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PRIVATISATION DES POSTES DE PEAGES : Les travailleurs contre


Dans la déclaration ci-dessous parvenue à notre rédaction, la coordination des comité des péages réaffirme son opposition à toute privatisation des postes de péage au Burkina. Pour ce faire, elle appelle tous les travailleurs à rester mobilisés. Lisez plutôt !

 

Le 09 Mai 2015, les agents des postes de péage mettaient en place leur syndicat dénommé coordination des comités CGTB de péages  « CC/CGT-B/péage ». Après la mise en place de cette structure, le bureau de la coordination a adressé une lettre, le 03 Juillet 2016, au Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique l’informant de son souhait  de le rencontrer pour lui présenter ses membres.

 

Malgré une lettre de rappel, aucune suite favorable n’a été donnée à cette correspondance. Face au mutisme de Monsieur le Directeur Général, le 06 Août 2015, la coordination des comités CGT-B des péages lui a envoyé sa plate-forme revendicative générale en 20 points, synthétisant les préoccupations des agents de péage du Burkina Faso.

Suivra une autre lettre envoyée le 12 Septembre 2015, sollicitant une  rencontre avec le bureau de la coordination pour échanger autour de la plate-forme. Cette correspondance est aussi restée  sans réponse.

C’est au lendemain de la grève générale de l’UAS contre le putsch du Général Gilbert Diendéré, à laquelle ont pris part activement les agents des péages, que le Directeur Général du Trésor  a convié  la coordination à une séance de travail le 21 Octobre 2015 pour échanger autour de sa plate-forme. Ces échanges n’ont donné aucun résultat concret. Pour le Directeur Général, la satisfaction de la plate-forme revendicative dépend de la résolution des points concernant « l’annulation pure et simple de la concession du péage, la clarification des dispositifs réglementaires régissant les agents du péage et la définition d’un plan de carrière ». Estimant que cela ne relevait pas de sa compétence, il nous suggérait de nous adresser au gouvernement.

C’est pour cette raison que le 24 Février, un préavis de sit-in comportant les vingt (20) points de revendication a été adressé à son Excellence Monsieur le Président du Faso, pour les 15 et 16 Mars 2016 de 8 h à 10 h.

Ce sit-in qui a mobilisé tous les agents des péages sur l’ensemble du territoire, n’a enregistré aucun résultat par rapport aux attentes des travailleuses et travailleurs.

Par conséquent,  du 31 Mai au 03 Juin 2016, les agents ont tenu un deuxième sit-in de 8 h à 12 h, pour rappeler aux autorités compétentes leurs préoccupations et exiger des réponses diligentes.

Faute de résultats, la coordination des comités CGT-B des péages s’est résolue à envisager une grève de 48 heures. Celle-ci a fait l’objet d’un préavis adressé le 21 juin à son Excellence Monsieur le Président du Faso, avec comme plate-forme minimale les points suivants :

1- l’annulation pure et simple et sans condition de la concession du péage

2- la clarification des dispositifs règlementaires régissant les agents du péage et la correction des dysfonctionnements et injustices y relatifs s’il y a lieu

3- La définition d’un plan de carrière pour les agents de péage.

En réaction à ce préavis, le Directeur de cabinet, sur instruction du Président du Faso,  par lettre N°2016/506/PRES/CAB en date du 08 Juillet 2016, invitait Madame le Ministre de l’Economie, des Finances et du Développement à « rencontrer les responsables de la coordination des comités CGT-B des péages pour trouver une solution durable à la crise sociale récurrente dans le secteur des péages ». La coordination a été ampliatrice de ladite correspondance.

 

Contre toute attente, Mme la ministre  a attendu le 19 Juillet, premier jour de la grève, pour proposer à  la coordination une rencontre à 14 h 00 à son cabinet.

Au cours de cette rencontre, elle se bornera à dire qu’elle voulait nous écouter et qu’il fallait attendre la fin des études d’un cabinet sur la gestion du péage pour savoir comment le péage serait géré. Face à cette attitude de mépris, la coordination a adressé au Président du Faso, un nouveau préavis de grève de 72 heures  le 29 Juillet 2016, allant du 16 au 19 août 2016.

Malgré cette grève, les agents du péage n’ont obtenu aucune réponse à leurs préoccupations, d’où la programmation d’une grève de 96 heures du 27 au 30 octobre, observée dans tous les postes de péage pour interpeller à nouveau les plus hautes autorités du pays par rapport aux attentes des travailleurs.

Avant cette grève, la coordination a été conviée par appel téléphonique  pour une deuxième rencontre avec Madame la Ministre de l’Economie, des Finances et du Développement pour le 21 Octobre 2016. Cette rencontre qui  n’a duré que seize 16 minutes, (de 12h 32 à 12 h 48 mn) avait tout simplement pour objet d’informer la coordination de la mise en place d’un groupe de réflexion sur la gestion des péages  et de lui demander sa participation. La coordination a donné son accord de principe mais à ce jour, elle attend toujours de Madame la Ministre les informations sur les attributions de ce dit groupe, le début des travaux et le délai de remise des travaux.

Il est à noter que le même jour, devant la représentation nationale, Madame la Ministre disait ceci : « la route doit financer la route, et le gouvernement travaille dans ce sens, de sorte à avoir de bonnes infrastructures routières mais aussi que le personnel qui travaille au niveau des péages puisse se sentir bien et s’épanouir » (Cf Le journal SIDWAYA N°8270 du lundi 24 Octobre 2016).

De ce qui précède, la coordination des comités CGT-B des péages prend l’opinion publique à témoin sur la patience, la discipline  et la persévérance dont ont toujours fait montre les agents des péages dans leurs luttes pour de meilleures conditions de vie et de travail. Elle reste cependant déterminée à poursuivre la lutte contre la privatisation des postes de péage du Burkina, pour  des dispositifs règlementaires clairs régissant les agents du péage et pour  un bon plan de carrière pour les agents de péage.

 

La coordination des comités CGT-B des péages remercie la CGT-B et l’UAS pour leurs soutiens et conseils. Elle félicite les agents du péage pour leur mobilisation et leur discipline et les invite à rester mobilisés pour les prochaines luttes qu’elle sera contrainte d’organiser si les autorités restent sourdes à ses légitimes revendications.

 

Ouagadougou, le 21 décembre 2016

 

 Pour la Coordination des Comités  CGT-B des péages

                                                                                                       Hubert SAWADOGO

                                                                                                          Secrétaire Général


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