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NATION : Le CFOP dénonce une « tentative de récupération du 8 -Mars »


Hier 5 mars 2019 à Ouagadougou, au siège du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA et Hamadou Diemdioda Dicko de l’UPC ont animé l’hebdomadaire point de presse de l’opposition politique. Au menu, quatre sujets à savoir : la gestion de la crise sécuritaire, la question des réfugiés internes, le mouvement d’humeur des policiers et la « politisation du FESPACO et du 8-Mars ».

« Le MPP nous a donné à voir une scène à la fois triste et ridicule pendant le cinquantenaire du FESPACO ». C’est la conviction des conférenciers du CFOP pour qui, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, a tenté de récupérer le FESPACO (festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) par divers moyens de propagande, comme le port de T-shirt à l’effigie du président Roch Kaboré, des gadgets, des slogans et autres.  « C’est une honte pour notre pays, dans la mesure où ces actes ont été posés en présence des chefs d’Etat de pays amis, de vedettes du cinéma et de plusieurs centaines de festivaliers venus des quatre coins du monde », ont souligné les deux conférenciers, Me Gilbert Noël Ouédraogo et Diemdioda Dicko qui ont estimé que « ce qui intéresse le MPP, c’est la réélection de son candidat en 2020, quels que soient les moyens », alors que « nous sommes dans une situation où le pays a besoin des mains unies de ses enfants ». Par la même occasion, l’Opposition politique dénonce également une tentative de récupération du 8-Mars par le MPP. « Cette année, ont confié les conférenciers, le pagne du 8- Mars est de couleur orange, couleur officielle du MPP, sans aucune référence aux couleurs nationales du Burkina Faso ». La seule explication, à leurs yeux, c’est que le MPP veut faire de la propagande à travers la journée internationale de la femme. « Nous ne sommes pas dans un Etat-parti, il faut prendre des couleurs qui rassemblent et non des couleurs du parti au pouvoir pour le 8-Mars », a martelé le quatrième vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Hamadou Diemdioda Dicko. « le FESPACO n’est pas la vitrine d’un parti politique », a asséné Me Gilbert Noel Ouédraogo de l’ADF-RDA qui a fait remarquer que « la période des Etats-partis est révolue » et, a-t-il ajouté, si on ne dénonce pas ce que le MPP a fait à la clôture du FESPACO, à cette allure on demandera un jour à la presse de venir en orange ou en jaune, a-t-il ironisé. Il n’y a pas d’amalgame à faire, selon lui. Le MPP n’est pas à son premier forfait, ont-ils relevé, rappelant devant la presse qu’au moment de la précampagne de 2015, en dépit de l’interdiction de distribuer des gadgets, il (le MPP) a avait fait « preuve d’incivisme », selon eux, en habillant ses militants de T-shirts couleur orange. A entendre les conférenciers, tous ces faits démontrent clairement que le parti au pouvoir n’est pas serein, au regard notamment de son bilan chaotique.
« Lutter contre le communautarisme pour construire la nation »

Sur la gestion de la situation sécuritaire, les conférenciers ont rappelé les propos du président du Faso en février, lors de son séjour à Berlin en Allemagne, confiant à une presse locale « avoir reçu des leaders terroristes à Kosyam ». Selon les conférenciers, l’Opposition estime que « le citoyen Roch Marc Christian Kaboré, par ailleurs président du Faso, détient de précieuses informations sur ces terroristes qui ont séjourné quelque part au Burkina, qui ont ensuite été reçus avec honneur à Kosyam ». Le président du Faso a indiqué que « la lutte contre le terrorisme, le grand banditisme et la criminalité transfrontalière est un combat de tous les jours et de tous les Burkinabè sans exclusive », qu’il a invités « à une plus grande collaboration avec les Forces de défense et de sécurité », « il a commis la grave erreur de s’asseoir avec des responsables terroristes et les laisser repartir » et peut se rattraper. « C’est au premier citoyen du Burkina Faso de collaborer pour que l’on mette la main sur ces terroristes », ont souligné les conférenciers qui ont estimé que le président Kaboré doit faire publier la liste nominative de ces leaders terroristes, photos à l’appui ou à défaut, avec leurs portraits robot, « afin que n’importe quel Burkinabè ou ami du Burkina qui aurait des informations sur eux, puisse saisir les FDS ou l’Agence nationale de renseignements », selon le mot des conférenciers. « Nous encourageons le président du Faso à livrer les identités des terroristes au peuple burkinabè dans les meilleurs délais », ont-ils martélé sous les projecteurs des journalistes. Au sujet de la gestion des déplacés internes qui ont fui l’insécurité pour se concentrer dans les centres urbains, de l’avis des conférenciers, l’Opposition estime qu’avec la saison hivernale qui s’annonce, il y a des risques de famine, de conflits fonciers liés au besoin de terres cultivables ou de pâturages, des risques d’affrontements entre éleveurs et agriculteurs ainsi que les risques d’émergence de fléaux urbains que le gouvernement doit prévenir, selon eux. L’opposition propose une campagne nationale de solidarité au profit des « réfugiés internes » pour accompagner le processus de restauration de l’Etat et de la force publique dans les zones attaquées. Ce qui est désormais à craindre, c’est le communautarisme qui est en train de se développer, selon Diemdioda Dicko, faisant allusion au drame de Yirgou. « Pour construire une nation, il faut lutter contre le communautarisme », selon lui. Des problèmes non résolus demeurent comme la question des troupeaux d’éleveurs conduits au Mali, appauvrissant du coup ces éleveurs. « Une nation sans éducation est une nation perdue », a laissé entendre Diemdioda Dicko qui a appelé les autorités à se pencher sur la situation des 150 000 élèves qui ne vont pas à l’école du fait de l’insécurité. Sur l’arrêt de travail qu’observent les Policiers depuis le 4 mars, les conférenciers ont estimé que c’est déplorable que le gouvernement ait laissé pourrir la situation. Des revendications nobles et légitimes de la part de policiers qui luttent pour de meilleurs conditions de travail, selon les conférenciers.

Lonsani SANOGO


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