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OPERATIONNALISATION DE LA FORCE CONJOINTE DU G5 SAHEL : Les lignes commencent à bouger


 

C’est un pas décisif que le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), a fait le 9 septembre dernier en se déplaçant à Sévaré dans le Centre du Mali, pour inaugurer le centre de commandement de la force conjointe du G5 Sahel qui doit intégrer des unités issues des Forces armées des cinq pays membres (le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad). De ce pas, c’est le processus de la mise en place de la force militaire du G5 Sahel qui doit lutter contre le terrorisme dans les cinq pays membres, acté lors du dernier sommet extraordinaire en début juillet à Bamako, qui s’accélère. Il faut le dire, l’inauguration du quartier général de la force du G5 Sahel par le chef de l’Etat malien donne un coup de pouce déterminant au déploiement des premiers bataillons. C’est dire que depuis le dernier sommet extraordinaire de Bamako, IBK, président en exercice du G5 Sahel, est en train de mettre les bouchées doubles pour respecter le chronogramme de l’opérationnalisation de cette force qui sera constituée de 5 000 militaires, tel que défini par les cinq chefs d’Etat, en présence de leur homologue français. IBK, en procédant à la nomination, en début juin dernier, du général malien de division Didier Dacko qu’on dit fin stratège militaire et qui apparaît comme l’officier qui a le plus combattu dans le Nord du Mali comme commandant de la force conjointe de l’organisation et en offrant 14 véhicules aux militaires, en marge de l’inauguration du poste de commandement, donne la preuve que les lignes commencent à bouger. Toute chose qui n’est pas pour déplaire au président français, Emmanuel Macron, dont le pays a joué un rôle décisif dans l’adoption de la résolution 2359 par le Conseil de sécurité des Nations Unies donnant quitus à la création de la Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S). D’ailleurs, le président Macron lui-même n’avait pas manqué de demander, lors du sommet extraordinaire de Bamako, à ses pairs du G5 Sahel de ne pas croiser les bras et attendre de réunir tous les moyens (environ 423 millions d’euros) nécessitant la mise en place et le fonctionnement de cette force conjointe avant d’agir.

Faire vite et bien

C’est dire que la mise en service de façon officielle du poste de commandement qui devrait accueillir ses premiers bataillons en fin septembre, est un gage de la bonne volonté du G5 Sahel de s’engager profondément dans cette guerre asymétrique contre le terrorisme. Et si les premières opérations militaires entre les frontières du Burkina, du Mali et du Niger qui constituent le triangle de la mort, arrivaient à débuter le mois prochain comme le prévoit le processus, nul doute que cela renforcerait davantage la posture du président qui s’est engagé à poursuivre ses efforts de mobilisation, en lien étroit avec l’Allemagne et l’Union européenne, afin d’assurer à la FC-G5S un soutien dans la durée. Il revient donc aux dirigeants des cinq pays membres de l’organisation, qui ont pris l’engagement d’allouer une enveloppe initiale de 50 millions d’euros destinée au démarrage effectif des activités de la force conjointe, de faire vite et bien. C’est au regard de leurs propres efforts que les partenaires se mobiliseront. En ce sens que la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment le trafic de drogue dans la zone sahélo-saharienne, est avant tout l’affaire des pays sahélo-sahariens.

Drissa TRAORE


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