HomeA la unePRESIDENTIELLE LIBERIENNE : Le plus dur est à venir

PRESIDENTIELLE LIBERIENNE : Le plus dur est à venir


Après sept semaines de report, faites de tribulations, le second tour de la présidentielle libérienne a enfin eu lieu hier 26 décembre 2017. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’évènement s’est déroulé sans couac ni anicroche. A l’épreuve de la première alternance démocratique, les Libériens ont su envoyer une image positive au monde entier ; en témoigne la civilité dont ils ont faire montre devant les bureaux de vote. C’est un pas important qui vient ainsi d’être franchi. Mais le plus dur est à venir : faire en sorte que les résultats qui sortiront des urnes, soient acceptés de tous. C’est là que se trouve le véritable défi que doit travailler à relever l’instance changée de l’organisation des élections, en l’occurrence la Commission électorale. C’est, du reste,  vers elle que sont maintenant tournés tous les regards. De sa capacité à proclamer en toute transparence et le plus rapidement possible les résultats, dépendra la suite des évènements. Car, plus les jours passent, plus les soupçons de fraude commenceront à prendre de l’ampleur, préparant ainsi les esprits à la contestation. Or, une crise postélectorale, c’est ce dont le Liberia a le moins besoin ; le pays ayant sérieusement été éprouvé par une sanglante guerre civile.

La présidentielle d’hier constitue un véritable test grandeur nature

Cela dit, les deux candidats que sont Georges Weah et Joseph Boakai, doivent jeter leurs ego surdimensionnés à la rivière et ne privilégier que l’intérêt supérieur de la Nation de sorte que le vaincu puisse féliciter le vainqueur comme cela a rarement été vu en Afrique. Aussi le successeur de dame Johnson Sirleaf  devra-t-il se poser en rassembleur  en évitant les discours clivants tendant à créer deux types de citoyens au Liberia. C’est à ce prix que le pays pourrait jouer dans la cour des grands, c’est-à-dire dans le cercle restreint des Nations démocratiques sur le continent africain. En tout  cas, pour l’heure, les signaux sont bons, d’autant que la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, après deux mandats successifs à la tête de l’Etat, a décidé de faire valoir ses droits à la retraite en laissant la place à une autre compétence ; toute chose qui n’était pas gagnée d’avance  sur un continent où la tendance est aux règnes à vie. Le Liberia est donc sur la bonne voie. Reste maintenant à espérer que l’incurie et les turpitudes de la classe politique ne viendront pas tout chambouler, au grand dam du peuple libérien. C’est, du moins, ce qui fait dire à certains que la présidentielle d’hier constitue un véritable test grandeur nature.

B.O


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