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PRESIDENTIELLE 2020  


Hier, 23 novembre 2020, il régnait une ambiance particulière au siège du Chef de file de l’Opposition politique (CFOP) à Ouagadougou. En effet, les candidats signataires de l’Accord politique de l’opposition avaient donné rendez-vous à la presse, en ces lieux, pour une déclaration commune. En plus des Hommes de médias et des candidats, des militants de l’opposition étaient aussi sur les lieux. Ladite déclaration commune a été lue par Tahirou Barry, candidat du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR). Voici la déclaration

 

« Le Samedi 21 Novembre dernier, la Conférence des candidats signataires de l’accord politique de Ouagadougou a tenu une conférence de presse, au cours de laquelle nous avons exprimé des préoccupations sur les conditions d’organisation des élections couplées présidentielle et législatives.

Ces  présidentielle et législatives se sont tenues le 22 Novembre 2020 ; comme prévues par le décret de convocation du corps électoral.

La Conférence des candidats saluent les FDS qui ont permis de sécuriser le processus électoral et le territoire national.

Malgré nos multiples mises en garde contre toute proclamation précipitée des résultats, ce lundi 23 novembre, peu après 13 heures, la CENI a commencé à annoncer les résultats de l’élection présidentielle, sur lesquels nous nous réservons de nous prononcer ultérieurement.

En revanche, nous nous prononçons d’ores et déjà sur l’organisation générale des scrutins, et à ce propos, nous exprimons toute notre consternation quant à la manière dont ces élections ont été organisées.

Contrairement aux dispositions du Code électoral qui prévoient une compilation manuelle des résultats au niveau des centres communaux de compilation, (CCCR), la CENI a procédé à l’annonce de  résultats largement favorables à la majorité sortante sans avoir procédé à cette compilation manuelle.

De la même manière, tous les observateurs sont unanimes pour dire que la CENI a failli dans l’organisation administrative et pratique des élections du 22 novembre 2020, toute chose qui nous amène à émettre de très fortes réserves sur la sincérité et la crédibilité des résultats.

 Entre autres faits constatés, nous pouvons relever :

  • La modification, à la dernier minute, et de manière informelle, du nombre et de la cartographie des bureaux de vote retenus pour les élections. Il est avéré que des bureaux de vote prévus pour être ouverts sont restés fermés alors que d’autres bureaux qui ne devraient pas s’ouvrir pour raison d’insécurité ont été ouverts à la dernière minute sans une concertation préalable des acteurs politiques et sans le quitus du Conseil constitutionnel comme il se devait.

Or, La loi électorale prévoit en effet que tout changement à ce propos soit soumis préalablement au Conseil constitutionnel, ce qui n’a pas été le cas. L’opposition n’a tout naturellement donc pas pu participer à la surveillance des activités électorales dans ces bureaux de vote. Seule la CENI peut expliquer le pourquoi de ces changements. Tout cela a empêché de nombreux Burkinabè d’exercer leurs droits civiques.

  • L’ouverture tardive et même la non-ouverture de plusieurs dizaines de bureaux sur l’ensemble du territoire national. Un bureau a ainsi pu ouvrir seulement à 17 heures à Ouaga pour fermer à 18 heures. Des milliers d’électeurs ont été ainsi empêchés d’accomplir leur devoir citoyen.
  • Des électeurs détenteurs de cartes d’électeurs ont été refoulés des bureaux de vote du fait de l’absence de leurs noms sur les listes imprimées.
  • L’absence ou le retard dans l’acheminement du matériel dont entre autres le procès-verbal qui constitue un document essentiel de vote dans des bureaux de vote de plusieurs localités. Or, l’acheminement de ces matériels devait avoir lieu plusieurs jours à l’avance pour être vérifié minutieusement.
  • Les erreurs d’adresse dans l’acheminement des bulletins et du matériel de vote dans plusieurs localités ont entrainé des confusions et des retards qui n’ont pas permis à de nombreux électeurs d’exercer leurs droits citoyens
  • Le transport non sécurisé d’urnes sur les motos, ce qui peut être une source de fraude dans le processus de compilation.
  • Le non-affichage des listes des électeurs devant les bureaux de vote comme cela est prescrit par les textes.
  • Le non-paraphe systématique des bulletins de vote par le Président et un membre du bureau comme cela est prescrit par la loi électorale.
  • La non-prise en charge des représentants des partis politiques dans les bureaux de vote contrairement aux dispositions de la loi électorale. Cela a occasionné des défections avec les conséquences que l’on sait.
  • L’ensemble du processus a été fortement émaillé de fraudes

Le caractère massif de ces irrégularités et insuffisances interpellent tous les acteurs habitués à un processus électoral mieux élaboré.

De ce qui précède, il est constant que la CENI n’a pas été à la hauteur de la mission de bonne organisation des élections qui est à sa charge, toute chose qui a été relevé expressément par plusieurs observateurs internationaux.

Cette mauvaise organisation comporte deux conséquences majeures :

  • Elle pénalise les candidats de l’opposition, le pouvoir ayant toujours la possibilité de se réajuster par rapport à la situation.
  • Elle jette un discrédit sur les résultats des scrutins dont la CENI a commencé l’annonce.

En tout état de cause, les signataires de l’Accord politique de l’opposition n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularité et qui ne reflètent pas la volonté du peuple burkinabè.

 

Fait à Ouagadougou, le 23 novembre 2020

 

 

LES CANDIDATS SIGNATAIRES DE L’APO »

 


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