HomeA la uneLA NOUVELLE DU VENDREDI : Une communication si importante au bureau

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Une communication si importante au bureau


A chaque marmite son couvercle. Ainsi disait le sage de la grande savane de Dunia.

Il y’a quelques jours au Faso, j’allai dans le bureau d’une administration publique pour me faire signer un papier d’urgence.  Il était 15h10 lorsque j’arrivai sur les lieux.

Je garai ma moto au parking payant des visiteurs et un agent sollicité  m’indiqua le bâtiment. Un vigile à l’entrée qui s’était levé sans doute de bon pied par son sourire de bienvenu m’accueillit gentiment. Il me demanda ma pièce d’identité pour l’usage et l’objet de ma visite.

  • Prenez place sur ce banc ! je vous prie de patienter le temps qu’un visiteur venu pour le même service ressorte du bureau. Après ce sera votre tour. Vous avez de la chance, ce soir on n’a pas grand   Madame la directrice est seule et mandater pour signer votre document. Heureusement elle est présente ce soir. Une exception. Vous avez de la chance.  Me dit-il.

Chanceux du jour, je patientai donc avec le cœur léger.

 Après une vingtaine de minutes le visiteur sortit du bureau, le vigile me pria d’y aller. Je frappai plusieurs fois à la porte du bureau et patientai. Finalement une douce voix  m’autorisa à entrer.

Dans le saint des saints, une femme de la cinquantaine occupait un imposant bureau encadré par trois ordinateurs. C’était une dame du monde luxueusement vêtue avec tous les accessoires qui indiquent  la richesse et le bonheur du bien vivre sur la planète terre. L’oreille collée au téléphone fixe du bureau, de la main elle m’indiqua le fauteuil du visiteur. Je m’installai. A droite de l’autre coté de la pièce, deux jeunes dames travaillaient devant des piles de dossiers. Par leur sérieux à la tâche, les yeux rivés sur la paperasse, on devinait aisément que j’étais assis en face de leur supérieure hiérarchique.

Assis, j’attendais à présent la fin de la communication pour ma doléance.

  • C’est comme je te dis ma copine, la nouvelle voiture est arrivée hier soir. Flambante et brillante de mille feux. J’avais donné trois mois à Arthur. Ou alors je sortais mes griffes. Et tu me connais ma copine ! Ah, il fallait voir la tête de la voisine… (silence d’écoute) hé ! hé ! hé !!! les jaloux vont maigrir ! je te dis (silence d’écoute) si tu veux je passe te prendre à 17h (silence d’écoute) quoi ? le salaud ! on ira le voir et si les robes ne sont pas prêtent vendredi, il entendra parler de moi (silence d’écoute) je te dis !

Ne t’en fait pas, je règle ça (silence d’écoute) c’est mieux qu’on change. Chez Awou c’est mieux, elle coiffe bien et en plus elle sait tenir sa langue (silence d’écoute)… ( 5mn)… ma copine, tu m’excuse, je m’occupe d’un visiteur et je te rappelle.

 Finalement on s’adressa à moi.

  • Oui, monsieur vous désirez ?
  • Je suis envoyé par …. Pour vous faire signer ce document.

Les deux jeunes dames de l’autre coté de la pièce, le nez dans les dossiers, nous regardaient discrètement.

La grande dame prit mon papier avec la main gauche, vérifia et se désaltéra avec sa bouteille de coca. Elle me posa des questions dont les réponses étaient déjà mentionnées dans le dossier. Je répondis calmement. D’une écriture négligente  elle signa et cacheta mon document.

Je me levai en remerciant. En referma la porte, je vis que madame venait de reprendre son importante communication téléphonique avec son amie à l’autre bout du fil.

Chez le vigile, je récupérai ma pièce d’identité et vit que trois personnes attendaient le même service auprès de la dame dans la soirée. Avec sa communication si importante, je me demandais si ce soir avec son importante communication au bureau, madame aura le temps de signer un autre papier ?

 

Ousseni Nikiema

70-13-25-96 [email protected] 

 

 

 

 


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