND). Je revois ces soldats en tenue léopard qui paradaient en ville, n’hésitant pas parfois à tirer sur des innocents, on ne sait trop pour quelle raison. Même moi fou, je vous assure que j’ai été frappé et molesté par ces gens-là qui ressemblaient beaucoup plus à des gangsters qu’à des soldats appartenant à un corps d’élite, comme on le dit. Alors que j’étais à la recherche de ma pitance, j’ai reçu plusieurs coups de ceinturons de quelques jeunes RSP drogués.

Nous pouvons tomber de notre piédestal si nous ne réussissons pas l’organisation des prochaines élections

Pour dire vrai, les éléments du Régiment de sécurité présidentielle en faisaient trop. C’est pourquoi je rends hommage aux plus hautes autorités du pays et surtout aux jeunes officiers de l’armée nationale, qui ont pris leurs responsabilités pour mettre fin à l’existence d’un corps militaire qui terrorisait injustement le peuple. Cela n’avait que trop duré. C’est d’ailleurs une revendication vieille de plusieurs années à laquelle l’ex-président, Blaise Compaoré, était resté sourd. Mais c’est désormais chose faite. Le RSP est dissous et son maître à penser – entendez Gilbert Diendéré – est en prison. Reste maintenant à souhaiter que le désarmement du RSP soit suivi d’un désarmement des cœurs afin que nous puissions ensemble construire une nation forte et prospère avec une armée solide et unie. C’est pourquoi je voudrais demander à tous mes frères burkinabè de faire preuve de pondération et de tolérance. Je ne veux plus entendre que la famille d’un membre de l’ex-RSP a été agressée. Car la vengeance est la porte ouverte aux dérives de tout genre. Faisons confiance à la justice qui saura, en temps opportun, solder ses comptes à tous ceux-là qui ont quelque chose à se reprocher. A elle aussi, je lui demande d’aller jusqu’au bout de sa logique en arrêtant tous ceux qui, de près ou de loin, étaient mêlés à cette tentative de déstabilisation de notre transition, et ce en toute impartialité. Seul le droit doit être la boussole des juges au-delà de toutes considérations. Quant aux hommes politiques, je les appelle aussi à plus de responsabilités et de pondération. Car autant notre pays est acclamé à travers le monde, autant nous pouvons tomber de notre piédestal si nous ne réussissons pas l’organisation des prochaines élections. Car, de toute évidence, quand on va à une compétition, il faut bien un vainqueur et un perdant. Et ce dernier doit pouvoir accepter sa défaite. C’est cela aussi la beauté du jeu démocratique.

« Le Fou »


Comments
  • En tout cas je n’ai pas ton style. On est content d’avoir évité le pire, mais ne pas etre content de l’envoi de quelqu’un en prison.
    Qui n’a pas fauté ou ne fautera jamais.
    L’union des cœurs vient et viendra du pardon.
    Tout le monde doit pardonner pour couper et décaler.

    8 octobre 2015

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