HomeA la uneOPERATION CONJOINTE TRIPARTITE CONTRE LES DJIHADISTES : Les lignes commencent à bouger  

OPERATION CONJOINTE TRIPARTITE CONTRE LES DJIHADISTES : Les lignes commencent à bouger  


Un soldat français a été tué, le 5 avril dernier, dans une embuscade près de la frontière avec le Burkina Faso, plus précisément à 200 km au Sud-Ouest de Gao, au Mali. C’était au cours d’une intervention conjointe des forces françaises, maliennes et burkinabè. Première du genre, cette opération tripartite lancée le 27 mars dernier, a pour objectif de débusquer tous les groupes armés locaux. En d’autres termes, il s’agit pour les soldats burkinabè, maliens et français, d’aller au contact des terroristes afin de les déloger de là où ils sont et de là où ils pourraient être. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mise en œuvre d’une telle opération n’avait que trop duré, dans la mesure où nos troupes sont restées longtemps sur la défensive, attendant toujours d’être attaquées avant de riposter. Mais en passant à l’offensive, elles semblent avoir pris toute la mesure du péril au point qu’elles ne veulent plus donner du répit aux terroristes. C’est tout à leur honneur. Et plutôt que d’une opération tripartite, elle devrait être multi-dimensionnellement intégrée, regroupant toutes les forces de la sous-région, notamment le G5-Sahel qui, plus que jamais, est sur la ligne de front. Car, comme le dit l’adage, « face à un troupeau uni, le loup n’est pas à craindre ». Cela dit, face à la menace sans cesse grandissante, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) se devait elle-même d’aller au casse-pipe ; elle qui, naguère, redoutait que le Sahel ne devienne la destination privilégiée des djihadistes acculés en Irak, en Syrie et pourquoi pas en Libye.

Reste à espérer que l’opération s’inscrive dans la durée

Certes, la lutte contre le terrorisme nécessite beaucoup de moyens, tant le combat promet d’être âpre et de longue haleine, mais au regard de l’ampleur que prend le péril, aucun sacrifice n’est de trop. Tous les pays de la sous-région doivent se donner la main pour ensemble porter l’estocade à ceux-là qui, au nom d’une idéologie maladive, ont décidé de semer la mort et la désolation sur leur chemin. C’est pourquoi il faudra rendre à César ce qui est à César, en reconnaissant les efforts conjugués par l’armée française qui, depuis 2013, est engagée aux côtés des troupes africaines, d’abord avec l’opération Serval rebaptisée plus tard Barkhane. Certes, la France, on le sait, ne le fait pas pour les beaux yeux des Africains que nous sommes, mais comme le dit un adage de chez nous, « même quand on aime pas le lièvre, il faut reconnaître qu’il court vite ». Cela dit, il faut avoir l’humilité de reconnaître que le pays de François Hollande a payé un lourd tribut dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Car, le Caporal-chef Julien Barbé, mort les armes à la main, porte ainsi à 19 le nombre de soldats français tués dans la région dont 1 officier, 11 sous-officiers et 7 soldats du rang. Au total, on peut dire qu’avec l’opération tripartite en cours, les lignes commencent à bouger dans la traque des djihadistes. Reste maintenant à espérer qu’elle ne soit pas ponctuelle et qu’elle s’inscrive dans la durée.

B.O


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