HomeEchos des provincesPRESUME VOL DE CHIEN A LA-TODIN : Un pasteur chassé au village de Baribsi

PRESUME VOL DE CHIEN A LA-TODIN : Un pasteur chassé au village de Baribsi


 

 

La matinée du dimanche 20 mai dernier a été très chaude dans le village de Baribsi, à 6 km de la commune de La-Todin. Et pour cause, le pasteur dudit village a été chassé par la population pour avoir accusé les habitants d’avoir volé son chien pour des rituels (sounkou en langue mooré). Alertéés, les Forces de défense et de sécurité ainsi que les autorités  locales se sont dépêchées sur les lieux. La situation a été maîtrisée et le pasteur a eu la vie sauve. L’église du pasteur, quant à elle, a été prise en otage par la population qui l’a fermée à l’aide des branches d’arbres épineux. En attendant, Esaie Sawadogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, natif de la commune d’Arbollé, est rentré au bercail.

 

Le pasteur du village de Baribsi, à 6 km de la commune de La-Todin, a été contraint de quitter ledit village le dimanche 20 mai dernier. Il a été chassé  pour avoir accusé la population du village d’avoir volé son chien pour faire des rites. Selon les explications du CVD et du conseiller du village que nous avons rencontré le lundi 21 mai dernier, le pasteur vivait paisiblement avec les habitants depuis trois ans. Voici l’histoire qu’ils nous ont racontée : « La mésentente a commencé le vendredi 18 mai dernier. Le pasteur a profité de la période des coutumes pour dire que son chien n’est pas là, et que c’est la population qui l’a volé pour des rituels. Il a indiqué que pendant qu’il était en pleine prière, des jeunes du village étaient regroupés devant sa concession et que c’est après leur départ que le chien a disparu. Dans la même soirée, le pasteur a fait le tour des concessions dans la nuit à la recherche de son chien volé. Il s’est même introduit dans certains domiciles en l’absence des chefs de familles. N’ayant pas trouvé son chien perdu, il a déclaré que si son chien ne revenait pas, il ferait appel à la CRS (Compagnie républicaine de sécurité) pour frapper tout le village. Heureusement, le chien est revenu à son domicile aux environs de 00h, et il n’a informé personne, le lendemain, que le chien était de retour. Quand la population lui a demandé de faire des excuses auprès des habitants qu’il avait accusés à tort, le pasteur a laissé entendre qu’il avait initié une prière intensive, et c’est la raison pour laquelle son chien était de retour ». La suite ? Nos interlocuteurs la raconte : « c’est ainsi que les sages de la tradition ont ordonné à ce qu’on lui demande des comptes sur l’accusation de tout un village.  Il a été alors demandé au pasteur de quitter le village le plus vite possible. L’église a été encerclée pour empêcher toute prière. Il a fuit pour se rendre à la gendarmerie de La-Todin. La population a fermé l’église à l’aide de branches d’arbres épineux, et le dimanche matin, il a fuit pour une autre contrée. En tous les cas, nous ne l’avons plus vu jusqu’à l’heure où nous vous parlons. Nous ne voulons plus voir un pasteur dans notre village avant un an». Aux dernières nouvelles, Esaie Sawadogo, natif de la commune d’Arbollé, « purge » sa peine dans son village en attendant d’éventuelles médiations pouvant permettre son retour à son poste. Quand nous quittions les habitants aux environs de 21h, l’église était toujours fermée à l’aide de branches d’arbres épineux. Il faut noter que c’est la deuxième fois qu’un pasteur a été contraint  de quitter ce village pour atteinte aux coutumes du village.

Marou DIANDA (Correspondant)

 

 


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