HomeA la uneNON-BITUMAGE DE L’AXE KANTCHARI-DIAPAGA-FRONTIERE DU BENIN : La Tapoa exprime sa colère dans la rue

NON-BITUMAGE DE L’AXE KANTCHARI-DIAPAGA-FRONTIERE DU BENIN : La Tapoa exprime sa colère dans la rue


La Tapoa est en colère.  En effet, des ressortissants de cette  province située  dans la région de l’Est,  ont marché pacifiquement hier, 6 février 2017 à Diapaga,  pour interpeller les autorités sur le bitumage de l’axe Kantchari-Diapaga-Frontière du Bénin. L’initiative est du  Comité de veille Bual’hamu de la Tapoa (CVBT) dont les membres ont remis un mémorandum aux autorités locales.

 

A vélo, à pieds, à moto, en voiture ou en taxi-moto, ils étaient des dizaines de milliers,  dès l’aurore de ce 6 février, de ressortissants de la Tapoa à prendre d’assaut le chef-lieu de la province, Diapaga. Objectif : battre le pavé pour manifester non seulement leur mécontentement face à l’état dégradé des   routes dans la Tapoa, mais aussi exiger le bitumage de la route Kantchari-Diapaga-Frontière du Bénin, la construction du pont de Boudiéri, la construction de nouvelles routes et l’entretien du réseau routier à l’intérieur de la province.  Venus de Diapaga, Kantchari,  Logobou, Namounou, Tansarga, Tambaga, Partiaga et Botou, les fils et filles de la Tapoa ont bravé la poussière, les rayons ardents du soleil pour remettre leur mémorandum aux autorités locales. Le rassemblement a commencé à partir de 6h du matin à la gare routière de Diapaga. A 7h, l’animation musicale avait débuté avec des artistes locaux. Pendant ce temps, les rassemblements se faisaient dans les différents chefs-lieux de communes pour les délégations communales selon le point de ralliement défini par chaque comité communal mis en place par le comité central. Aux environs de 9h, pendant que la population de Diapaga était déjà à la gare, les premiers camions chargés de personnes ont commencé à arriver à Diapaga. Ce fut d’abord la commune de Namounou qui arriva avec 5 camions bien chargés de manifestants. Ensuite Tansarga avec un camion, Tambaga avec 2 camions, Logobou avec 1 camion, Partiaga avec 1 camion, Botou avec 1 camion et Kantchari.

 

« La Tapoa en a marre de voir mourir ses fils sur le pont de Boudiéri »

 

Chaque camion a été bien escorté par les chargés de sécurité du Comité central depuis leur entrée dans la ville. A partir de 10h 30mn, c’est une foule immense qui a rempli la grande gare routière de Diapaga et ses environs. Et tout l’axe, de la gare au rond-point de Diapaga, était noir de monde.  Dans cette foule, figuraient les différents syndicats et les travailleurs de la  localité.  Partis de la gare routière de Diapaga, les marcheurs ont brandi des pancartes et scandé  des messages d’interpellation aux autorités. Entre autres, pouvait-on lire ou entendre : « Non à l’abandon de la Tapoa », «  Trop c’est trop », « Beaux discours, zéro action : c’est fini », « Les promesses non tenues, la Tapoa n’en veut plus », « On veut notre goudron », « La route du développement passe par le développement des routes : développez les routes de la Tapoa », « Diapaga veut son goudron », « De la démagogie, on n’en veut plus », « Non à l’oubli de la Tapoa, à la marginalisation de la Tapoa », « La Tapoa est loin de la capitale, mais c’est le Burkina » , « Non à l’oubli, non à l’exclusion », « Bitumer les voies de la Tapoa !», « La Tapoa en a marre de voir mourir ses fils sur le pont de Boudiéri ». Arrivés au rond-point de Diapaga, tous les représentants des 8 communes se sont  exprimés et parfois avec des témoignages très poignants sur les accidents et les conséquences dommageables liées à l’état défectueux des routes. Les personnes âgées ont pris aussi la parole pour exprimer leur ras-le-bol face à l’oubli de la Tapoa. Une personne récemment victime d’un accident sur l’axe Kantchari-Diapaga a aussi pris la parole pour offrir un témoignage très touchant des multiples accidents et décès liés à l’état des routes dans la Tapoa. Après ces interventions, le porte-parole du Comité de veille Bual’hamu de la Tapoa (CVBT), Rodrigue Gnoula, représentant par ailleurs les Forces vives de la province,  a fait une lecture du mémorandum avant de le   transmettre au Haut-commissaire de la province de la Tapoa,  Félix Daboné, qui a rassuré de transmettre ces doléances à qui de droit. « Nous ne sommes pas impatients, c’est juste que nous voulons que vos promesses se tiennent avant l’hivernage qui approche. Mettez  fin à la souffrance des gens de la Tapoa qui, même loin de Ouagadougou, est une zone burkinabè », a lancé M. Gnoula au premier responsable de la Tapoa. Au regard du grand monde sorti pour cette manifestation qui dépasse largement les prévisions du CVBT qui l’a organisée, il a été décidé par ses premiers responsables de reprendre le chemin de la gare routière. Les routes étant étroites pour un si grand monde.

 

« On veut des actions concrètes et non de fausses promesses »

 

De retour à la gare routière de Diapaga, les membres du Comité ont remercié les manifestants des différentes communes et leur ont demandé de rester à l’écoute pour la suite de la lutte. D’ailleurs, tous sont unanimes que la lutte ne fait que commencer. « C’est une marche historique. Car plus de 10 000 personnes sont sorties manifester leur colère pacifiquement. Si le gouvernement ne répond pas favorablement aux doléances de la Tapoa dans les meilleurs délais, une seconde manifestation sera organisée et pourrait avoir d’énormes conséquences pour l’économie de la Tapoa et du Burkina Faso en général », a-t-il averti. Et Lamoudidioa Yonli de renchérir : « Il ne s’agit pas d’une menace, mais plutôt d’une interpellation. Nous avons entendu le ministre en charge des infrastructures faire le point de l’état d’avancement du chantier. Si l’on s’en tient à ce qui était dit en mars 2016, l’on peut dire que les lignes n’ont pas bougé. Les gens peuvent nous dire que ce ne sont pas les marches qui bitument les voies, mais on a trop patienté. Il y a beaucoup de natifs de la province qui ont quitté Ouagadougou pour se rendre à Diapaga pour la marche. C’est la preuve que les gens sont fatigués d’attendre. Donc, on veut des actions concrètes et non de fausses promesses », a-t-il soutenu.

 

Mamouda TANKOANO

 

 

 


Comments
  • Commentaire…on ni va la tapoa a la prochaine greve jusqua kanthari on va faire cette greve dan deux joure les fils et filles de la tapoa levon bien poure notre province

    15 mars 2017

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