HomeOmbre et lumièreLA NOUVELLE DU VENDREDI : 1-Manque de vigilance

LA NOUVELLE DU VENDREDI : 1-Manque de vigilance


Lorsque se termine une histoire d’amour, c’est une page de l’existence qui se referme. Avec ses règles non écrites et ses lois non cataloguées dans un registre de droit.        

Il y a dix ans au lycée, Soul et Binta deux jeunes gens se sont vraiment aimés dans cette petite ville de province du Burkina. C’était avant. Ils ne savent plus pourquoi, mais un jour pour une raison ou une autre, chacun est allé voir ailleurs. Cela arrive souvent dans la vie. D’autres parleront simplement de destin.

– Dieu ne l’a pas décidé !

Aujourd’hui Binta est épouse et  respectueuse mère de famille. Elle travaille et s’épanouie dans une florissante agence de voyage. Binta est mariée à un grand entrepreneur de la commune. Un charmant homme, respectueux, cordial. Un homme de principe très à cheval sur la morale. Fils prodige de la province.

Soul quand à lui, vit à présent dans  la capitale. Marié lui aussi avec une autre, il travaille dans l’Administration. Un vrai citadin à l’avenir prometteur. Un homme du monde.

En cette journée ensoleillée d’avril sous le ciel du Faso, marchant péniblement avec son sac à dos, Soul en visite dans sa ville natale peine à trouver une connaissance pour le déposer à  la gare. Normal à cette heure de la journée où le soleil de midi semble sortir tous ses rayons. De passage, Binta sur sa moto de marque vit son ex-copain et par courtoisie, en personne bien éduquée s’arrêta pour le bonjour amical. Ne dit-on pas souvent que la fin de l’amour n’est pas forcément le début de la guerre ?

– Je vais vers la gare et si ça ne te gène pas, je te dépose ! Proposa la dame par gentillesse.

– Ok !  Accepta Soul après un moment d’hésitation.

Binta déposa Soul devant la gare.  Sans même éteindre sa moto, elle s’arrêta, souhaita gentiment un bon voyage à son ex.  Binta se retournait pour  reprendre sa route lorsque des cris, des hurlements et des bruits de coups de point d’une bagarre  la clouèrent sur place.

Sortit de nulle part, son entrepreneur de mari et son frère cadet retenu solidement par des témoins de la scène juraient par tous les dieux de faire la peau à Soul  son ex.  Ce dernier  tentait vainement de se défendre ou de se protéger. Heureusement d’ailleurs avec la présence des voyageurs et chauffeurs de la gare. Très nombreux à cette heure de la journée. On maîtrisa le mari et son frère.

Binta fut sonnée de rejoindre le domicile conjugal, s’en était pas fini avec elle. Se  devant d’expliquer  à son époux et sages de la famille ce que  son ex-copain faisait sur sa moto. Et d’où venaient-ils ? Affaire à suivre !

Voilà l’histoire qui se passa dans la ville de province qu’un ami nous conta. 

Une fois marié, à un autre ou une autre, peut-on encore avoir des amabilités, et des familiarités sans retenues envers son ex ? 

Même si cela peut être possible pour certains et impossible pour d’autres, sur le sujet  les avis et les opinions divergent.

– Soleil ou je ne sais quoi encore, mais ma femme n’a pas le droit de déposer son ex à la gare. Elle me doit des explications. Et de sérieuses explications ?

Tranchent les radicaux.

– Moi je m’en prendrai bien à l’ex. Lui enseigner le savoir-vivre africain. L’apprendre qu’on doit refuser certains services. Même amicaux.

Soutenaient les autres. C’est vraiment lui le fautif dans cette affaire.

De cette histoire, nous pensons que de Binta ou de Soul, bien qu’innocents, l’un des deux a  profondément manqué de prudence et de savoir-vivre à l’africaine au pays de hommes intègres. Un savoir-vivre à l’image d’autres terres africaines avec ses valeurs-racines et ses croyances.

Marié (e) et resté très ami(e) avec son ex, cela dépend souvent du tempérament, de la vision, des croyances, de l’éducation, de la compréhension et du degré de confiance de l’autre envers son partenaire. En manquant souvent de vigilance dans la vie, cela peut nous arriver de crier notre innocence malgré notre innocence.

Ousséni Nikiema 70-13-25-96

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