HomeOmbre et lumièreLA NOUVELLE DU VENDREDI : Ecrire, un métier

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Ecrire, un métier


J’ai une fabuleuse histoire dans ma tête depuis des années ; c’est le temps qui me manque pour l’écrire. Promis, je le ferai un jour …

L’occasion m’a été donnée plusieurs fois d’entendre cette phrase justificative.

Combien d’hommes et de femmes à travers le monde nourrissent le secret désir d’écrire un livre ?

De publier, d’éterniser leur pensée, de laisser une trace noble pour la postérité, un héritage pour la jeunesse future ?

Ils sont nombreux, conviendrons-nous.

Beaucoup de candidats à la plume n’imaginent-ils pas, n’attendent-ils pas un confort idéal, une période spécifique, un moment particulier pour avoir le courage d’ouvrir la page et se mettre enfin à l’ouvrage ?

Certains sont peut-être convaincus que la pratique de l’écriture s’opère à des heures précises, à des moments choisis, pendant le week-end ou les vacances, pendant les nuits d’insomnie, de solitude ou d’oisiveté.

De ma modeste expérience, j’ose avancer ceci : guidé par son inspiration, l’écrivain possède la faculté de s’exprimer en tout temps et en tout lieu.

L’homme ou la femme, sous le pouvoir de la plume, respire l’air du commun des mortels, mais s’évade sur l’île mystérieuse dont seuls les maîtres de la parole connaissent le code d’accès.

Ecrire un livre est un besoin vital pour l’écrivain.

Le devoir, le serment de partager une histoire, une pensée, un évènement, une connaissance, une idée, une expérience, une découverte, une sensation…

Ecrire est un sacerdoce.

 

N’écrit pas un best-seller qui le veut.

Ecrit un livre qui le peut.

On ne choisit pas l’écriture.

C’est elle qui vous choisit.

 

Journaliste ou étudiant, ouvrier ou médecin, informaticien ou menuisier, paysan ou garagiste, commerçant ou chauffeur…

Peut-être qu’en chacun de nous sommeille un homme de lettres qui peut, par l’écriture, partager ses aspirations sur la vie, sur le monde, sur le visible et l’invisible.

               

Chaque souffle est magique ;

Toute vie est unique.

 

Toute existence est riche en expérience.

Chaque destin mérite son parchemin.

Tout vécu mérite d’être lu.

 

Dans le fond, l’art de manier la plume, de pondre une belle prose, d’extraire des rimes, de créer des personnages, de pénétrer dans l’intimité des êtres et des choses, de dérouler une scène suivant une certaine logique sur la page, de donner des émotions par l’écriture, de susciter des commentaires par le pouvoir de l’encre, de gratter le fond des âmes, de mettre en lumière la pensée d’une culture, toutes ces capacités font appel à une certaine prédisposition. Le don, trésor des dieux, prend sa source dans le mystère.

Les élus, les maîtres de la parole, les poètes possèdent cette double faculté d’extraire et de plaire par la plume.

L’écriture emprunte le chemin des veines pour envahir le cerveau.

De la formation en se nourrissant du nectar des anciens, du labeur sans relâche et de la persévérance l’auteur parvient enfin à faire jaillir la sève de l’art.

En Afrique, le savoir d’un ancien ne se monnaie pas en argent. L’enfant le mérite par le bon comportement.

C’est entre joies et peines, rêves et solitudes, voyages et illusions, angoisse et enthousiasme, épuisement et espoir que le livre naît de l’âme.

Du nourrisson fragile et dépendant, c’est le lecteur « juge suprême » qui en fait un adulte ou un vieillard, un raté ou un sage, un gueux ou un prince, un impie ou un saint.

Une chose est d’imaginer un livre.

Une autre est de le porter avec exactitude et originalité sur le papier.

Une chose est de vouloir écrire un livre.

Une autre est de l’écrire, le polir par la sueur, lui faire traverser les obstacles et le porter sur les rayons de librairies.

Pourquoi écrit-on ?

On écrit pour être lu.

Ecrire, c’est avant tout communiquer, partager des idées, des mots, des connaissances, des observations, des découvertes.

L’écrit est un miroir sur la vie de l’auteur, c’est également un miroir pour les autres. Ecrire, c’est essayer de fixer des idées, d’éterniser une imagination, des instants, des choses, des images, des émotions.

Ecrire, c’est inviter l’autre dans le réel de l’imaginaire.

Ecrire, c’est faire voyager le lecteur, le distraire et l’instruire.

Dans l’écriture, c’est le cœur qui s’exprime pour toucher les cœurs.

L’écrivain rêve, œuvre et peine pour livrer aux lecteurs des pages qu’il estime mûres, digestes et croquantes.

Jadis, l’art était énigme.

Dans le présent, l’art est dogme.

Demain, l’art restera mystère.

 

Dans le vaste jardin de la créativité, les papillons de pollen en pollen se laissent guider par le parfum des fleurs et les rayons du soleil à la poursuite de l’excellence.

 

Lecteurs et lectrices, c’est en pensant à vous que le poète en peine se lève et marche.

Sur le chemin de l’inconnu, vos avis, critiques et suggestions orientent les pas de l’écrivain. Merci de partager avec moi vos aspirations.

 

Ousséni NIKIEMA, Langage de sourds

[email protected]

70-13-25-96

 

 

 

 

 

 

 

 


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