HomeLignes de mirePOURPARLERS INTER MALIENS D’ALGER :A-t-on tourné en rond ?

POURPARLERS INTER MALIENS D’ALGER :A-t-on tourné en rond ?


 Depuis la semaine dernière à Alger, mouvements armés du Nord-Mali et autorités de Bamako s’attelaient  à amender le texte de l’accord de paix rédigé par les médiateurs. Ce document a été finalement présenté par les autorités de Bamako, le 25 octobre dernier. Et à en croire le ministre malien des Affaires étrangères, de la réconciliation nationale et de la reconstruction des régions du Nord, ce texte leur donne satisfaction car leurs préoccupations ont été prises en compte. Ce qui est loin d’être le cas pour les groupes armés du Nord-Mali. En effet, le MNLA aurait souhaité que le document aborde le statut politique des régions de Kidal, de Tombouctou et de Gao en termes de fédéralisme et non de décentralisation. Il compte d’ailleurs soumettre dans les 48 heures, un texte amendé à la médiation.

On reproche aux groupes armés de ne pas vouloir collaborer

En fait, comme toujours, ces pourparlers intermaliens achoppaient sur l’épineuse question de « l’indépendance de l’Azawad ».   Après tant d’années d’efforts déployés par la médiation, les rebelles se disent toujours insatisfaits. A un moment donné, on avait espéré que la partie algérienne parviendrait à concilier les deux camps. Hélas ! Aujourd’hui, l’impression dominante est qu’on vogue  vers une reprise des hostilités. Bien avant, on avait enregistré de mauvais signaux : les délégations étaient tendues, et jamais on n’avait eu l’impression que ceux qui venaient discuter étaient réellement animés de bonne foi. Pendant ce temps le drapeau rebelle n’a pas arrêté de flotter dans le ciel de Kidal. Les attaques meurtrières et les provocations intempestives  sont là pour témoigner que ce n’est pas demain la veille que la rébellion du Nord-Mali va faire ses valises et rentrer dans les rangs à…Bamako.

Les tenants de l’indépendance restent toujours fidèles à leur quête. Ce que désapprouve, bien entendu Bamako. Chacun campe sur ses positions d’avant.   Des incompréhensions entre deux mondes qui ont toujours cohabité, mais qui n’ont pas suffisamment puisé dans le substrat culturel qui les réunit, pour avancer ensemble dans la même direction. Pendant longtemps, on aura tourné en rond, donnant même l’impression qu’une solution raisonnable n’est pas pour demain.  

Les protagonistes  doivent se donner de nouvelles chances de se retrouver

 L’indépendance de l’Azawad  est un rêve difficilement réalisable. Parce qu’il se heurte aux principes et valeurs défendus par l’Union africaine (UA), de la CEDEAO, etc. De plus, quel que soit le pouvoir en place à Bamako, celui-ci n’osera pas se renier en prenant le risque de reconsidérer les frontières héritées de la colonisation ! Du reste, en guise de soutien aux pourparlers intermaliens d’Alger, la communauté malienne du Gabon avait organisé à Libreville, une marche pacifique. Celle-ci a été suivie de la remise d’un mémorandum dans lequel les marcheurs s’opposent à toute partition de leur pays.

Les rebelles devraient revoir leur copie pour le bien de leurs propres communautés, comme celui de toute l’Afrique de l’Ouest. En faisant preuve de flexibilité dans les négociations, ils permettront à tous, à leurs communautés en premier lieu, de vivre une ère nouvelle.

Dans l’histoire de ce continent, la capitale algérienne a plusieurs fois servi de lieu de rencontres et de résolution de problèmes. Aussi, dans l’intérêt de notre sous-région, faut-il inviter les belligérants du Nord-Mali et de Bamako, à faire preuve de bonne volonté. Le risque existe toujours de cheminer vers une nouvelle impasse, alors que ces pourparlers  ont l’occasion de crever l’abcès. Les protagonistes  doivent se donner de nouvelles chances de se retrouver pour bâtir ensemble le Mali nouveau. Non poursuivre et transmettre cette haine viscérale qui ne fera jamais le bonheur des communautés.  

« Le Pays »


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