HomeOmbre et lumièrePREVARICATION DANS LA GESTION DES PARCELLES A OUAGA 2000 : L’affaire qui risque de jeter le voile sur la Transition

PREVARICATION DANS LA GESTION DES PARCELLES A OUAGA 2000 : L’affaire qui risque de jeter le voile sur la Transition


En novembre 2014, je n’avais aucun doute qu’après la chute de Blaise Compaoré, les hommes et les femmes choisis, en principe, sur les critères de la vertu et de l’exemplarité pour diriger la Transition, allaient relever le défi du « plus rien ne sera comme avant ». En français facile, pour paraphraser mes confrères de RFI, le Burkina Faso devrait être débarrassé des deals de parcelles, de la corruption, du favoritisme, des recrutements par complaisance, etc. Mais aujourd’hui, je commence à déchanter. En effet, depuis quelques semaines, je suis avec intérêt les bruits sur l’affaire de parcelles à Ouaga 2000. Je me disais que ceux dont les noms sont cités dans cette affaire, étaient exempts de tout reproche. A voir… En tout cas, si c’est avéré, ce sera pour moi une grande déception. Car, ils auront alors poignardé le Burkina Faso et ses insurgés dans le dos. Quid alors du sacrifice du sang versé de leurs concitoyens, des larmes et des blessures de ceux qui ont perdu des êtres chers lors de cette insurrection populaire ? Ils se seront donc construit des fortunes sur le dos des Burkinabè. Moi, Fou, j’étais à la Place de la Nation ou de la Révolution, c’est selon, le jour où un Lieutenant-colonel disait devant le peuple mobilisé, que les décisions seraient désormais prises sur la place publique, à cet endroit symbole de la lutte triomphaliste des milliers de jeunes Burkinabè qui rêvaient d’un nouvel ordre économico-politique et social. Qu’on me dise aujourd’hui, que cet homme a profité de sa position dominante pour s’octroyer des privilèges, c’est une véritable déception et je ne peux contenir ma colère. En fait, nous sommes là, dans le scénario du “balayeur” pour emprunter le terme du général Robert Guéï qui avait fini par installer ses propres saletés.

 

Certains veulent profiter de l’occasion pour faire oublier leurs casseroles

 

De fait, on a demandé à la Transition de balayer les “saletés” du régime Compaoré pour permettre au pays des Hommes intègres de se régénérer. Seulement, certains semblent s’être trompés de mission : en même temps qu’ils balayaient, ils salissaient. Allez-y comprendre ! Mais n’allons pas si vite en besogne…A eux d’apporter la preuve qu’on les accuse à tort. Mais s’ils avaient vraiment tort, je dirais alors du fond de mon cœur que certains leaders de la Transition, par leur cupidité, leur gourmandise et leur opportunisme, ont souillé cette parenthèse de 13 mois pendant laquelle les Burkinabè ont fasciné l’Afrique et le reste du monde. Sur le plan moral et politique, ils auront alors réussi à convaincre les jeunes du Burkina que l’Homme n’a jamais tiré leçon de l’histoire. Mais, il y a des motifs de fierté et de satisfaction parce que Michel Kafando et son équipe ont mouillé le maillot pour l’avènement d’un Burkina nouveau. Malgré les turbulences, ils ont réussi à conduire le pays jusqu’aux élections qui ont conduit Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir. Pour son rôle historique dans l’avènement de cette victoire pour la démocratie, l’équipe de la Transition mérite mes hommages. Mais on peut aussi avoir l’impression que certains veulent profiter de l’occasion pour non seulement faire oublier leurs propres casseroles, mais aussi clouer le bec à ceux qui les accusent de mal gouvernance alors qu’ils ne sont pas forcément des exemples.

 

« Le Fou »

 


Comments
  • Avec tout cela, peut-on encore appeler notre pays “le pays des hommes intègres” ?

    28 mars 2016

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