HomeA la uneNOMINATION DE ADAMA SAGNON :Des agents du ministère de la Culture et du tourisme protestent

NOMINATION DE ADAMA SAGNON :Des agents du ministère de la Culture et du tourisme protestent


A peine nommé ministre de la Culture et du tourisme qu’il est décrié. Adama Sagnon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est vu par plus d’un, comme la tache noire du gouvernement du lieutenant-colonel Zida rendu public dans la soirée du dimanche 23 novembre dernier. On lui reproche d’avoir été à l’origine de la prononciation du non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo, du nom de ce journaliste qui a été assassiné en 1998. Des agents du ministère de la Culture et du tourisme ainsi que des artistes ont manifesté dans la matinée du 24 novembre devant ledit ministère, pour protester contre cette nomination.

 

« Nous ne voulons pas de Adama Sagnon comme ministre de la Culture et du tourisme pour la simple raison qu’il a été à l’origine du classement de l’affaire Nobert Zongo. C’est un des complices du régime Compaoré et nous ne voulons pas de lui. Durant toute sa carrière professionnelle, il a défendu corps et âme Blaise Compaoré et ses collaborateurs », s’est exprimé Serge Palenfo, administrateur des services touristiques au milieu d’une foule visiblement très remontée. Avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Non à Adama Sagnon », « Où est le dossier Norbert Zongo ? » « Nous ne voulons pas de Adama Sagnon », les agents du ministère de la Culture et du tourisme, appuyés par quelques artistes, ont fait un sit-in devant le ministère pour montrer qu’ils sont contre la nomination de l’ancien directeur général du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA). « C’est à la limite une insulte, parce que nous avons battu le pavé du 28 au 31 octobre passé pour dire que nous ne voulons pas du régime Compaoré. Mais pourquoi nous amène-t-on quelqu’un à cause de qui la lumière sur l’assassinat de Norbert Zongo n’a toujours pas été faite ? », s’est interrogé l’artiste Dick Marcus qui fait savoir qu’ils veulent quelqu’un de propre pour gérer le ministère. Et ce ne sont pas ces personnes qui manquent, selon lui. « Il y a plein de gens qui pouvaient être nommés à la place de Adama Sagnon. Une personne comme Balamine Ouattara, ancien directeur du BBDA, pouvait faire l’affaire parce que c’est un monsieur à qui on ne reproche rien », a proposé Dick Marcu sous les applaudissements des uns et les sifflets des autres. Que feront-ils si Adama Sagnon est maintenu à son poste ? «  Nous allons lui barrer la porte de sorte qu’il n’ait pas accès à la cour du ministère. Nous sommes prêts à tout pour que ce monsieur-là ne franchisse pas la porte du ministère », a confié Serge Palenfo. Jean Claude Dioma, secrétaire général du ministère de la Culture et du tourisme, qui a reçu les manifestants leur a demandé de regagner les bureaux. Interrogé à Kosyam après le premier Conseil des ministres, Adama Sagnon a balayé toutes les accusations du revers de la main. « Je n’ai rien à me reprocher. Le dossier Norbert Zongo a été déclenché sous un autre procureur. J’ai été le 3e procureur à connaître l’affaire. Et après moi, il y a eu 3 autres procureurs. Pour qui connaît le travail d’un procureur sait qu’il ne prend que des réquisitions et non des décisions. Et puis le dossier n’est pas prescrit, il se prescrit en 2016. Si les gens pensent qu’il y a des raisons d’ouvrir le dossier, qu’ils demandent aux autres procureurs de le rouvrir », s’est justifié le ministre Adama Sagnon.

Yannick SANKARA

 


Comments
  • Adama Sagnon ou le ministre “ordure”. Adama Sagnon ou le ministre de l’impunité et de l’injustice. Adama Sagnon, l’erreur de Zida. On pensait que Zida avait compris la situation. Mais visiblement, non. Il faut comprendre dans sa totalité et une bonne fois pour toutes le sens de l’expression “plus rien ne sera comme avant”. Zida tu n’es pas la pour répéter les mêmes turpitudes que ton patron Blaise. Que les choses soient claires. Zida, tu ferais mieux d’enlever Sagnon tout de suite.

    25 novembre 2014
  • Zida ça commence comme ça! On appelle un ami ensuite c’est tout le clan qui se réuni pour gérer l’Etat. Zida si c’est pour poursuivre les œuvres de Compaoré, c’est pas la peine.

    25 novembre 2014
  • GUY ZONGO, A PROPOS DE L’ASSASSINAT DE SON PERE NORBERT ZONGO

    “La Justice a été manipulée”

    «La justice, censée être le défenseur de la veuve et de l’orphelin, a été manipulée. Et de très mauvaise manière».C’est Guy Zongo, fils de Norbert Zongo, qui parle. Et il n’hésite pas à décocher des flèches sur le juge d’instruction Wenceslas Ilboudo, le procureur général Abdoulaye Barry et l’ex-procureur du Faso, Adama Sagnon. «Je voudrais leur dire que tôt ou tard, chacun répondra de ses actes devant Dieu». Il fustige aussi, sans détour, l’attitude «irresponsable» de Blaise Compaoré. Et il le dit, droit dans les yeux du président: «L’héritage que vous laissez, à nous, vos enfants, est trop lourd (ton père a tué mon père, ta famille a ruiné ma famille)». Déception totale aussi par rapport à certains militants du Collectif contre l’impunité: «Certains ont fait un revirement spectaculaire. Je veux parler d’Hermann Yaméogo et de bien d’autres. C’était un ami de mon père mais je ne peux plus avoir confiance en lui… Certains ont fait de l’assassinat de papa un fonds de commerce, d’autres un fonds de positionnement politique». Et ce n’est pas tout. Dans cette interview, Guy Zongo affiche ses convictions, argument après argument: les derniers jours avant l’assassinat de son père le 13 décembre 1998, les suspects sérieux épinglés par la commission d’enquête indépendante, le ranch dont certains avaient programmé la disparition et bien d’autres sujets d’intérêt public sont passés au crible.

    Le Reporter

    25 novembre 2014
  • ATTENTION MONSIEUR LE PRESIDENT ET MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE
    NOUS N’AVONS PAS FAIT NOTRE REVOLUTION POUR QUE DES COPINS S’APPELLENT AUTOUR D’UN GATEAU!!!
    Il faut que les deux têtes de l’exécutif (Michel et Zida) reviennent très vite à la réalité et comprennent que le pouvoir qu’ils ont entre leurs mains ne leur appartient pas. C’est grâce au sang versé par de nombreux Burkinabè qu’ils sont aujourd’hui là où ils sont. Le Peuple ne laissera plus personne plaisanter avec le pouvoir par une gestion de copinage, de famille. Le cas Sagnon est juste un début. les relations entre Zida et les autres membres de ce gouvernement doivent être passées au peigne fin. Il faut que les membres de ce gouvernement se convainquent d’abord et prioritairement qu’ils ne sont pas à la tête du nouveau Burkina pour reconduire les mêmes travers que le régime de Blaise, même si nous savons que beaucoup d’entre eux doivent ce qu’ils sont à ce dictateur.
    Notre révolution a été faite contre tout un système et non pas seulement contre un homme. c’est capital à comprendre et pas difficile du tout, sauf à vouloir remettre le peuple dans la rue. Et si ça continue, nous redescendrons dans la rue, car personne ne viendra encore jouir avec ses copins au sommet de l’Etat, avec le bien public. Donc arrêtez dès maintenant vos nominations de copinage.
    Si vous, on vous a acceptés, c’est par souci de préserver la paix et sachant que la transition ne durera qu’un an. Mais cela ne veut pas dire que c’est un blanc-saing pour vous pour faire ce que vous voulez du pouvoir d’Etat. Sinon que le Burkina Faso regorge d’homme et de femmes très propres et compétents, qui ne doivent rien au régime pourri de Blaise. Bien au contraire, ces hommes et ces femmes se sont construits malgré Blaise, à l’intérieur comme à l’extérieur du Burkina. Beaucoup d’entre nous ne sommes même pas intéressés par le pouvoir, mais par des actions de construction d’une société civile très forte, capable d’arrêter les dérives des dirigeants mégalomanes et fanfarons.
    Nous sommes aujourd’hui suffisamment renseignés contre beaucoup de gens auxquels nous barrerons la route aux futures élections.
    Sur cette même lancée, je demande au nouveau gouvernement d’annuler l’auto-attribution des parcelles de la citée des forces vives que Luc Adolphe Tiao s’était faite.

    25 novembre 2014

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