HomeA la unePALAIS DE JUSTICE DE KOUPELA : Quand des Koglwéogo obligent le tribunal à reporter un procès

PALAIS DE JUSTICE DE KOUPELA : Quand des Koglwéogo obligent le tribunal à reporter un procès


Le Tribunal de grande instance de Koupéla, en sa séance du mardi 7 mars 2017, s’est penché sur trois dossiers : affaire d’un accident mortel, affaire de l’incendie du marché de Koupéla et une affaire concernant une plainte déposée contre les Koglwéogo du quartier Yargo de Pouytenga, suite à des coups et blessures volontaires. Cette dernière n’a pu être jugée, pour perturbation de la Cour par les Koglwéogo venus défendre leur propre justice.

 

La cour du palais de justice de Koupéla a refusé du monde le mardi 7 mars dernier. Pour cause, les Koglwéogo de la zone avaient massivement fait le déplacement pour supporter leurs collègues de Pouytenga interpellés suite aux traitements infligés à Tapsoba Salam, un présumé voleur.

En rappel, M. Tapsoba, accusé d’avoir volé des articles et des produits agricoles, a été conduit au siège des Koglwéogo du quartier Yargo au secteur 4 de Pouytenga, dans le mois de décembre 2016. Là-bas, il a été traité « dans les règles de l’art Koglwéogo », jusqu’à perdre l’usage de ses membres supérieurs. Soigné aux premières heures au CMA de Pouytenga, il sera par la suite transféré à Tenkodogo. Il a donc déposé une plainte à la gendarmerie de Pouytenga, le 6 décembre 2016. Mais depuis lors, Salam Tapsoba n’arrive plus à faire usage de ses membres supérieurs. Du moins, c’est ce qu’il nous a fait savoir.

Le plaignant n’étant pas au tribunal ce mardi, les Koglwéogo venus pour soutenir leurs camarades, ont estimé que ce n’était pas juste que celui qui les accuse ne soit pas présent au procès. En tout cas, ils n’ont pas apprécié cette absence de leur « voleur » et ils l’ont fait savoir. Par conséquent, le procès n’a pas pu se tenir… Devant les protestations verbales et le bruit des Kolgweogo, le tribunal n’a pas pu continuer le jugement. Naturellement, le président du tribunal, M. Kéré, était contraint de suspendre ce procès et a fait savoir à l’assistance que ledit procès est reporté au 28 mars prochain. Non sans avoir donné un cours de sensibilisation aux justiciables de Koupéla  bénéficiaires de nouveaux locaux de palais de justice: « Nous avons été envahis, bousculés. Notre salle a été brusquée. Nous déplorons ce comportement qui n’honore personne. Je constate que l’inauguration de ce palais n’est pas la bienvenue pour certains et c’est dommage.  Nous sommes innocents car ce sont vos représentants qui ont voté ces lois. Et nous ne faisons qu’appliquer la loi. Vous pouvez nous en empêcher ou même nous tuer mais tôt ou tard, avec ou sans nous, il y aura toujours  un jugement conformément aux lois républicaines. Si vous voulez une justice équitable, aidez les techniciens à travailler. Personne n’est au- dessus de la loi ni de la justice, pas même nous. Je pourrais me trouver un jour aussi derrière les barreaux ! Soyez-en sûrs, le manque de justice conduira toujours à un désordre, à une vie de jungle », a-t-il indiqué.

A vrai dire, effectivement, on a l’impression que les multiples sorties de sensibilisation de l’actuel ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré, à travers le pays, n’ont toujours pas produit grand-chose ! Le procès aura-t-il lieu le mardi prochain en l’absence du plaignant Salam ? Affaire à suivre…

 

PAR SIDPASOLGDE

(Correspondant)

 

 

 


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