HomeA la unePARIPOUGUINI LOMPO, PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE L’EST : « La rigueur nous tient beaucoup à cœur»

PARIPOUGUINI LOMPO, PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE L’EST : « La rigueur nous tient beaucoup à cœur»


Paripouguini Lompo est le nouveau président du Conseil régional de l’Est. Elu au soir des élections municipales du 22 mai dernier comme conseiller municipal de la commune rurale de Logobou sous la bannière du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ce  cadre financier, spécialiste en audit et contrôle de gestion, a décidé de mettre ses compétences au service de sa région natale. C’est ainsi que,  le 19 juillet dernier, il a été porté par ses pairs à la tête de la représentation régionale de l’Est. Ce qui fait de lui le plus jeune des présidents des Conseils régionaux, puisque c’est le 1er janvier 1983 qu’il  a vu le jour, au pied de la falaise du Gobnangou, dans la province de la Tapoa.  C’est un financier averti car ayant servi à l’ONG Tin-Tua, à l’ambassade des Pays-Bas comme Conseiller économique, à Initiative conseil international, à l’ONG Enfant et développement, au Fonds mondial, avant de déposer ses valises  à  Diakonia où il occupe le poste de chargé de finance et d’administration.

 

La région de l’Est compte 5 provinces, à savoir le Gourma, la Gnagna, la Tapoa, la Kompienga et la Komandjari. Elle compte également 5 communes urbaines, 22 communes rurales et plus de 800 villages.    C’est depuis le 28 juillet 2016 que les nouveaux membres du Conseil régional de cette partie du Burkina ont porté leurs écharpes de conseillers régionaux. Dès lors, ils s’attèlent à trouver des solutions aux problèmes qui minent la région. Et pour y parvenir, il faut non seulement de l’abnégation, mais aussi de la rigueur. C’est sous ces valeurs que ces nouveaux élus placent leur mandat. « La rigueur  nous tient beaucoup à cœur. En tant que jeunes, nous allons tout faire pour ne pas trahir la jeunesse car notre mandat est celui de toute la jeunesse. Nous allons travailler dans l’intérêt supérieur de la région », a lancé le nouveau président du Conseil régional de l’Est. Le braquage à main armée, fléau des temps modernes, n’épargne personne à l’Est. L’économie de la région  est ainsi mise à rude épreuve, les activités étant limitées dans certaines localités de la région. Les Forces de défense et de sécurité, malgré leurs moyens modestes, s’emploient à sécuriser les populations et leurs biens, tant bien que mal. Pour lutter efficacement contre cette insécurité, le  président du Conseil régional de l’Est a estimé qu’il est nécessaire d’encadrer les Koglwéogo qui, d’ailleurs, ont déjà consenti d’énormes efforts dans la lutte contre les braquages à main armée. «En collaboration avec les Forces de défense et de sécurité, ils (NDLR : les Koglwéogo) peuvent faire des prouesses. Car avant, il ne se passait pas 2 jours sans qu’il n’y ait d’attaques à main armée. Mais aujourd’hui, le phénomène a pris du recul », a-t-il dit.

 

Quid de la crise au sein des communes de Kantchari, Fada et Komandjari ?

 

L’autre mal qui tenaille l’Est et qui est devenu depuis un certain temps familier pour ceux qui y sont déjà allés durant ces 3 dernières années, c’est sans conteste le manque de voiries. La nationale 4 reliant la capitale Ouagadougou au Niger, a perdu son bon état d’antan à partir de Koupèla.  Ce tronçon est plein de nids-de-poules, rendant ainsi difficile la circulation.  « A partir de Koupèla, il n’y a plus de route dans la région de l’Est », a notifié M. Lompo. Pourtant, a-t-il ajouté, le développement d’une localité passe par le développement de la route. « C’est pourquoi, durant tout notre mandat, nous nous attèlerons à faire un plaidoyer auprès du gouvernement afin qu’il puisse s’intéresser à la région de l’Est, notamment à travers les voiries. Pour nous, le délai que le gouvernement a donné pour intervenir dans l’aménagement des routes à l’Est,  est très long. Nous souhaitons que ce délai soit raccourci car il y va de l’intérêt des populations  », a-t-il soutenu. La question de la santé,  de l’éducation et de l’employabilité des jeunes tient aussi à cœur le nouveau bureau du Conseil régional de l’Est. « Nous avons de très sérieux problèmes d’infrastructures sanitaires. Les centres sanitaires manquent. Ceux qui existent sont mal  équipés.   Il en est de même pour les infrastructures scolaires. Beaucoup de jeunes  ont besoin de micro-crédits pour se lancer dans l’informel», a constaté Paripouguini Lompo. Et sur ce volet, lui et ses pairs entendent faire un plaidoyer auprès du gouvernement et des partenaires techniques et financiers du Burkina, afin d’apporter des solutions idoines à ces problèmes. La région de l’Est a également soif, malgré certains points d’eau dont elle dispose, notamment le barrage de la Tapoa et celui de la Kompienga. Là également, le nouveau bureau du Conseil régional n’entend pas baisser les bras. « Nous ferons de notre mieux  car l’éducation, la santé, l’insécurité et les problèmes de voirie nous tiennent beaucoup à cœur», a indiqué M. Lompo. Trois mairies de la région de l’Est traversent des moments difficiles depuis les élections du 22 mai dernier.  Il s’agit de la mairie de Kantchari qui est toujours en attente de son bourgmestre, celle de Fada où l’opposition politique refuse de siéger, et de la mairie de Komandjari. Que compte faire le président du Conseil régional face à cette situation ? « Nous sommes en train de travailler avec les autorités locales, notamment les Hauts-commissaires concernés et le gouverneur de la région de l’Est, pour trouver des solutions idoines. Si une mairie  retombe dans les mains d’une délégation spéciale, elle aura des difficultés à obtenir des financements. Car aucun bailleur sérieux n’est prêt à injecter son argent dans une commune dirigée par une délégation spéciale. Nous sommes en train de travailler pour trouver un consensus, dans l’intérêt supérieur des communes concernées », a-t-il dit. A noter que Paripouguini Lompo est marié et père de 3 enfants.

 

MT

 

 


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