HomeA la unePOLITIQUE NATIONALE : Quand une conférence de presse de jeunes du MPP vire au pugilat

POLITIQUE NATIONALE : Quand une conférence de presse de jeunes du MPP vire au pugilat


 

Des jeunes se réclamant du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se sont réunis, le 15 mars 2018, à la Maison de la Femme de Ouagadougou pour, selon les informations qui nous sont parvenues en premier lieu, démissionner de leur parti. Mais, avant même de prononcer la déclaration liminaire, d’autres jeunes ont fait irruption dans la salle pour les en empêcher.

 

La conférence de presse des jeunes du MPP qui ont dit vouloir annoncer leur démission du parti était prévue pour se tenir à 16h, à la Maison de la Femme de Ouagadougou. A l’heure indiquée, une dizaine de jeunes font leur entrée dans la salle prévue pour abriter la rencontre avec la presse. Au présidium, s’installent 3 jeunes, dont une fille et deux garçons. Ces derniers, nous l’avons su un peu plus tard, sont  Mohamed Salim Tapsoba et Louis Alain Nacoulma. Après s’être donc installés, c’est le premier cité, Mohamed, qui a pris la parole. « Jeunes militants du MPP des différentes structures, bonsoir », lance-t-il sans pour autant avoir le temps de poursuivre. En effet, dans le même temps, un autre jeune, Abdoulaye Sawadogo, se lève et se met debout devant le présidium. « Jeunes militants du MPP des différentes structures, est-ce que vous connaissez ce monsieur ? », demande-t-il à l’assistance, indexant Mohamed Salim Tapsoba, assis au présidium. « Non !», répondent certains de ceux qui étaient dans la salle, des « infiltrés », nous dira-t-on par la suite. Dès lors, nous comprenons que si le groupe de Mohamed Salim Tapsoba s’était préparé pour annoncer sa démission du MPP, un autre groupe l’était aussi mais, en les infiltrant, aux fins de les en empêcher. Le premier acte de ceux qui s’opposèrent au groupe de Mohamed Salim Tapsoba a donc été de déchirer la déclaration liminaire en guise de protestation. Dans la salle, le désordre s’installa très vite. « Toi, tu es qui pour dire que tu démissionnes ; tu n’es même pas du MPP ; on ne te connaît pas au MPP… », tels sont les propos que l’on pouvait entendre dans la salle. Quant au présidium, il s’est rapidement transformé en ring de boxe. Certains voulant en découdre avec les initiateurs de la conférence de presse. Dans ce tohu bohu, une jeune fille qui s’était installée dans la salle arrive à se faufiler pour se mettre juste derrière Mohamed Salim Tapsoba que les autres tentaient de déloger du présidium.  Elle le protège, de son dos, l’enveloppe dans ses bras et supplie ses adversaires de ne pas le tabasser. Violemment repoussée, elle se retrouve par terre. Elle tente à nouveau de se repositionner derrière son petit ami, mais n’y parvient pas. Là, visiblement dépassée, elle s’écroule. Des jeunes la transportent à l’extérieur. Pendant ce temps, au présidium, le show continue. La tension continue de monter et les jeunes sont  sur le point d’en venir aux mains. Nous réussissons à extirper l’un des « opposants » à la tenue de la conférence de presse, Abdoulaye Sawadogo à qui nous tendons notre micro. Ils nous confie qu’il est secrétaire général adjoint de l’Union des jeunes du MPP de l’Arrondissement 5.

« Je me suis détourné définitivement du MPP et je ne ferai pas machine arrière »

 

Pour ce dernier, Mohamed Salim Tapsoba et ses camarades ont été stipendiés. Mais par qui ? A cette question, il nous répondra qu’il n’en sait rien. « Ce qui est sûr, on ne le connaît dans aucune structure du MPP. Ils sont allés prendre de l’argent pour venir dire qu’ils démissionnent. Ce sont des foutaises », martèle-t-il. Un autre  « opposant », Dieudonné Tiendrébéogo, nous dit que ce sont des jeunes qui sont « manipulés ». Mais, lorsque nous tentons de tendre notre micro au groupe des « démissionnaires », il nous en empêche. « Vous vous êtes prononcé, laissez-nous recueillir leur commentaire également », lui demandons- nous. Mais ce dernier refuse d’entendre raison. « Il (Ndlr : Mohamed Salim Tapsoba) ne va pas parler ici. Il va parler en tant que qui même », nous questionne-t-il. Finalement, après moult tractations, nous réussissons à arracher quelques mots au porte-parole des démissionnaires, Mohamed Salim Tapsoba. S’adressant aux « opposants », il dira que : « Ils sont venus pour saboter le travail. Je ne suis pas le seul et on était venu pour annoncer notre démission. J’ai ma carte de militant », déclare-t-il.  Mais quid de ce qui les a conduit à quitter le parti au pouvoir. A cette question, un autre démissionnaire nous répondra en ces termes : « Nous nous sommes fixé des objectifs quand nous sommes allés au MPP dont l’insertion socioprofessionnelle et faire en sorte que les jeunes puissent s’auto-employer. Mais, aujourd’hui, nous avons constaté que ce n’est pas le cas. Ce qu’ils savent faire, c’est donner des tablettes et des mégas à des jeunes pour qu’ils partagent des images du général Djibrill Bassolé en pleine médiation au Mali. Pourtant, cela faisait honneur au peuple. Si aujourd’hui on veut l’inculper en tant que collaborateur des jihadistes, je suis désolé ». Pour ce dernier, ils sont une centaine à quitter le navire MPP. Et, a-t-il fait savoir, contrairement à ce qui se dit, aucun d’eux n’a reçu une quelconque somme d’argent pour partir du MPP. « Je me suis détourné définitivement du MPP et je ne ferai pas machine arrière », a-t-il conclu. Au moment où nous quittions les lieux, « démissionnaires » et « opposants » avaient commencé à partir. La fille qui s’était évanouie, avait aussi retrouvé ses esprits.

Adama SIGUE

 

 

 

 

3 Abdoulaye Sawadogo fait partie de ceux qui se sont opposés à la tenue de la conférence de presse de …

 

4 … Mohamed Salim Tapsoba et ses camarades

 

5- La fille qui s’était  évanouie, a retrouvé ses esprits


Comments
  • Notre Faso est-il en train de tomber ci bas.
    Vraiment dommage ce mouta mouta

    17 mars 2018

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