HomeA la uneOFFENSIVE DIPLOMATIQUE POUR LE RETOUR DU MAROC AU SEIN DE L’UA : La COP 22 fait le larron

OFFENSIVE DIPLOMATIQUE POUR LE RETOUR DU MAROC AU SEIN DE L’UA : La COP 22 fait le larron


 

Hier, 16 novembre 2016, en marge de la COP 22, s’est ouvert un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement africains, à l’initiative du roi du Maroc, Mohammed VI. Si officiellement, il est inscrit au menu de cette rencontre, les « défis et enjeux d’un développement durable en Afrique »,  c’est surtout l’occasion pour le souverain chérifien de faire le bilan de son offensive diplomatique sur le continent et de remobiliser ses  soutiens en vue de son retour au sein de   l’Union africaine (UA). Le thème officiel n’est donc qu’un prétexte pour remettre au goût du jour une question qui tient à cœur au roi. D’un point de vue stratégique, l’initiative vaut son pesant d’or. Non seulement le Maroc marque à la culotte ses alliés pour ne pas concéder le moindre espace à ses adversaires, mais aussi il peut mettre en avant sa suprématie financière et ses ressources technologiques en liaison avec le thème du sommet, pour fidéliser ses amis et appâter ceux qui snobent encore sa cause. C’est donc à un exercice de lobbying qu’elles espèrent payant, que s’invitent les autorités marocaines. De ce point de vue, le roi fait preuve d’un véritable opportunisme politique. On peut cependant se demander si cet activisme politique et diplomatique du Royaume chérifien peut suffire à inverser en sa faveur l’attentisme ou la résistance de bon nombre d’Etats africains qui, sans s’opposer au retour du Maroc dans la grande famille continentale, ne sont pas disposés à voir la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) frappée d’ostracisme. Déjà, certains Etats et pas des moindres, en termes de leadership au sein de l’union continentale, ont renâclé à participer au sommet. C’est bien la preuve que l’offensive diplomatique marocaine rencontre des poches de résistance sur le continent. Et pour cause.  D’abord, parce que les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’ancêtre éponyme de l’Union Africaine (UA), ont fait de la libération totale du continent un principe intransigeant.

C’est plutôt au Maroc de se soumettre à la volonté de l’UA

Se désolidariser de la RASD en lutte pour son indépendance en contrepartie d’un retour du Maroc au sein de l’UA, serait donc trahir l’esprit et la lutte de ceux qui ont porté sur les fonts baptismaux l’organisation continentale. Ensuite, parce que la RASD dispose de puissants alliés qui sont historiquement des adversaires attitrés du Royaume chérifien, comme l’Algérie et l’Egypte. A ces Etats  maghrébins vient s’ajouter   la République sud-africaine, patrie de l’actuelle  présidente de la Commission Nkosazana Dlamini-Zuma,  qui a bénéficié dans sa lutte contre l’apartheid,  de l’élan de solidarité de tous les mouvements progressistes. Ce background historique qui les lie à tous les mouvements progressistes en fait presqu’un indéfectible allié de la RASD. Même si, en faisant miroiter ses luxurieux atouts, le Maroc peut faire succomber à ses charmes de nombreux Etats, il est tout à fait certain  que ses tentatives de séduction se heurteront à d’énormes résistances. On peut, de ce fait, se demander s’il ne serait donc pas opportun pour la diplomatie marocaine de revoir son ambition de tout obtenir sans rien concéder, et de se remettre dans la bonne marche de l’histoire.  La liberté est inscrite dans l’ADN des peuples et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un sacro-saint principe universellement admis. Plutôt donc que de chercher à faire plier l’UA à ses desiderata, c’est plutôt au Maroc de se soumettre à la volonté de l’UA, favorisant l’émancipation totale de la RASD qu’il considère comme partie intégrante de son territoire national. Du reste, sauf à penser que le changement climatique ait aussi déréglé le fonctionnement des organisations internationales, c’est au pays qui frappe à la porte d’une organisation de respecter les exigences de convergences requises à son adhésion, fût-il un revenant !

SAHO 


Comments
  • il ya une population sahraouie, l’ethnologie vous empeche de prononcer le mot peuple . la guerre froide a crée un fantomatique peuple sahraoui dont ses enfants savent qu’ils sont marocains depuis que le maroc s’est constitué en etat-nation. n’est ce pas leurs ailleuls venus de ce sahara qui ont commandé le maroc et l’espagne a partir de marrakech. cinq des sept dynasties qui ont dirigé le maroc sont venus de ce sahara et vous osez parler d’un peuple a part . lisez les manuels d’histoire , seul juge devant dieu et l’afrique entiere . Et dites a l’algerie qui est derriere cette histoire depuis la debut que s’il ya un peuple au maghreb qui doit etre liberé c’est le peuple kabyle .

    16 novembre 2016
  • Je souscris aux affirmations du journaliste que ‘ La liberté est inscrite dans l’ADN des peuples et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un sacro-saint principe universellement admis’, ainsi que a son sage conclusion que ‘la diplomatie marocaine’ doit ‘ revoir son ambition de tout obtenir sans rien concéder, et de se remettre dans la bonne marche de l’histoire’. Étant donné que Le temps du colonialisme est révolu, peut-on accepter le colonialisme africain tel que représenté par le Maroc au Sahara Occidental.

    17 novembre 2016
  • A côté du peuple sahraoui qu’il faut bien définir car c’est une population habitant le sahar, l’espace allant du Maroc à l’Egypte et comme chaque pays à son sahara la logique est de créer des états semblables à ceux du RAS en paralléle avec chaque pays ou de laisser les sahraouis marocains dans leur sahar et donner aux otages de tindouf leur liberté de circulation et de choix du lieu où ils veulent vivre.
    En parlant des des peuples seprant ou luttant pour leur liberté 7millions de kabyles et plus de 1millions du sud de l’Algérie , pourquoi ignorer 7millions et se focaliser sur un nombre inconnu de prisonniers de l’armée algérienne qui cherche à créer un pseudo probléme pour garder lesterres marocaines qu’elle occupe comme un héritage de la colonisation.

    17 novembre 2016
  • A côté du peuple sahraoui qu’il faut bien définir car c’est une population habitant le sahar, l’espace allant du Maroc à l’Egypte et comme chaque pays à son sahara la logique est de créer des états semblables à ceux du RAS en paralléle avec chaque pays ou de laisser les sahraouis marocains dans leur sahar et donner aux otages de tindouf leur liberté de circulation et de choix du lieu où ils veulent vivre.
    En parlant des des peuples seprant ou luttant pour leur liberté 7millions de kabyles et plus de 1millions du sud de l’Algérie , pourquoi ignorer 7millions et se focaliser sur un nombre inconnu de prisonniers de l’armée algérienne qui cherche à créer un pseudo probléme pour garder lesterres marocaines qu’elle occupe comme un héritage de la colonisation.

    17 novembre 2016

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