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PAUL SANDWIDI,MAIRE DE TENSOBENTENGA


Entre Ambasda Paul Sandwidi, maire de Tensobentenga, province du Kourittenga, région du Centre-Est, et les enseignants de sa commune, c’est la crise. Hier, 3 février 2020, ce technicien supérieur de santé publique, a donné à notre rédaction, les raisons de sa « bagarre » avec les enseignants. Lisez plutôt !

 

« Le Pays » : Depuis quelques mois, vous êtes à couteaux tirés avec les enseignants de votre commune. Quel est le problème ?

 

Ambasda Paul Sandwidi : Tout d’abord, merci pour l’opportunité qui nous est offerte de nous exprimer sur ce sujet. Le problème avec les enseignants en poste dans la commune de Tensobentenga réside dans le fait que ces derniers refusent de verser le loyer à la mairie, conformément à la règlementation en vigueur. Une disposition que leur corporation, au plan national, a appelé de tous ses vœux et que le gouvernement a fini par concéder sous la Transition en 2015.  Il faut rappeler que jusqu’à très récemment, les enseignants occupant les logements administratifs n’avaient pas du tout droit aux indemnités de logement ; et c’est de  « haute lutte », comme eux-mêmes le proclament, que l’Etat a accepté  le principe de servir l’indemnité de logement aux enseignants, à charge pour ces derniers de s’acquitter de leurs  loyers auprès des collectivités (communes). Notez également au passage que les logements administratifs font désormais partie intégrante du patrimoine des collectivités locales.

Vous avez fait couper le loyer à la source. N’est-ce pas de la provocation de votre part ? Du moins, pourquoi n’avez-vous pas essayé de dialoguer avec les enseignants ?

 

Oui, effectivement j’ai fait couper les arriérés de loyers à la source pour la bonne et simple raison que mes interlocuteurs m’y ont contraint. Le dialogue, j’y ai cru depuis le début de l’affaire. D’abord, j’ai convoqué les membres du comité de gestion des logements administratifs pour définir le coût des loyers disponibles dans la commune. C’était le 10 mai 2017. Ensuite, lorsque le SYNATEB a enjoint ses membres de cesser tout paiement de loyer, j’ai convoqué une seconde rencontre avec l’ensemble des instituteurs de la commune pour une mise au point. C’était le 13 septembre 2018. Enfin, le 12 décembre 2018, j’ai reçu le représentant SYNATEB de la commune de Tensobentenga, qui m’a déclaré, dans mon bureau et devant témoin, qu’il ne reconnaissait même pas le comité communal de gestion des logements et que par conséquent, lui et ses militants ne verseront pas un kopek à la mairie. Quand le manuel de procédure qui encadre la gestion des logements administratifs dispose que le président du comité communal de gestion des logements (le Maire), après avertissement, peut expulser les locataires indélicats ou émettre à leur rencontre des ordres de recettes pour le recouvrement des loyers, vous conviendrez avec moi que je n’ai fait  que m’assumer. En tant que président du Conseil de collectivité, je paie mon loyer, de même que mes agents tels que  le secrétaire général de la mairie, les agents d’état civil… Au nom de quoi un enseignant qui perçoit dûment son salaire et ses indemnités de logement, en serait exempté ?

 

Vous êtes accusé de dérives autoritaires. Que répondez-vous à ceux qui pensent ainsi ?

 

Si le fait de s’assumer est assimilable à de l’autoritarisme, j’en suis fier.

 

Pourquoi c’est à Tensobentenga que le problème se pose ?

 

Je ne saurai deviner toutes les hypothèses qui pourraient justifier cette attitude des enseignants, mais je sais aussi que si ailleurs dans la plupart des communes de la région, il n’y a pas de bruit pour le moment, c’est parce que la plupart des collègues préfèrent ne pas affronter ces messieurs en appliquant les dispositions réglementaires en vigueur. Moi j’ai choisi d’appliquer ces textes, parce qu’ils proviennent du niveau central et qu’ils s’imposent à tous. C’est aussi une posture de bon sens car, on ne peut pas se faire servir l’indemnité de logement à quarante mille (40 000) FCFA ou plus pour certains  et refuser de régler un loyer  qui va de trois mille cinq cents (3 500) FCFA à dix mille (10 000) FCFA/mois, tout en réclamant à cor et à cri des certificats de non logement auprès du Maire.

 

Il nous est revenu que les enseignants de votre commune, soutenus par leurs collègues au niveau de la province, observent un mouvement d’humeur. En quoi cela consiste-t-il ?

 

Alors, j’ai aussi appris, par les réseaux sociaux, que le SYNATEB s’est approprié le dossier en appelant tous ses militants à débrayer dans toute la province et à converger vers la mairie de Tensobentenga le 4 février 2020, et à la Circonscription d’éducation de base (CEB) le 5 février 2020 :  pour avoir refusé de régler leur loyer, et suite au recouvrement forcé prévu par les textes,  ils ont la latitude de débrayer trois jours voire plus, avec la bénédiction de leur syndicat, le SYNATEB qui, du reste, est censé être une organisation républicaine. Drôle de démocratie !

 

Comment comptez-vous résoudre ce problème ?

 

Qu’est-ce que j’en sais ? Mais je suis sûr d’une chose : aussi longtemps que les logements administratifs feront partie intégrante du patrimoine de ma collectivité, aussi longtemps que je serai maire de la commune de Tensobentenga, tous ceux qui occuperont ces locaux, paieront leur loyer.

 

Propos recueillis par Boureima KINDO

 

 

 

 


Comments
  • Salut,
    Mr boureima Kindo n’a pas fait preuve de professionnalisme en publiant aussi rapidement les seuls propos du maire sans un préalable d’information. Connaissant le Maire, ce monsieur a donné quelques choses en contrepartie.
    Je m’assume. Et je suis à votre disposition.

    7 février 2020

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