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NEUTRALISATION DE TERRORISTES PAR L’ARMEE MALIENNE


Une riposte qui suscite l’espoir

La localité de Boni a été une nouvelle fois dans le collimateur de présumés terroristes, samedi dernier à l’aube, avec une attaque menée par des hommes lourdement armés contre un poste de contrôle des Forces armées maliennes (FAMA). L’effet de surprise et la puissance des tirs ont, dans un premier temps, contraint les militaires maliens à décrocher de leur position, avant de lancer quelques instants plus tard une contre-offensive qui a été fatale à 13 assaillants et à 4 éléments des FAMA. Au total, une vingtaine de personnes ont péri au check-point situé à la lisière de la bourgade et sur la route qui mène à Douentza, si on ajoute les 3 poseurs de mine qui ont été anéantis par une patrouille de l’armée appelée à la rescousse pour défendre la position hautement stratégique de Boni. Cette attaque survient au lendemain d’une autre perpétrée à Gossi dans la région de Tombouctou, qui a fait un mort et un disparu parmi les forces de sécurité maliennes. Un peu plus loin dans le cercle de Koro, ce sont les Peuls et les Dogons qui se sont affrontés, jeudi dernier, à coup de mitraillettes dans un conflit intercommunautaire aux conséquences incalculables pour le Mali. A vrai dire, les attaques en tous genres sont devenues quasiment anecdotiques, notamment au Centre du pays et cela est d’autant plus inquiétant que nous sommes à seulement quelques semaines de la très attendue élection présidentielle considérée comme la plus ouverte et la plus indécise de ces dernières années. Seul motif de soulagement ou de satisfaction, c’est la réaction plutôt rapide et apparemment mieux organisée de l’armée régulière qui a réussi, une fois n’est pas coutume, à repousser les assaillants qui voulaient visiblement réinstaller leurs pénates à Boni, après en avoir été chassés en 2015.

L’inquiétude demeure

On espère que cet exploit en annoncera d’autres, et que la thèse selon laquelle les FAMA ont gagné en puissance et en professionnalisme se confirmera au cours des prochains accrochages contre leurs ennemis intimes, les terroristes. Déjà, les déclarations triomphalistes dans les milieux militaires maliens, ont commencé à dissiper la peur aussi bien des organisateurs du prochain scrutin présidentiel que des électeurs potentiels, puisqu’ils étaient nombreux à affirmer, hier, dimanche, qu’ils iraient voter le 29 juillet prochain, du moins si on déploie effectivement les 11 000 éléments des Forces de défense et de sécurité à travers tout le pays, pour la sécurisation de ces élections. Pour autant, l’inquiétude demeure quant au déroulement pacifique des opérations de vote et surtout au taux de participation, depuis que la région du Centre qui est l’un des plus grands réservoirs d’électeurs du pays, est devenue un véritable melting-pot où des djihadistes et des groupes armés à base communautaire pullulent comme champignons après l’orage. Si on ajoute à ces défis sécuritaires l’atmosphère particulièrement électrique sur le plan politique, faite de suspicions réciproques, on obtient un cocktail très explosif ou une bombe à retardement qui pourrait embraser le pays avant, pendant ou après le scrutin. Au-delà donc des embellies enregistrées sur le plan militaire ces derniers temps et de l’espoir suscité par la mise en œuvre de la force conjointe pour sortir le pays du désordre sécuritaire, il est du devoir des autorités de Bamako et des formations politiques, toutes tendances confondues, de désarmer les esprits clivants de leurs militants et de contribuer à réconcilier les frères ennemis dans les régions du Nord et du Centre, qui se sont dangereusement lancés dans des affrontements communautaires d’une ampleur jamais égalée. Il y va de la survie de la République « une et indivisible » du Mali, mais aussi de la stabilité des pays voisins comme le Burkina Faso où les laves du  « niragongo social » actuellement en ébullition dans la région de Mopti, se font déjà sentir dans les provinces frontalières du Yatenga et du Soum.

Hamadou GADIAGA


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