HomeLe fait du jourPRESIDENTIELLE 2015 : Me Bénéwendé Sankara, candidat des Sankaristes

PRESIDENTIELLE 2015 : Me Bénéwendé Sankara, candidat des Sankaristes


La Convention pour le renouveau des Sankaristes a refermé ses portes le 17 mai 2015 au palais des sports de Ouaga 2000. Cette convention a permis aux partis sankaristes d’aller désormais à la présidentielle de 2015 avec un seul candidat, Me Bénéwendé Sankara.

 

Toute équivoque est désormais levée au sein des partis sankaristes ! C’est Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui sera le candidat des sankaristes à la présidentielle de 2015. Il a été investi à l’issue de la Convention pour le renouveau des Sankaristes tenue les 16 et 17 mai derniers, sous le parrainage de Mariam Sankara, épouse de feu le président Thomas Sankara. Auparavant président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Me Bénéwendé Sankara présidera à la destinée des neuf partis sankaristes que sont l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS), le Parti républicain pour l’indépendance totale (PRIT-LANNAYA), l’Union panafricaine pour le sankarisme-Mouvement Progressiste (UPS-MP), le Conseil National pour la Renaissance-Mouvement Sankariste (CNR/MS), Front des forces sociales (FFS), la Convergence de l’espoir, l’Alliance des démocrates révolutionnaires (ADR) et la Convergence pour la démocratie sociale (CDS) à la présidentielle prochaine. Ces partis ont aussi pris l’engagement d’aller aux législatives et aux municipales prochaines en rangs serrés, avec des listes communes.

 

« Il nous revient de prouver que nous avons pu transcender nos clivages et nos différences »

 

Avec ce pacte désormais scellé, les héritiers sankaristes ont fait la promesse de faire triompher l’idéal sankariste aux scrutins à venir. Cette victoire, Me Sankara y croit. « Notre avenir, c’est maintenant qu’il faut le réaliser en créant, comme la convention l’a retenu, une véritable alliance nationale pour la patrie. Il nous revient de prouver que nous avons pu transcender nos clivages et nos différences pour être comme un seul homme maintenant. Si de par notre convention, nous sommes parvenus à constituer une unité agissante et combattante, elle sera certainement victorieuse si nous savons réaliser une saine alliance avec notre peuple, en faisant chaque pas avec lui », a déclaré le candidat unique des Sankaristes à la présidentielle de 2015. Comme un historien, il a égrené le parcours du père fondateur de la révolution.  « Plus qu’un repère, Thomas Sankara est un mystère et ceux qui, hier vouaient l’homme aux gémonies, l’adulent aujourd’hui. On dit même qu’il était trop en avance sur son temps. Héros national, Thomas Sankara est entré triomphalement dans l’histoire de l’Afrique et celle du monde », a-t-il fait savoir. Cependant, il reconnaît sa part de responsabilité dans les incompréhensions, les stigmatisations, les dénigrements dont ont été victimes les héritiers Sankaristes. Toutes choses qui avaient, à son avis, fragilisé et neutralisé une force politique indéniable qui prend sa source dans la pensée immortelle du président Thomas Sankara. Pour lui, croire en l’homme du 4 août 1983, n’est pas une question religieuse. « Elle est politique et idéologique. Elle doit déterminer notre attitude et définir notre action politique, celle que nous menons depuis le 15 octobre 1987. Elle est aussi et surtout une action prospective que nous avons dégagée ensemble à partir de cette convention, en prenant l’exemple de Thomas Sankara comme notre repère et notre chemin », a-t-il soutenu, après avoir été investi comme candidat. Si le candidat des Sankaristes à la présidentielle de 2015 est optimiste pour la victoire, les partis politiques chargés de mener le travail sur le terrain demeurent convaincus que le plus dur reste à venir.

 

Les Sankaristes prennent l’engagement de payer la caution de leur candidat à la présidentielle de 2015

C’est pourquoi ils ont décidé de parler d’une seule voix non seulement pour s’organiser et se rassembler, mais aussi de prendre d’assaut les 45 provinces dans les jours à venir. « Les lignes vont bouger à partir d’aujourd’hui car, à la sortie de cette convention, plus rien ne sera comme avant dans la famille des Sankaristes », a estimé Alphonse Ouédraogo de l’URD/MS. Au sortir de cette convention, des recommandations et des motions ont été formulées. Au nombre de celles-ci, on peut relever l’ouverture sans délai du dossier des martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, l’engagement de payer la caution du candidat à la présidentielle de 2015, le soutien indéfectible aux autorités de la transition, l’hommage aux compagnons du capitaine Thomas Sankara et le remerciement à Mariam Sankara, marraine de la convention. Du rapport général de la Convention, il est ressorti que les principaux maux qui minaient les partis Sankaristes étaient le leadership et l’égoïsme. Mais tout cela n’est qu’un mauvais souvenir car désormais, il est conçu et instauré un projet de société consensuel, axé entre autres sur la santé, l’éducation, la promotion des droits humains. Ont pris part à cette convention, les partis politiques, à savoir le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS), le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS/METBA), l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) et le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), plus de vingt Organisations de la société civile (OSC) d’obédience Sankariste, les compagnons du capitaine Thomas Sankara et des délégations venues du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Mali et de la France. A tour de rôle, ils se sont succédé à la tribune et la teneur de leurs discours rivalisait de tranchant. Premier hôte à livrer son message, la délégation ghanéenne. Un discours rédigé par la fille de Kwame N’Krumah, Sania N’Krumah. Morceaux choisis : « Aucune force ne peut ébranler la force d’un peuple uni. Ce que vous avez fait le 30 octobre est à saluer. Le néocolonialisme est plus dangereux que le colonialisme », a laissé entendre la délégation qui a symboliquement remis un pagne à l’épouse de Thomas Sankara, au nom de la fille de Kwame N’Krumah.

 

« Celui qui a régné pendant 27 ans était la pièce maîtresse de la françafrique »

 

Puis, le représentant de la délégation de la Côte d’Ivoire d’insister : « L’esprit de Sankara est en train d’animer l’âme de toute la jeunesse africaine. (…) Les enfants de l’impérialisme ne dorment pas. L’esprit de Sankara est en Côte d’Ivoire. Il vit en Côte d’Ivoire ». Pour sa part, la délégation malienne, elle, a tenu à rendre un vibrant hommage à l’ancienne  première dame du Faso. « Mariam ! Mariam ! Mariam ! Tu fais la fierté de la femme burkinabè. Tu fais la fierté de la femme africaine. Tu fais la fierté de toutes les femmes du monde entier. Beaucoup ont flanché, mais Mariam, tu as résisté. Nous sommes aujourd’hui très heureux de constater que le combat porte aujourd’hui des fleurs. Des fleurs qui nous ferons goûter bientôt leurs fruits. Le Sankarisme n’est pas une question de mode», a lancé la délégation malienne. Embouchant la même trompette, le représentant de la délégation communiste française, Augustin Pèche, est revenu sur l’hommage de l’homme qui a éveillé la conscience de toute la jeunesse africaine. «  Thomas Sankara n’a pas seulement transformé le Burkina Faso. Il a semé un grain d’espoir en Afrique et en Europe. L’héritage de Thomas Sankara, c’est l’héritage de tous. L’évènement de 1987 a jeté un voile sombre dans l’histoire du monde entier(…) Celui qui a régné pendant 27 ans était la pièce maîtresse de la françafrique. Il ne faut pas que les intérêts du peuple burkinabè soit piétinés par les intérêts personnels », a-t-il averti. Et Valère Somé, représentant des compagnons de Thomas Sankara de se réjouir du grand travail abattu à la Convention. « La relève est assurée. Le Sankarisme gronde et il grondera. Même les ennemis Sankaristes vont se convertir en Sankaristes car la jeunesse a pris le flambeau de la relève », a-t-il clamé, avant d’exhorter les partis sankaristes à s’engager à faire taire les divergences en posant des actes concrets.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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