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Pr AUGUSTIN LOADA, CONSTITUTIONNALISTE ET PRESIDENT DU MPS


Alors que l’on pensait que le temps des coups d’Etat était révolu en Afrique, notamment dans l’espace CEDEAO, Ibrahim Boubacar Keita du Mali a été renversé par une junte militaire le 18 août dernier. Cet évènement pose également la question de la gouvernance, des élections et du fonctionnement des institutions dans les Etats. L’éminent constitutionnaliste, et président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS), Pr Augustin Loada, répond, ici, à nos questions sur les raisons suffisantes, les implications et les conséquences de l’intervention militaire qui a mis fin au règne de IKB, à deux ans du terme de son mandat.

 

« Le Pays » : Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a été finalement renversé par une junte militaire. Comment avez-vous vécu ces évènements ?

 

Pr Augustin Loada : Avec beaucoup de tristesse, quand on connaît l’ampleur des défis auxquels le Mali est confronté aujourd’hui. On ne peut qu’être triste pour ce pays, mais triste aussi pour l’Afrique, compte tenu de la proximité que nous avons avec ce pays frère et de l’image d’instabilité que cela donne de l’Afrique

 

Pensez-vous que le coup d’Etat au Mali était quelque chose de prévisible ?

 

Le coup d’Etat comme dénouement de la crise sociopolitique qui secoue le Mali, m’a un peu surpris. Il me semble qu’il y avait une dynamique de dialogue qui était en cours, même si les résultats n’étaient pas vraiment satisfaisants. Le mouvement contestataire semblait un peu affaibli, IBK avait reçu le soutien de ses pairs qui l’ont conforté dans son intransigeance ; on pensait que les contestataires finiraient par mettre un peu d’eau dans leur vin et que IBK lui-même finirait par sacrifier son Premier ministre auquel il s’est accroché de façon incompréhensible alors qu’un Premier ministre est aussi et avant tout un fusible ! En outre, avec la réprobation régionale et internationale des gouvernements anticonstitutionnels qui, elle, était bien prévisible, l’expérience désastreuse des putschistes de septembre 2015 au Burkina voisin, le coup d’Etat militaire me paraissait a priori exclu du répertoire d’action des protestataires qui, dans la sous-région, s’opposent aux pouvoirs en place. L’expérience du Mali montre apparemment que c’est une erreur de penser que l’ère des coups d’Etat est révolue dans un Etat en crise !

 

Cette énième irruption des militaires au Mali, soulève, encore une fois, la question presqu’insoluble des coups d’Etat en Afrique, du moins dans certains Etats. Faut-il se résoudre à vivre avec les putschs en Afrique ?

 

Je dirais, oui et non ! Pour moi, les coups d’Etat ne sont pas une fatalité. Tout dépend de la capacité des régimes africains à asseoir une solide légitimité populaire au-delà du rituel électoral. Samuel Huntington nous disait dans les années 70, dans un ouvrage qui ne semble pas avoir pris de rides, que l’un des critères du sous-développement politique qui caractérise les Etats du Tiers-Monde, c’est justement l’absence d’institutionnalisation du pouvoir d’Etat, le fait que les affrontements politiques se déroulent à nu et que les coups d’Etat étaient un risque potentiel permanent. C’est ce qu’il appelait les sociétés prétoriennes. Eh bien, l’expérience récente du Mali vient nous rappeler que nos sociétés africaines restent fondamentalement des sociétés prétoriennes tant qu’elles n’auront pas progressé dans l’institutionnalisation de la démocratie ! Tout régime constitutionnel, quel qu’il soit, s’il n’est pas capable de revendiquer à tout moment sa légitimité, le consentement des citoyens et l’efficacité de sa gestion, s’expose à être renversé, que ce soit par des moyens démocratiques ou des moyens non-démocratiques. C’est vrai partout dans le monde, sauf que dans les régimes authentiquement démocratiques, il existe des mécanismes de gestion pacifique des crises, qui permettent à chaque fois de réguler et en dernier ressort au peuple d’arbitrer et d’avoir ainsi le dernier mot.

 

« Il ne sert à rien de fétichiser le rituel électoral s’il est vidé de sa substance par les maux comme le clientélisme, la corruption et la fraude »

 

D’aucuns estiment qu’il ne sert plus à rien d’organiser des élections en Afrique, ce d’autant plus qu’il suffirait de mobiliser 500 000 personnes dans une capitale pour faire partir un chef d’Etat. Qu’en pensez-vous ?

 

Je ne suis pas de cet avis. C’est vrai que les élections ne sont pas le seul moyen de désignation des gouvernants. Si les Africains ne veulent pas retourner aux systèmes monarchiques, ils n’ont pas beaucoup d’alternatives pour la désignation des gouvernants dans ce 21e siècle : c’est soit les élections, soit le tirage au sort comme dans l’Antiquité, dans la démocratie athénienne. Ce que je regrette, c’est vraiment le manque d’imagination dans l’ingénierie de nos constituants quand il s’agit des élections ; du moins, ce que je déplore, c’est vraiment cette conception caricaturale des élections qui domine dans nos pensées, surtout en Afrique francophone. Moi, personnellement, je suis favorable au suffrage universel indirect pour l’élection présidentielle. Je l’ai écrit dans mon article sur la limitation du nombre de mandats présidentiels en Afrique francophone, paru dans la Revue électronique Afrilex, en 2003. Cela permet de choisir de manière plus apaisée le Chef de l’Etat. En plus, cela ne coûte pas grand-chose en comparaison au suffrage universel direct. Savez-vous que le chef de l’Etat sud-africain qui est probablement l’un des plus puissants en Afrique subsaharienne, est élu au suffrage universel indirect ? Cela n’en fait pas pour autant un chef d’Etat impotent ! Savez-vous que le Président de la République française sous la 5e République en vigueur, était élu au suffrage universel indirect avant que le général de Gaulle ne vienne imposer en 1962, par référendum, l’élection présidentielle au suffrage universel direct ? Ce que les Etats africains francophones ont repris dans leur Constitution. 2e chose : il ne sert à rien de fétichiser le rituel électoral s’il est vidé de sa substance par les maux comme le clientélisme, la corruption et la fraude. C’est se mentir à soi-même et mentir au peuple. Je pense que le plus grand tort des élites dirigeantes en Afrique, c’est de refuser d’éduquer les peuples africains sur ce que devraient signifier les élections. Moi qui suis président d’un parti politique et politiste, je rencontre des militants et sympathisants de bonne foi, qui viennent pour m’expliquer gentiment que la « vraie politique » consiste à mobiliser des milliards de francs CFA pour pouvoir distribuer de l’argent à la masse des indigents qui votent, distribuer des motos et des véhicules 4×4 pour sillonner les campagnes, remplir des stades recto-verso pour que les gens me prennent au sérieux ! Personne ne demande d’où vient cette débauche d’argent qui aurait pu servir à éduquer et soigner le peuple, et jeter les bases d’un développement comme les Sud-Coréens qui étaient quasiment au même niveau de sous-développement que nous il y a 60 ans. A quelques mois du scrutin de novembre prochain, que ce soit au niveau des citoyens, médias, des OSC ou associations diverses, personne ne cherche à savoir quels sont les programmes et projets des candidats, que prévoient-ils pour résoudre durablement la question du terrorisme, de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau, etc. Nos électeurs, ils vont choisir leurs élus sur la base de quoi ? Et c’est avec cette conception de la politique et des élections que vous voulez que l’Afrique se développe et se démocratise ! Je sais que ce n’est pas simple de lutter contre ces maux qui sont très ancrés dans nos mœurs politiques, mais si on ne commence pas maintenant à éduquer sérieusement nos militants et électeurs, dans 100 ans, nous serons toujours à la case départ comme nos frères d’Haïti.

 

« Il faut faire en sorte que l’accès au pouvoir ne confère aux gouvernants aucun privilège particulier. Vous verrez alors que beaucoup iront mettre leur intelligence ailleurs au lieu de chercher à faire de la politique, un moyen d’accomplissement »

 

De façon concrète, comment mettre fin aux irruptions du « kaki » dans le fonctionnement des institutions en Afrique ?

 

Contrairement à ce que certains pensent, les régimes démocratiques ne sont pas exempts de tensions, de crises, y compris de tensions plus ou moins fortes entre le pouvoir civil et le militaire. Plus récemment aux Etats-Unis, de hauts-gradés et le Pentagone ont rappelé courageusement au président américain, Donald Trump, que les militaires américains n’avaient pas vocation à intervenir dans le maintien de l’ordre aux Etats-Unis.  Il y a environ 30 ans, en février 1981, l’Espagne en pleine construction démocratique, a essuyé une tentative de coup d’Etat menée par un colonel de l’armée espagnole. N’oublions pas la tentative de coup d’Etat qui a précipité la décomposition de l’URSS en 1991. Pour moi, les coups d’Etat sont une maladie infantile de la construction démocratique. Le seul vrai antidote c’est, sur le plan politique, une gouvernance légitime, fondée sur les aspirations du plus grand nombre, que l’on se situe dans l’optique d’une gouvernance démocratique ou autoritaire. Si le consentement du peuple n’est pas acquis, si le peuple est en colère et conteste l’efficacité de la gestion du pouvoir que ce même peuple a confié à ses dirigeants, si cette colère n’est pas entendue, le risque d’un coup de force contre ces dirigeants n’est pas à écarter. Pour que l’action publique soit performante, les dirigeants ont besoin d’un appareil d’Etat fonctionnel, que ce soit au niveau civil ou militaire. Pour cela, il faut en finir avec la conception patrimoniale qui prédomine dans la tête de nos dirigeants mais aussi de nos populations ; autrement, les régimes civils ou militaires, démocratiques ou non démocratiques ont beau alterner, l’Afrique sera toujours dans l’impasse. C’est cette conception du pouvoir qui fonde la maxime suivant laquelle « élection en Afrique = guerre civile légale » à cause des tensions politiques inhérentes et surtout à cause du jeu à somme nulle qui sous-tend la gestion du pouvoir politique dans nos pays. En conséquence, celui qui a remporté les élections a tout et celui qui a perdu n’a rien et cela devient une question de vie ou de mort. Pour remédier à cette situation, il faut faire en sorte que l’accès au pouvoir ne confère aux gouvernants aucun privilège particulier. Vous verrez alors que beaucoup iront mettre leur intelligence ailleurs au lieu de chercher à faire de la politique, un moyen d’accomplissement. Evidemment, cela suppose d’en finir avec la prédation et le patrimonialisme qui conduisent les hommes politiques et les agents publics à gérer toute parcelle de pouvoir de l’Etat comme si c’était leur espace domestique. C’est valable pour l’armée où ces maux sont aussi prégnants que dans les administrations civiles. Tant que perdurera cette façon de gérer l’appareil d’Etat postcolonial, tant que les valeurs professionnelles ne prévaudront pas, que ce soit dans l’Administration, l’Armée et tous les autres corps paramilitaires, nous ne pourrons jamais institutionnaliser un Etat-nation solide en Afrique et en finir avec le sous-développement, l’insécurité et même le prétorianisme.

 

Quelle analyse faites-vous de l’intervention de la CEDEAO dans cette crise malienne ?

 

Je pense que l’approche punitive qui prédomine au niveau de la CEDEAO, n’est pas pertinente. Le bâton n’est pas le seul instrument d’action disponible dans l’action publique régionale. Il y a aussi la carotte en plus du sermon, qui peuvent produire des effets. Je pense que la CEDEAO ferait mieux d’apporter conseils et soutiens à la transition malienne pour reconstruire l’Etat et la démocratie dans ce pays frère, au lieu de montrer des muscles contre un peuple souverain. L’expérience montre d’ailleurs qu’un peuple mobilisé peut avoir le dernier mot comme on l’a vu au Burkina en 2015 quand la CEDEAO a semblé adouber les putschistes de septembre 2015 dans notre pays. Je pense même que la communauté internationale plus largement, est co-responsable des échecs des récentes transitions démocratiques dans notre sous-région avec son approche minimaliste de la démocratie, qui la conduit à confondre sciemment les élections et la démocratie. A force de résumer les transitions à l’organisation des élections dans les délais les plus courts possibles, les acteurs internationaux, régionaux et locaux de la transition passent sous silence et laissent intacts des poisons comme le néopatrimonialisme, la corruption et la fraude qui ont façonné la conception du pouvoir de la classe politique en place. Conséquence, après les élections, on se retrouve avec une situation pire qu’avant ! Si le peuple malien commet la même erreur sous la pression de la communauté internationale, il va se retrouver après la transition avec des clones d’IBK et du système de prédation qui était en place.

 

Quelles sont les leçons et conséquences à tirer de l’échec de la CEDEAO à trouver une solution à la crise malienne ?

 

Par principe, les coups d’Etat doivent être condamnés. Mais le dernier mot doit revenir aux peuples africains. L’expérience montre que lorsque le peuple n’est pas d’accord avec l’avènement d’une junte militaire,  il peut se mobiliser pour la mettre en échec. L’expérience du Burkina le montre à souhait. L’autre leçon à tirer c’est qu’il ne sert à rien à la CEDEAO d’interdire les changements anticonstitutionnels de gouvernement dans ses textes tout en s’interdisant d’intervenir en amont quand des gouvernements constitutionnels s’affranchissent des règles de bonne gouvernance prévues par ces mêmes textes. Je pense que la CEDEAO devrait, avec d’ailleurs l’Union africaine, repenser ses instruments de promotion de la bonne gouvernance pour prendre au sérieux les mécanismes d’évaluation de la bonne gouvernance existants et les rapports qui en découlent. Je pense par exemple au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) que la plupart des pays de la sous-région, rechignent à utiliser parce que jugé trop critique, peu complaisant. Je pense que la CEDEAO et l’UA doivent faire davantage de prévention que de répression, quand des gouvernements légaux en viennent à perdre leur légitimité et à être renversés par leurs peuples. Mais l’ennui c’est que les chefs d’Etat qui dirigent ces institutions régionales et sous-régionales, constituent une partie du problème. En conséquence, il appartient aux peuples africains de prendre leurs propres responsabilités pour trouver en leur sein, des réponses propres aux crises qui les traversent, l’UA et la CEDEAO ne jouant qu’un rôle d’accompagnement.

 

Le départ de IBK ne résout pas la solution à la crise dans un pays coutumier des coups d’Etat. Selon vous, que faire pour éviter un effondrement total du Mali ?

 

Je pense qu’il faut revenir aux fondamentaux des années 60, à la question de l’Etat-nation. Huntington disait dans les années 70, que la priorité pour les Etats du Tiers-monde, c’était d’abord de créer le pouvoir d’Etat avant de le distribuer. Je pense que sa réflexion sur le sous-développement politique, reste pertinente. Si les élites dirigeantes ne remettent pas le chantier de la construction et de la formation de l’Etat-nation dans l’agenda politique, toutes les réformes démocratiques qui seront faites ressembleront à un travail de Sisyphe, à un perpétuel recommencement. Reconstruire l’appareil administratif pour plus de professionnalisme, pour qu’il soit au service du développement, reconstruire l’appareil sécuritaire pour une gestion plus efficace du monopole de la contrainte physique légitime qu’il est censé avoir sur l’ensemble du territoire national, promouvoir l’intégration nationale, produire et répartir équitablement les fruits du développement, voilà les enjeux. Et ces enjeux doivent constituer une obsession pour les élites dirigeantes. Pour moi, le jeu démocratique doit opposer des équipes porteuses des meilleures idées pour faire avancer nos peuples sur ces chantiers. Et c’est un devoir pour l’élite d’éduquer les électeurs dans ce sens. Tout le reste me paraît incertain, voire futile.

 

Alors que Bamako est en crise, certaines capitales sont en alerte au regard du contexte politique : Côte d’Ivoire, Guinée Conakry et, peut-être, le Burkina Faso. Quelles pourraient être les répercussions de la situation malienne sur les pays de la sous-région ?

 

Je ne suis pas devin. Si l’effet de contagion dans les rapports entre Etats voisins n’est pas négligeable, il faut savoir aussi que chaque Etat a sa propre dynamique, sa propre trajectoire. Ce qui a fonctionné dans un Etat peut ne pas fonctionner ailleurs. Mais comme on le dit, les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets !

 

 

« Si on veut donc consolider la démocratie dans nos pays, cessons de vider les élections de leur substance, éduquons les électeurs, luttons contre les maux qui ravagent nos sociétés et nos fragiles Etats-nation : le patrimonialisme, la prédation, la corruption, la fraude »

 

D’après vous, entre la rue et les urnes, quelle est la meilleure option pour consolider la démocratie dans nos Etats ?

 

Contrairement à ce que s’imaginent certains, la contestation est consubstantielle à la démocratie. La protestation est un droit citoyen fondamental. Il n’y a pas de démocratie sans contestation. Donc, le fait qu’il y ait un demi-million ou 1 million de personnes dans la rue, n’est pas en soi un problème. Le problème, c’est quand ces personnes ne sont pas entendues. Les personnes qui réclamaient le départ de IBK exigeaient autres choses sur lesquelles elles n’ont pas été entendues. Pareil pour les milliers de Burkinabè qui sont sortis au Burkina en 2013-2014. Un régime authentiquement démocratique doit être capable d’absorber les tensions et les crises. Il existe des mécanismes pour cela : le dialogue démocratique, les prises de parole de la société civile, de la presse, etc. Si cela ne suffit pas, il y a des fusibles qui doivent sauter pour protéger le pouvoir d’Etat qu’incarne le Chef de l’Etat : un ministre, un gouvernement, un Premier ministre peuvent être censurés, sacrifiés… Si cela ne suffit pas, on peut dissoudre le Parlement et redonner la parole au peuple. Le Président peut lui-même, volontairement, mettre en jeu son mandat. Mais si dans un régime prétendument démocratique, aucun de ces mécanismes ne fonctionne, alors vous ouvrez la porte au recours à la violence. Si on veut donc consolider la démocratie dans nos pays, cessons de vider les élections de leur substance, éduquons les électeurs, luttons contre les maux qui ravagent nos sociétés et nos fragiles Etats-nation : le patrimonialisme, la prédation, la corruption, la fraude. Et si malgré tout, des gens protestent légitimement, il vaut mieux écouter et traiter intelligemment cette protestation qui est même utile, voire nécessaire au changement qualitatif. Donc, un régime authentiquement démocratique ne doit pas avoir peur de la protestation puisqu’il dispose de mécanismes censés la réguler. Mais si ces mécanismes ne fonctionnent pas correctement, que faire ? Les peuples seront bien obligés d’essayer autre chose !

 

Propos recueillis par Issa SIGUIRE

 

 

 

 


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